XVIII.
Ces événements, il est vrai, frappent aussi les chrétiens; mais d’une manière bien différente. Celui qui place dans ce monde son plaisir et sa gloire est sensible aux adversités temporelles. Il pleure, il se désole en face du malheur, parce que, après cette vie, il n’y a plus de bien être pour lui. Il renferme, dans les limites étroites de son existence, tous ses intérêts, toutes ses consolations, toutes ses joies; aussi, lorsqu’il la quitte, il ne trouve plus que le repentir et le châtiment. Au contraire, ceux qui portent leur espérance sur les biens futurs sont insensibles aux malheurs d’ici-bas. Si nous sommes dans l’adversité, si nous la supportons sans faiblesse, si les calamités et les maladies ne nous arrachent ni plainte ni murmure, c’est que nous vivons plus par l’esprit que par la chair; c’est que, par la fermeté de l’âme, nous domptons la faiblesse du corps. Nous savons que ces malheurs qui vous écrasent ne sont qu’une épreuve d’où nous sortons plus forts.