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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE VI : LA FAMINE QUI LES ACCABLA
[1] Prenons donc à nouveau le cinquième livre des Histoires de Josèphe et lisons le tragique récit des événements qu'il y raconte :
« Pour les riches, dit-il, rester, c'était la mort : sous prétexte qu'ils voulaient déserter, on les tuait pour s'emparer de leurs biens. Du reste, avec la famine, la fureur des révoltés augmentait, et de jour en jour ces deux fléaux ne faisaient que croître. [2] Comme on ne voyait plus de blé, ils entraient de force dans les maisons pour en chercher. Lorsqu'ils en découvraient, ils maltraitaient cruellement les gens pour avoir nié qu'ils en avaient, et, lorsqu'ils n'en trouvaient pas, pour l'avoir trop bien caché. On jugeait à l'aspect de ces malheureux s'ils en avaient ou non ; s'ils tenaient encore debout, sûrement ils étaient pourvus de provisions ; s'ils étaient exténués, on les laissait tranquilles : il semblait hors de propos de tuer ceux qui allaient 253 incessamment mourir de faim. [3] Beaucoup échangeaient leur bien en cachette, les riches contre une mesure de froment, les pauvres contre une mesure d'orge. Ensuite, ils s'enfermaient au plus profond de leurs demeures ; les uns étaient dans un tel besoin, qu'ils mangeaient leur blé sans le préparer ; les autres le faisaient cuire quand la faim et la crainte le leur permettait. [4] On ne mettait plus de table ; on retirait du feu les mets encore crus et on les déchirait. La nourriture était misérable : et c'était un spectacle digne de larmes, de voir ceux qui avaient la force, se gorger de nourriture, et les faibles réduits à gémir. [5] La douleur de la faim dépasse toutes les autres et ne détruit rien comme la pudeur : on foule aux pieds ce qu'en d'autres temps on entourerait de respect. Les femmes arrachaient les aliments de la bouche de leurs maris, les enfants de celle de leur pères et, ce qui est plus digne encore de compassion, les mères de celle de leurs enfants. Elles voyaient sécher dans leurs mains ce qu'elles avaient de plus cher et elles ne rougissaient pas de leur enlever le lait qui était le soutien de leur vie. [6] Encore ne pouvait-on prendre une pareille nourriture sans être découvert ; les insurgés étaient partout et la rapine avec eux. Voyaient-ils une maison close ? C'était le signe qu'il y avait des provisions ; ils en brisaient aussitôt les portes, y faisaient irruption, et retiraient presque les morceaux de la bouche pour les emporter. [7] Les vieillards qui refusaient de lâcher les mets qu'ils tenaient, étaient battus ; on arrachait les cheveux aux femmes qui cachaient ce qu'elles tenaient 245 en leurs mains. Il n'y avait de pitié ni pour les cheveux blancs, ni pour les petits. On soulevait les enfants qui se suspendaient aux mets qu'ils mangeaient et on les jetait à terre. Ceux qui voulaient prévenir les voleurs et avaler ce qu'on allait leur ravir étaient regardés comme des malfaiteurs et traités plus cruellement. [8] Les brigands inventèrent des supplices affreux pour arriver à découvrir des vivres ; ils obstruaient avec des vesces le canal de l'urètre et enfonçaient dans le rectum des bâtons pointus. On endurait ainsi des tourments dont le seul récit fait frémir et qui avaient pour but de faire avouer qu'on possédait un pain ou qu'on savait où l'on trouverait une poignée d'orge. [9] Les bourreaux du reste ne souffraient pas de la faim : leur cruauté aurait paru moins odieuse si elle avait eu pour excuse la nécessité ; mais ils affichaient un orgueil insensé et entassaient des vivres pour les jours à venir. [10] Ils allaient à la rencontre de ceux qui s'étaient glissés la nuit en rampant vers les avant-postes romains pour y recueillir quelques légumes sauvages ou quelques herbes. Quand ces malheureux paraissaient hors de portée des traits ennemis, les brigands leur enlevaient leur butin. Souvent les victimes suppliaient et invoquaient le nom terrible de Dieu, pour recouvrer au moins une partie de ce qu'ils avaient apporté au péril de leur vie; on ne leur rendait rien, et c'était assez pour eux de n'avoir pas été mis à mort et d'être seulement volés.
[11] Josèphe ajoute un peu plus loin :
« Tout espoir de salut s'évanouit pour les Juifs avec 247 la possibilité de sortir, et l'abîme de la faim se creusant engloutit le peuple par maison et par famille. Les terrasses étaient remplies de femmes qui étaient mortes avec leurs nourrissons ; les cadavres des vieillards encombraient les rues. [12] Les enfants et les jeunes gens enflés erraient comme des fantômes sur les places et tombaient là même où le mal les avait saisis. Il était impossible aux malades d'enterrer leurs parents et ceux qui en avaient encore la force refusaient de le faire parce que les morts étaient trop nombreux et que leur sort à eux-mêmes était incertain. Beaucoup en effet suivaient dans la mort ceux qu'ils avaient ensevelis ; beaucoup venaient à leur sépulcre avant l'heure à laquelle ils devaient y entrer. [13] Dans ces calamités, il n'y avait ni larmes ni gémissements ; la faim maîtrisait même les passions de l'âme. Ceux qui agonisaient ainsi, voyaient d'un œil sec mourir ceux qui les devançaient. Un morne silence planait sur la ville ; elle était pleine de la nuit de la mort. Le fléau des brigands était plus dur que tout le reste. [14] Ces monstres fouillaient les maisons devenues des tombeaux pour y dépouiller les morts ; ils arrachaient et emportaient en riant les voiles qui couvraient les cadavres; ils essayaient sur leurs membres la pointe de leurs glaives, et parfois perçaient de malheureux abandonnés qui respiraient encore, pour éprouver leur fer. Parmi ceux-ci, quelques-uns les suppliaient de leur prêter l'aide de leurs mains et de leurs épées ; mais ils s'en allaient et les laissaient avec mépris aux tortures de la faim : alors chacun des moribonds tournait fixement ses regards vers le temple, laissant de côté les 249 insurgés vivants. [15] Les séditieux firent d'abord ensevelir les morts aux frais du trésor public pour n'avoir pas à en supporter l'odeur ; mais ensuite ils n'y suffirent plus et l'on fit jeter les cadavres dans les ravins par-dessus les murailles. Titus, en visitant ces derniers, les trouva remplis de corps en putréfaction ; il vit l'humeur empestée qui en coulait avec abondance ; il gémit et, levant les mains, il prit Dieu à témoin que ce n'était point là son œuvre. »
[16] Après avoir parlé d'autre chose, Josèphe poursuit :
« Je n'hésiterai pas à dire ce que m'ordonne la douleur. Si les Romains avaient été impuissants contre ces monstres, je crois que la ville aurait été engloutie par un tremblement de terre, ou submergée dans un déluge, ou anéantie par le feu de Sodome : car elle contenait une race d'hommes beaucoup plus impie que celle qui fut ainsi châtiée. Tout le peuple périt par leur fureur insensée. »
[17] Au sixième livre, l'historien juif écrit encore :
« Le nombre de ceux que torturait la faim et qui moururent fut infini dans la ville, et les maux qui survinrent indicibles. Dans chaque maison, en effet, s'il apparaissait quelque ombre de nourriture, c'était la guerre ; ceux qu'unissait la plus étroite affection en venaient aux mains et s'arrachaient les aliments d'une vie misérable. La mort elle-même n'était pas une preuve suffisante de dénuement. [18] Les voleurs fouillaient même ceux qui exhalaient leur dernier souffle pour voir s'ils ne simu- 251 laient pas la mort afin de cacher des vivres dans leur sein. Les hommes affamés allaient la bouche ouverte comme des chiens enragés, trébuchaient, tombant contre les portes comme des gens ivres et revenant sans en avoir conscience, deux ou trois fois dans la même heure à la même maison.1 [19] La nécessité les amenait à se mettre sous la dent tout ce qu'ils rencontraient, et ce que les plus vils animaux auraient refusé, ils le ramassaient pour le manger. Ils s'emparaient des baudriers, puis des semelles et mâchaient le cuir des boucliers réduit en lanières. D'autres se nourrissaient de la poussière de vieux foin; car quelques-uns ayant recueilli des fétus, en vendaient une petite quantité au prix de quatre attiques.
« [20] Mais pourquoi rappeler l'impudence des affamés en ce qui concerne des objets inanimés? Je .vais raconter un fait inouï chez les Grecs comme chez les barbares, affreux à dire et incroyable à entendre. Qu'on ne pense pas que je veuille duper ceux qui me liront un jour, j'aurais avec plaisir passé sous silence une pareille calamité si elle ne m'eût été attestée par des témoins sans nombre : au reste ce serait faire à ma patrie une pauvre grâce que de dissimuler en mon récit les maux qu'elle a soufferts. [21] Parmi les Juifs qui habitaient au delà du Jourdain, se trouvait une femme appelée Marie, fille d'Éléazar, du bourg de Bathézor, terme qui signifie maison d'hysope. Sa famille et sa condition étaient honorables. Elle s'était réfugiée avec tant d'autres à Jérusalem et se trouvait parmi les assiégés. [22] Les tyrans lui avaient volé tous les biens qu'elle avait rassemblés en Pérée et 253 amenés à la ville. Chaque jour, des gens armés faisaient irruption chez elle, dans le soupçon qu'il y eût encore des vivres et lui enlevaient le reste de son avoir Une terrible indignation s'empara de cette femme: à chaque instant, elle injuriait et maudissait les brigands, cherchant à les exciter contre elle. [23] Ni l'irritation ni la pitié ne les porta à lui donner la mort. Alors, fatiguée de chercher pour d'autres des aliments qu'il n'était plus possible de trouver nulle part, sentant ses entrailles et ses moelles brûlées par la faim, l'âme enflammée plus encore par la vengeance, elle prit conseil de sa colère et de la nécessité, et se révolta contre la nature elle-même. Elle avait un enfant attaché à la mamelle, elle le prit. [24] « Malheureux enfant, dit-elle, pour qui te conserverais-je, au milieu d'une pareille guerre, dans une telle famine et une telle révolte? La servitude chez les Romains, voilà notre sort, si toutefois nous vivons jusqu'à leur victoire ; mais auparavant, c'est la faim, et les insurgés plus terribles que l'une et l'autre. Allons, sois pour moi une nourriture ; pour les séditieux, une furie vengeresse ; pour l'humanité, un sujet de légende, le seul qui manque encore aux malheurs des Juifs. » [25] Tandis qu'elle parlait encore, elle tue son enfant; puis, elle le fait cuire et en mange la moitié : le surplus, elle le cache et le met en réserve. Aussitôt les factieux arrivent et flairent l'odeur de cette chair impie; ils menacent cette femme et la somment de leur donner le mets qu'elle a préparé ; sinon, elle va être égorgée sur l'heure. Elle leur répond qu'elle leur en a gardé une belle part et leur découvre les restes de son 255 enfant. [26] Ils sont aussitôt frappés de stupeur et d'effroi, immobiles devant un pareil spectacle. « C'est mon « fils, leur disait-elle, c'est mon œuvre. Mangez, j'en ai goûté moi-même. Ne soyez pas plus délicats qu'une femme ni plus attendris qu'une mère. Si dans votre piété, vous vous détournez de mon sacrifice, j'en ai mangé à votre intention : que le reste soit à la mienne. » [27] Alors ils sortirent en tremblant ; une fois du moins ils eurent peur, et ils laissèrent à regret à cette mère un pareil aliment. La ville entière retentit bientôt du récit de cette atrocité ; chacun croyait avoir cette tragédie devant les yeux, et il en frissonnait comme s'il en avait été lui-même l'auteur.2 [28] II y eut alors de la part des affamés comme un entrain vers la mort, et on estimait heureux ceux qui avaient péri avant d'être les témoins de tels malheurs. »
Tel fut le châtiment des Juifs, en punition du crime et de l'impiété qu'ils avaient commis contre le Christ de Dieu.
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Kirchengeschichte (BKV)
6. Kap. Die Hungersnot der Juden.
Nimm wiederum das fünfte Buch der Geschichte des Josephus zur Hand und lies die damaligen traurigen Ereignisse durch!
Josephus berichtet:1 „Den Reichen gereichte das Verbleiben (in der Stadt) ebenfalls zum Verderben. Mancher von ihnen wurde, weil er Besitz hatte, unter dem Vorwande, er wäre ein Verräter, ermordet. Mit der Hungersnot wuchs auch die Wut der Aufständischen. Beide Übel entbrannten von Tag zu Tag mehr und mehr. Nirgends mehr war Getreide zu finden. Da drangen sie in die Häuser ein, um sie zu durchsuchen. Fanden sie bei jemandem etwas, dann mißhandelten sie ihn, weil er geheuchelt hätte; fanden sie aber bei jemandem nichts, dann schlugen sie ihn in der Meinung, er habe seine Sache zu gut versteckt. Aus dem körperlichen Aussehen der Bedauernswerten schloß man darauf, ob jemand etwas hatte oder nicht. Von denen, die noch gut aus- S. 107 sahen, glaubte man, sie hätten noch Überfluß an Speise und Trank. Die aber, welche bereits dahinsiechten, ließ man ihre Wege gehen; denn man hielt es für unvernünftig, die zu töten welche vor Hunger schon dem Tode nahe waren. Viele gaben heimlich ihr ganzes Vermögen hin, um dafür, wenn sie reicher waren einen Scheffel Weizen zu erhalten, bzw. wenn sie ärmer waren, einen Scheffel Gerste einzutauschen. Sodann verschlossen sie sich in die geheimsten Winkel ihrer Wohnungen, um entweder aus Heißhunger die Körner ungemahlen zu verzehren oder um daraus nach einem von Not und Angst diktierten Rezepte Brot zu backen. Ein Tisch wurde nirgends gedeckt. Noch ungekocht holte man die Speisen aus dem Feuer und zerriß sie (aus Hast mit den Fingern). Weinen mußte man beim Anblick dieser traurigen Mahlzeiten, wo die Gewalttätigen sich anfüllten, die Schwachen jammernd dastanden. Der Hunger erstickte alles zarte Empfinden, vor allem aber untergrub er das Gefühl der Ehrfurcht. Alles, was sonst geachtet wird, wird, wenn man Hunger leiden muß, verachtet, Weiber rissen ihren Männern, Kinder ihren Vätern und, was das Schrecklichste ist, Mütter ihren Kleinen die Speisen aus dem Munde und scheuten sich auch nicht, ihren hinsiechenden Lieblingen die Milch zum Leben zu entziehen. Auch die, welche in solcher Gier aßen, konnten trotzdem nicht verborgen bleiben; auch gegen die, welche anderen die Nahrung entrissen, erhoben sich überall die Aufständischen. Wenn diese ein Haus verschlossen sahen, so war es ihnen ein Zeichen, daß die Inwohner etwas zu essen hatten. Sogleich erbrachen sie daher die Türen, drangen ein und holten sich die Bissen gewaltsam aus dem Schlunde heraus. Greise, welche die Speisen nicht hergeben wollten, wurden geschlagen, und Frauen, welche das, was sie in der Hand hatten, verbargen, wurden an den Haaren herumgezogen. Weder mit dem Alter noch mit den Kleinen hatte man Mitleid. Kinder, welche krampfhaft ihre Bissen fest- S. 108 hielten, hob man in die Höhe, um sie dann auf dem Boden zerschmettern zu lassen. Drang aber jemand noch vor ihnen ein und nahm ihnen die gesuchte Beute vorweg, dann wurde er, wie wenn er ein Unrecht getan hätte, noch grausamer behandelt. Furchtbare Arten von Martern sannen sie aus, um Nahrungsmittel auszukundschaften. Mit Erbsen verstopften sie den Unglücklichen die Harnröhre und fuhren mit spitzen Stäbchen in das Gesäß. Man schaudert, zu hören, was einer ausgestanden hat, bis er ein Stücklein Brot verriet und eine Handvoll versteckter Gerstengraupe anzeigte. Die, welche diese Martern vollzogen, litten jedoch keineswegs Mangel; hätten sie dieselben aus Not vollzogen, dann wäre ihr Auftreten nicht so gemein gewesen. Sie handelten vielmehr, um ihre Wut zu stählen und um sich für die kommenden Tage im voraus zu verproviantieren. Wenn sich nachts einige bis zu den römischen Posten vorgeschlichen hatten, um Feldgemüse und Kräuter zu sammeln, dann lauerte man diesen Leuten, die den Feinden bereits entronnen zu sein glaubten, auf und entriß ihnen, was sie bei sich hatten. Und mochten sie auch, wie es oftmals geschah, unter Anrufung des ehrwürdigen Namens Gottes bitten und betteln, ihnen doch etwas von dem, was sie unter Todesgefahr geholt hatten, zu lassen, man überließ ihnen auch nicht eine Kleinigkeit. Es war noch ein Glück, wenn sie außer den Lebensmitteln nicht auch das Leben verloren.“ Später fährt Josephus also fort:2 „Da die Juden nicht mehr die Möglichkeit hatten, aus der Stadt zu entkommen, war ihnen jede Hoffnung auf Rettung abgeschnitten. Die zunehmende Hungersnot raffte im Volke ganze Häuser und Familien dahin. Die Dächer waren voll von Frauen- und Kinderleichen, die engen Gassen voll von toten Greisen. Knaben und Jünglinge wankten aufgedunsen wie Gespenster auf den öffentlichen Plätzen umher und brachen bei der ersten Aufregung zusammen. Die, welche erschlafft waren, hatten nicht die Kraft, S. 109 ihre Angehörigen zu begraben, und wo noch Kraft war scheute man davor zurück wegen der Menge der Toten und wegen des unheimlichen eigenen Schicksals. Denn viele starben schon neben denen, die sie beerdigten, und viele gingen an ihr eigenes Grab, ehe sie noch das Schicksal ereilt hatte. Trotz all dieser Leiden vernahm man kein Weinen und Klagen; denn der Hunger hatte die Gefühle (des Mitleids) erstickt. Die dem Tode nahe waren, sahen mit trockenen Augen auf die, welche ihnen im Sterben vorangingen. Tiefe Stille und eine todesschwangere Nacht hatte sich über die Stadt ausgebreitet. Doch schlimmer noch als dies waren die Räuber. Sie brachen in die zu Gräbern gewordenen Häuser ein, raubten die Toten, rissen ihnen die Kleider vom Leibe und eilten dann lachend davon. An den Leichen erprobten sie die Schärfe ihrer Schwerter. Auch an manchem Lebenden, der hingestreckt dalag, versuchten sie, ihn durchbohrend, ihr Eisen. Wenn aber einer bat, die mordende Hand möge ihn nicht verschonen, dann ließen sie, höhnisch lachend, ihn weiter hungern. Jeder Sterbende schaute unverwandten Blickes auf den Tempel hin, da er beim Hinscheiden die Aufständischen noch am Leben sah.3 Diese ließen anfangs noch die Toten auf Staatskosten begraben, da ihnen der Leichengeruch unausstehlich war; später aber, als sie sich dazu keine Zeit mehr nahmen, warfen sie dieselben von den Mauern herab in die Schluchten. Als Titus bei einem Rundgange die Schluchten mit Toten angefüllt sah und unter den verfaulenden Körpern die tiefen Blutlachen bemerkte, seufzte er, streckte die Hände zum Himmel und rief Gott zum Zeugen an, daß er schuldlos daran wäre.“
Nach einigen weiteren Ausführungen berichtet Josephus:4 „Offen und frei sage ich, was nur der Schmerz gebietet. Wenn die Römer noch länger den Frevlern S. 110 gegenüber gezögert hätten, wäre nach meiner Anschauung die Stadt entweder von der Erde verschlungen oder von einer Sintflut heimgesucht oder von den Blitzen Sodomas vernichtet worden.5 Denn in ihr lebte ein Geschlecht, das noch viel gottloser war als die Geschlechter, welche von diesen Leiden heimgesucht worden waren. Durch den Wahnsinn solcher Leute ging das ganze Volk zugrunde.“
Im sechsten Buch schreibt Josephus:6 „Die Masse derer, welche in der Stadt durch Hunger zugrunde gingen, war zahllos; unbeschreiblich waren ihre Leiden. In jedem Hause, in dem noch ein Schatten von Speise zu sehen war, herrschte Krieg. Die, welche durch engste Freundschaft miteinander verbunden gewesen waren, wurden nun handgemein, da sie sich die ärmlichsten Lebensmittel entrissen. Nicht einmal an die Armut der Sterbenden wollte man glauben. Selbst der, welcher daran war, seinen Geist aufzugeben, wurde von den Räubern untersucht, die glaubten, daß er sich nur sterbend stelle, weil er Speisen an seinem Busen versteckt habe. Die Räuber wankten und rannten gleich wütenden Hunden umher und sperrten vor Hunger den Mund auf. Wie trunken schlugen sie an die Türen und stürzten zwei- bis dreimal in einer einzigen Stunde sinnlos in das gleiche Haus. Die Not zwang, alles Mögliche zu essen. Selbst das, was die schmutzigsten Tiere verachteten, las man auf, um es ohne Bedenken zu essen. Schließlich machte man sich an Gürtel und Schuhe und nahm von den Schilden das Leder weg, um es zu kauen. Einige S. 111 aßen die Überreste von altem Heu. Andere verkauften das kleinste Quantum von aufgelesenen Fleischbrocken um vier attische Drachmen. Wozu soll ich die wahnsinnige Gier des Hungers nach ungenießbaren Gegenständen erwähnen? Ich will eine Tat des Hungers mitteilen, wie sie weder die Griechen noch die Barbaren zu berichten wissen. Man schrickt davor zurück sie zu erzählen; man will sie nicht glauben, wenn man davon hört. Am liebsten würde ich von dem unseligen Vorfall schweigen, um nicht den späteren Geschlechtern als wundersüchtig zu erscheinen. Doch ich habe ja unter meinen Zeitgenossen zahlreiche Zeugen. Übrigens würde ich dem Vaterlande einen frostigen Dienst erweisen, wenn ich seine Leiden unbeachtet ließe. Eine durch Geburt und Reichtum ausgezeichnete Frau aus der Gegend jenseits des Jordans namens Maria, die Tochter Eleazars, aus dem Dorfe Bathezor, d. i. übersetzt ‚Ysop-Haus’, flüchtete sich mit der übrigen Menge nach Jerusalem, wo sie die Belagerung erleben mußte. Ihr Eigentum wurde, soweit sie es aus Peräa in die Stadt gerettet hatte, von den Gewaltherrschern weggenommen, deren Gehilfen täglich bei ihr eindrangen, um ihr noch den Rest ihrer Habe und was sie etwa noch an Lebensmitteln vorfanden, zu entreißen. Große Erbitterung bemächtigte sich der Frau, und wiederholt suchte sie durch Schimpfworte und Verwünschungen die Räuber zur Gewalttat gegen sie zu reizen. Doch keiner ließ sich von Zorn oder Mitleid dazu hinreißen, sie zu töten. Da nirgends mehr die Möglichkeit war, Nahrungsmittel zu erhalten, und sie sich gleichwohl abmühte, anderen Speisen zu verschaffen, und ihr selbst der Hunger in Eingeweiden und Mark wühlte und ihre Erbitterung noch ungestümer war als ihr Hunger, ließ sie sich von Zorn und Not verführen, sich an der Natur zu vergreifen. Sie packte ihr Kind, das noch ein Säugling war, und sprach zu ihm: ‚Armer Kleiner! Wozu soll ich dich im Krieg, in der Hungersnot, im Aufstand noch erhalten? Kämen wir S. 112 mit dem Leben davon, dann drohte uns römische Sklaverei. Doch der Hungertod kommt der Sklaverei zuvor, und schlimmer als Hunger und Sklaverei sind die Aufständischen. Wohlan, sei du mir Speise, werde den Aufständischen zum Rachegeist und dem Leben zum Mythus, der allein noch dem jüdischen Schicksal fehlt!’ Bei diesen Worten tötete sie ihr Söhnlein. Dann kochte sie es und verzehrte es zur Hälfte. Den anderen Teil aber bewahrte sie heimlich auf. Bald nun waren die Aufständischen erschienen. Da sie den entsetzlichen Braten rochen, bedrohten sie die Frau mit dem sofortigen Tode, wenn sie ihnen nicht die Speise zeigen würde. Diese erklärte, sie habe ihnen eine schöne Portion aufbewahrt und zeigte ihnen die Überreste ihres Kindes. Sie wurden sogleich von Schauder und Entsetzen erfaßt und standen bei diesem Anblick starr da. Das Weib sagte: ‚Mein eigen ist dies Kind, mein ist auch die Tat. Esset! Denn auch ich habe davon gegessen. Seid doch nicht weichherziger als ein Weib, nicht gefühlvoller als eine Mutter! Wenn ihr aber aus Pietät vor meinem Opfer zurückschreckt, dann möge mir, zumal ich schon euch einen Teil weggegessen habe, auch noch der übrige Teil bleiben.’ Nach diesen Worten zogen sich die Männer zitternd zurück, in diesem einen Falle allein sich feige zeigend; nur ungern hatten sie der Mutter die Speise überlassen. Rasch verbreitete sich in der ganzen Stadt die Kunde von der Schreckenstat. Jeder stellte sich das Verbrechen vor Augen und erschrak davor, wie wenn er es selbst begangen hätte. Die Hungernden sehnten sich nach dem Tode und priesen jene glücklich, die hinscheiden durften, ehe sie solche Schreckenstaten hören und sehen mußten.“Dies war der Lohn für die Frevel und die Sünden, welche die Juden an dem Gesalbten Gottes begangen hatten.
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Ebd. 5, 424—438. ↩
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Jüd. Krieg 5, 512—519. ↩
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d. h.: er bat Gott um Rache. ↩
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Jüd. Krieg 5, 566. ↩
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Die vorher erwähnten Worte über Titus und das hier zutage tretende Bestreben, Titus wegen der Eroberung von Jerusalem geradezu zu beloben, zeigen, daß Josephus nicht bloß als Historiker schrieb, daß er vielmehr auch Tendenz verfolgte; er wollte sich als Römerfreund bekennen. Eusebius, der in seiner KG da und dort mehr Apologet als Historiker ist, konnte diese Schwäche des Historikers Josephus noch nicht erkennen. ↩
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Jüd. Krieg 6, 193—213. ↩