XXXVIII.
La foudre et l'Église 1. — Comme la foudre part de l'Orient et parait à l'Occident; « ainsi l'avènement du Fils de l'homme. » L'Orient et l'Occident désignent ici l'univers entier où l'Église devait un jour se répandre, commençant par Jérusalem la prédication de l'Évangile 2. C'est dans le même sens que Jésus dit : « Vous verrez dorénavant le Fils de l'homme venir sur les nuées 3. » L'Église , même dans son état présent, est comparée très justement à la foudre qui brille et qui éclate principalement du sein des nues. Son autorité étant donc clairement et manifestement établie sur le monde entier, Jésus avertit les disciples, tous les fidèles, quiconque voudra croire en lui, de s'éloigner des assemblées hérétiques et schismatiques. Tous les schismes et les hérésies demeurent isolés et circonscrits dans certaines contrées, ou bien ils forment dans les ténèbres des associations clandestines, séduisant les hommes par l'appât de la curiosité. C'est pourquoi Jésus ajoutant. «Si quelqu'un, vous dit: Le Christ et ici, ou il est là, » marque ainsi le caractère de l'erreur bornée à certains lieux, et dans ces paroles : « il est dans le lieu le plus retiré de la maison, ou dans le désert, » il signale les réunions secrètes et ténébreuses des hérétiques. Ainsi l'oracle dans lequel son avènement est annoncé comme devant se faire sentir de l'Orient à l'Occident, est la condamnation de toutes les sectes qui, bornées à certaines régions, prétendent que le Christ demeure au milieu d'elles. Cette parole : « Comme la foudre, »condamne également ceux qui s'assemblent en secret, comme dans l'ombre, et réunissent quelques rares adeptes comme dans un désert: la foudre exprime l'éclatante manifestation de l'Eglise ; elle signifie de plus la nuit du siècle présent ou ses tempêtes ; car c'est alors que la foudre brille avec plus d'éclat.
