V. 10
« Je n'ai rien refusé à mes yeux de tout ce qu'ils ont désiré; et j'ai permis à mon coeur de jouir de toutes sortes de plaisirs, et de prendre ses délices dans tout ce que j'avais préparé ; et j'ai cru que mon partage était de jouir ainsi de mes travaux.» Les yeux de l'âme et la vue de l'esprit se portent avec ardeur à la contemplation et à la considération des choses spirituelles , et les pécheurs qui sont dans les ténèbres de l'ignorance privent leur cœur des délices et des véritables joies de la sagesse. L'Ecclésiaste s'est abandonné à ces saintes méditations de l'esprit, et après les légères épreuves de cette vie, qui ne durent qu'un moment, il a trouvé à se dédommager de ses peines par la couronne d'une gloire immortelle, dont ses travaux ont été suivis. Car enfin notre véritable partage et tout notre mérite consistent à travailler infatigablement sur la terre, pour acquérir toutes sortes de vertus dont Dieu réserve la récompense éternelle dans le ciel : Haec enim portio nostra est praemiumque perpetuum, si hic pro virtutibus laboremus.
