CHAPITRE XIII. D’OU PROCÈDE L’AMOUR, — LIVRES QU’IL AVAIT ÉCRITS SUR LA BEAUTÉ ET LA CONVENANCE.
20. C’est ce que j’ignorais alors; j’aimais les beautés inférieures; et je descendais à l’abîme, et je disais à mes amis : Qu’aimons-nous qui ne soit beau? Qu’est-ce donc que le beau? et qu’est-ce que la beauté? Quel est cet attrait qui nous attache aux objets de notre affection? S’ils étaient sans charme et sans beauté, ils ne feraient aucune impression sur nous. Et je considérais que, dans les corps eux-mêmes, il faut distinguer ce qui en est comme le tout, et partant la beauté; et ce qui plaît par un simple rapport de convenance, comme la proportion d’un membre au corps, d’une chaussure au pied, etc. Cette source de pensées jaillit dans mon esprit du plus profond de mon coeur, et j’écrivis sur le beau et le convenable deux ou trois livres, je crois; vous le savez, mon Dieu, car cela m’est échappé. Je n’ai plus ces livres, ils se sont égarés, je ne sais comment.
