20.
Aug. Maintenant que tu connais le signe, la longueur et la largeur, considère laquelle de ces propriétés fait partie de l'autre, et laquelle ne saurait exister sans l'autre. — Ev. Je vois que la largeur a besoin de la longueur sans laquelle on -ne peut la comprendre. Je vois ensuite que la longueur n'a pas besoin de largeur pour exister, mais qu'elle est impossible sans le signe. Quant au signe, il est évident qu'il existe par lui-même, et n'a besoin de rien autre. — Aug. C'est comme tu le dis; mais considère avec plus d'attention, s'il est vrai que la largeur se puisse couper en tout sens, s'il n'y a point un endroit où, à son tour, elle n'admette aucune division, bien qu'elle en admette plus que la ligne. — Ev. J'ignore complètement à quel endroit cela serait impossible. — Aug. Je crois plutôt que tu ne t'en souviens pas, car tu ne peux certainement ignorer cela. Je vais donc te le rappeler, tu comprends bien la largeur, sans admettre aucune profondeur? — Ev. Qui, parfaitement. — Aug. Joins-donc la profondeur à cette largeur, et dis-moi si cette adjonction te donne une matière plus susceptible d'être partout divisée? — Ev. Ton avertissement est très-juste. Je vois maintenant que l'on peut diviser la largeur, non-seulement dans la partie supérieure, ou dans la partie inférieure, mais encore dans les parties latérales, et qu'il n'y a rien absolument en elle qui ne soit divisible. D'où il est évident que la largeur est indivisible dans ces parties où se doit former la profondeur.
