Übersetzung
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De l'idolatrie
V.
Nous répondrons avec plus d'étendue aux prétextes allégués par ces artisans qu'on ne devrait jamais admettre dans la maison de Dieu, si l'on connaissait bien cette loi. On a coutume d'objecter: Je n'ai pas d'autre moyen de vivre. Qu'est-il besoin que tu vives, peut-on lui répliquer aussitôt? Qu'y a-t-il de commun entre Dieu et toi, si tu te règles sur tes propres lois? Ensuite, comme on ose s'appuyer sur les Ecritures, en citant les paroles de l'Apôtre: « Que chacun demeure dans la condition où il s'est rencontré, » il résulterait d'une telle interprétation que nous pouvons tous persévérer dans le péché; car il n'est personne de nous qui n'ait été trouvé dans le péché, puisque le Christ n'est descendu que pour nous délivrer du péché. Il nous ordonne, ajoute-t-on, « de travailler, à son exemple, chacun de nos mains pour nous aider à vivre. » Si toute espèce de travail est commandée par ce précepte, les voleurs, que je sache, et les joueurs vivent aussi du travail de leurs mains; les brigands travaillent aussi de leurs mains pour vivre. J'en dis autant des faussaires, car ce n'est pas avec leurs pieds, mais avec leurs mains qu'ils fabriquent des titres mensongers. Quant aux histrions, ils ne travaillent pas des mains seulement pour vivre, ils y emploient chacun de leurs membres. Ouvrez donc indifféremment l'Eglise à tous ceux qui soutiennent leur vie par le travail de leurs mains, s'il ne faut faire aucune distinction des industries que n'admet pas la loi de Dieu.
Mais à notre proposition que toute image est défendue, on me dit: Pourquoi Moïse a-t-il dressé dans le désert un serpent d'airain? Les images qui ont été faites pour quelque disposition symbolique et particulière, loin de déroger à la loi, n'étaient que la représentation des réalités qu'elles, annonçaient. D'ailleurs, en tirer un argument contre la loi, n'est-ce pas attribuer au Tout-Puissant l'inconstance, ainsi que le font les Marcionites, qui anéantissent Dieu en niant son immutabilité, puisque, selon eux, il défend ici la chose qu'il ordonne ailleurs? Soit que l'on oublie à dessein que l'image de ce serpent d'airain suspendu entre le ciel et la terre, était un symbole de la croix de notre Seigneur, qui devait nous délivrer des serpents, c'est-à-dire des anges du démon, pendant que dans sa forme elle-même elle représentait le démon, c'est-à-dire le serpent mis à mort; soit que le sens de cette figure ait été révéle autrement à de plus dignes, puisque, suivant la déclaration de l'Apôtre: « Ce qui arrivait au peuple était la figure de ce qui devait nous arriver; » heureusement pour notre cause le même Dieu qui, par sa loi, défend de faire aucune image, recommande par une prescription particulière de drosser l'image d'un serpent. Si tu adores le même Dieu, voici sa loi: « Tu ne feras aucune image taillée. » Si tu veux t'appuyer de l'injonction qui ordonne ensuite d'ériger une image, imite donc aussi Moïse; attends, pour dresser contrairement à la loi quelque simulacre, que Dieu lui-même t'en ait donné l'ordre.
Edition
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De Idololatria
V.
[1] Plane impensius respondebo ad excusationes huiusmodi artificum, quos numquam in domum dei admitti oportet si quis eam disciplinam norit. Iam illa obici solita uox, non habeo aliud quo uiuam, districtius repercuti potest: uiuere ergo habes? quid tibi cum deo est, si tuis legibus uiuis ? Tum quod et de scripturis audent argumentari, dixisse apostolum: ut quisque fuerit inuentus, ita perseueret, possumus igitur omnes in peccatis perseuerare ex ista interpretatione. [2] Nec enim quisquam nostrum non peccator inuentus est, cum Christus non alia ex causa descenderit quam peccatorum liberandorum. Item eundem praecepisse dicunt secundum suum exemplum, uti manibus suis unusquisque operetur ad uictum. Si hoc praeceptum ab omnibus manibus defenditur, credo et fures balneares manibus suis uiuere et ipsos latrones manibus agere quo uiuant, item falsarios utique non pedibus, sed manibus operari malas litteras, histriones uero non manibus solis, sed totis membris uictum elaborare. [3] Pateat igitur ecclesia omnibus, qui manibus et suo opere tolerant, si nulla exceptio est aritum quas dei disciplina non recipit. Sed ait quidam aduersus similitudinis interdictae propositionem : cur ergo Moses in eremo simulacrum serpentis ex aere fecit ? Seorsum figurae, quae dispositioni alicui arcanae praestruebantur, non ad erogationem legis, sed ad exemplarium causae suae. Alioquin si haec ut aduersarii legis interpretemur, numquid et nos, quod et Marcionitae, inconstantiam adscribimus omnipotenti, quem illi hoc modo destruunt ut mutabilem, dum alibi uetat, alibi mandat ? [4] Si quis autem dissimulat illam effigiem aerei serpentis suspensi in modum figuram designasse dominicae crucis a serpentibus id est ab angelis diaboli liberaturae nos, dum per semetipsam diabolum id est serpentem interfectum suspendit, siue quae alia figurae istius expositio dignioribus reuelata est, dummodo apostolus affirmet omnia tunc figurate populo accidisse. Bene, quod idem deus et lege uetuit similitudinem fieri et extraordinario praecepto serpentis similitudinem indixit. Si eundem deum obseruas, habes legem eius, ne feceris similitudinem. Si et praeceptum factae postea similitudinis respicis, et tu imitare Moysen, ne facias aduersus legem simulacrum aliquod, nisi et tibi deus iusserit.