6.
« Comment donc », dit-on, « se peut-il que je sois coupable de ne point posséder ce que je n'ai pas reçu de Celui qui, seul à l'exclusion de tout autre, peut me donner ce dont j'ai besoin? » Souffrez un instant, mes frères, que je défende la vérité de la grâce céleste et divine, non point contre vous qui portez un coeur droit devant Dieu, mais contre ceux qui n'ont qu'une sagesse tout humaine, ou des pensées toutes terrestres. Ceux qui dans leurs oeuvres mauvaises ne veulent pas se laisser corriger par les prédicateurs de cette grâce, ne cessent de répéter : « Instruisez-moi de mes devoirs, et si je les accomplis rendez à Dieu pour moi de continuelles actions de grâces; mais si je ne les accomplis pas, je ne dois pas être réprimandé, mais il faut demander à Dieu pour moi qu'il me donne ce qu'il ne m'a pas donné, c'est-à-dire cette ardente charité pour Dieu et pour le prochain, avec laquelle j'accomplirai les préceptes. Demandez donc pour moi cette charité, et par elle je ferai généreusement et avec bonne volonté ce qui m'est commandé. Je mériterais des reproches, si c'était par ma faute que fusse privé de cette charité, c’est-à-dire si, pouvant me la donner ou la prendre moi-même, je ne le faisais pas, ou si je refusais de l'accepter lorsque Dieu me la donne. Mais puisque c'est Dieu lui-même qui préparé la volonté1, pourquoi m'adressez-vous des reproches, lorsque vous me voyez refuser d'accomplir ses préceptes? bien plutôt ne devriez-vous pas le prier d'opérer en moi le vouloir et le parfaire? »
Prov. VIII, selon les Sept. ↩
