Übersetzung
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De l'idolatrie
VIII.
Il est encore un grand nombre d'autres professions qui, sans toucher directement à la fabrication des idoles, n'en sont pas moins entachées du même crime, puisque sans elles les idoles ne peuvent rien. Qu'importe, en effet, que tu bâtisses ou que tu décores; que tu élèves un temple, un autel, un sanctuaire, ou que tu fabriques des lames de métal, des ornements pour l'idole, ou simplement la niche qui lui est destinée. L'industrie la plus honteuse n'est pas celle qui fait le dieu: c'est celle qui lui donne sa majesté.
Si on allègue pour prétexte la nécessité des arts de luxe, ils ont une multitude d'applications qui fourniront des 'moyens d'existence sans déroger à la loi, c'est-à-dire sans fabriquer des idoles. Le travailleur en stuc peut enduire des murailles, raccommoder des toitures, terrasser des citernes, tracer des cymaises, et incruster dans les murs des ornements qui ne ressemblent en rien à des simulacres. Le peintre, le statuaire, le sculpteur en airain, le ciseleur, savent exécuter des choses qui tiennent à leur art, beaucoup plus faciles que des images. A plus forte raison, celui qui dessine une figure saura-t-il ajuster un échiquier. Pour la main qui a fait sortir le dieu Mars d'un tilleul, la fabrication d'une armoire ne sera qu'un jeu. Point d'industrie qui ne soit la mère ou la sœur d'une autre industrie. Tous les métiers se touchent: ils ont autant de ramifications que les hommes ont de désirs.
---- Mais, direz-vous, il s'agit de notre salaire et de notre gain; conséquemment il y va aussi de notre travail.
---- Sans doute; mais l'abondance de la vente fait compensation à l'exiguïté du prix. Combien de murailles ont-elles besoin d'idoles? Combien de temples et de sanctuaires élève-t-on en l'honneur des faux dieux? Mais, en revanche, que de maisons! que de prétoires! que de bains! que de quartiers! Tous les jours on a des souliers et des brodequins à dorer, on ne dore pas tous les jours un Mercure ou un Sérapis. Le luxe public suffira donc à nourrir les artisans; car la vanité et l'ambition sont plus étendues que la superstition: l'ambition vous demandera plus de plats et de coupes que le culte des idoles. Le luxe vous achètera plus de couronnes que la fête païenne. Ainsi, puisque nous exhortons toutes les classes d'artisans à s'interdire la fabrication des idoles ou ce qui les concerne, et que d'ailleurs bon nombre d'objets sont communs aux idoles ainsi qu'aux hommes, nous devons encore prendre garde qu'on ne demande à nos mains quelque objet que nous savons destiné au culte des idoles. Que si nous nous rendons sans recourir aux précautions usitées, je ne crois pas que nous soyons purs de toute contagion idolâtrique, puisque nous mettons, avec connaissance de cause, notre travail au service des démons et des honneurs qui leur sont rendus.
Edition
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De Idololatria
VIII.
[1] Sunt et aliae conplurium artium species, quae, etsi non contingunt idolorum fabricationem, tamen ea, sine quibus idola, nil possunt, eodem crimine expediunt. Nec enim differt, an extruas uel exornes, si templum, si aram, si aediculam eius instruxeris, si bratteam expresseris aut insignia aut etiam domum fabricaueris. Maior est eiusmodi opera, quae non effigiem confert, sed auctoritatem. [2] Si ita necessitas exhibitionis extenditur, habent et alias species, quae sine exorbitatione disciplinae id est sine idoli confictura opem uictus praestent. Scit albarius tector et tecta sarcire et tectoria inducere et cisternam liare et cymatia distendere et multa alia ornamenta praeter simulacra parietibus incrispare. Scit et pictor et marmorarius et aerarius et quicumque caelator latitudines suas et utique multo faciliores. [3] Nam qui signum describit, quanto facilius abacum linit ? Qui de tilia Martem exculpit, quanto citius armarium compingit ? Nulla ars non alterius artis aut mater aut propinqua est. Nihil alterius uacat. Tot sunt artium uenae, quot hominum concupiscentiae. Sed de mercedibus et manus pretiis interest. Perinde interest et de labore. Minor merces frequentiore actu repensatur. [4] Quot parietes signa desiderant ? Quot templa et aedes idolis aedificantur ? Domus uero et praetoria et balnea et insulae quantae ? Soccus et baxa quotidie deauratur, Mercurius et Serapis non quotidie. Sufficiat ad quaestum artificiorum. Frequentior est omni superstitione luxuria et ambitio. Lances et scyphos facilius ambitio quam superstitio desiderabit. [5] Coronas quoque magis luxuria quam sollemnitas erogat. Cum igitur ad haec artificiorum genera cohortemur, quae idolum quidem et quae idolo competunt non adtingant, sint autem et hominibus communia saepe quae et idolis, hoc quoque cauere debemus, ne quid scientibus nobis ab aliquibus de manibus nostris in rem idolorum postuletur. Quod si concesserimus et non remediis iam usitatis egerimus, non puto nos a contagio idololatriae uacare, quorum manus non ignorantium in officio uel in honore et usu daemoniorum deprehenduntur.