V. 9
« Je suis devenu grand, et j'ai surpassé en richesses tous ceux qui ont été avant moi dans Jérusalem ; et la sagesse est demeurée toujours avec moi. » On ne peut point attribuer ces paroles de grandeur et de richesses temporelles à notre divin Ecclésiaste, dont le royaume n'était pas de ce monde. On doit dire seulement qu'il faisait devant les hommes de grands progrès dans la sagesse et dans la grâce à mesure qu'il croissait en âge; et que son père l'a élevé enfin au souverain degré d'honneur et de gloire. Ce qui suit: « Ceux qui ont été avant moi dans Jérusalem, » s'entend des saints de l'Ancien-Testament, qui ont gouverné l'Église avant la venue du Messie. Si nous nous arrêtons à la seule superficie de la lettre des saintes Ecritures, il se trouvera que la Synagogue, ou l'Église ancienne, surpasse en intelligence l'Église nouvelle. Mais cette épouse de Jésus-Christ a su ôter le voile qui couvrait le visage de Moïse,pour nous faire voir dans leur plus beau jour les mystères divins cachés sous les figures de l'ancienne loi. Il est dit encore : « Et la sagesse est demeurée toujours avec moi, » ce qui signifie que la plénitude de la sagesse a toujours été en Jésus-Christ, même pendant sa vie mortelle. Quand la sagesse s'augmente par degrés elle est en mouvement, et l'on ne peut point dire alors qu'elle est stable et qu'elle demeure; mais quand on la possède tout entière et dans sa plus grande perfection, on parle avec vérité lorsqu'on dit: « Et la sagesse est demeurée avec moi.
