V. 8
« J'ai amassé une grande quantité d'or et d'argent et les richesses des rois et des provinces; j'ai eu des musiciens et des musiciennes, et tout ce qui fait les délices des enfants des hommes; des jeunes garçons et des jeunes filles qui servaient le vin à ma table. » L'or et l'argent dans l'Écriture sainte figurent toujours la lettre et le sens intérieur du texte sacré. C'est pourquoi la colombe mystérieuse dont il est parlé dans le psaume soixante-septième nous présente au dehors des ailes argentées, et nous cache au dedans des plumes qui tirent sur l'éclat de l'or. Pour ce qui est des richesses des rois et des provinces, que l'Ecclésiaste a eu soin d'amasser, nous pouvons dire que ce sont les sciences séculières, et ce que les philosophes ont enseigné dans le monde. Ceux donc qui possèdent ces sciences dans l'Eglise doivent les employer à l'avantage de la vérité, et s'en servir dans l'occasion pour surprendre les faux sages par leur propre sagesse, pour détruire leurs vains raisonnements et tous leurs principes, et pour montrer que leur suffisance est une imprudence véritable. Le reste du verset où il est parlé des deux sexes, de musiciens et de musiciennes, de jeunes garçons et de jeunes filles, n'a pas le sens qu'on croit d'ordinaire; car ces distinctions ne marquent point des hommes et des femmes, mais toutes sortes d'instruments de musique, et toutes sortes de coupes et de vases pour le service de la table. C'est dans ce sens qu'Aquila a pris ce passage, aussi bien que Symmaque, qui ne s'est pas trop éloigné de la traduction d'Aquila.
