§ 5.
Mais on ne saurait participer tout ensemble à des réalités opposées; quiconque entre en communion quelconque avec l'Un ne peut plus mener une vie divisée, s'il tient du moins à recevoir de l'Un une sûre participation, mais il lui faut résister ferme ment à toutes les atteintes de ce qui peut dissoudre l'unité. Tel est l'enseignement que suggère saintement la tradition symbolique en dépouillant pour ainsi dire le néophyte de sa vie antérieure, en lui arrachant jusqu'aux dernières affections d'ici-bas, en le plaçant le corps et les pieds nus, face à l'occident pour abjurer le mains tendues toute communication avec les ténèbres mauvaises, pour expulser en quelque sorte tout ce qui, dans sa conduite passée, portait le signe de la dissemblance pour accepter l'abjuration totale de tout principe contraire à la conformité divine.
Devenu ainsi invincible et libre, on le tourne vers l'orient pour lui montrer qu'en répudiant toute malice il pourra recevoir dans leur parfaite pureté la possession et la contemplation de la Lumière divine. Maintenant qu'il est tout à fait unifié, c'est avec un véritable amour qu'on accueille la sainte promesse qu'il fait de tendre de toutes ses forces vers l'Un. Mais il est clair, je crois, pour qui connaît la nature des hiérarchies, que c'est en tendant de façon énergique et constante vers l'Un, en mourant entièrement aux principes adverses et en se libérant de leur domination, que les êtres doués d'intelligence reçoivent la force de se conformer sans altération à la forme divine. Car Il ne suffit pas de renoncer à toute malice, il faut encore manifester une inflexible virilité, résister intrépidement et sans relâche à tout funeste relâchement, ne jamais cesser de désirer le Vrai d'un saint amour, mais tendre continûment et constamment vers lui autant qu'on le peut, tâchant toujours de s'élever saintement vers les plus hautes perfections de la Théarchie.
