Edition
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De Idololatria
XIII.
[1] Sed de sacrificiis et sacerdotiis quid loquar ? De spectaculis autem et uoluptatibus eiusmodi suum iam uolumen impleuimus. Hoc loco retractari oportet de festis diebus et aliis extraordinariis sollemnitatibus, quas interdum lasciuiae, interdum timiditati nostrae subscribimus aduersus fidem disciplinamque communicantes nationibus in idolicis rebus. [2] De hoc quidem primo consistam, an cum ipsis quoque nationibus communicare in huiusmodi seruus dei debeat siue habitu siue uictu uel quo alio genere laetitiae earum. Gaudere cum gaudentibus et lugere cum lugentibus de fratribus dictum est ab apostolo ad unanimitatem cohortante. [3] Ceterum ad haec nihil communionis est lumini et tenebris, uitae et morti, aut scindimus quod est scriptum : saeculum gaudebit, uos uero lugebitis. Si cum saeculo gaudemus, uerendum est, ne cum saeculo et lugeamus. [4] Saeculo autem gaudente lugeamus et saeculo postea lugente gaudebimus. Sic et Eleazar apud inferos in sinu Abrahae refrigerium consecutus, contra diues in tormento ignis constitutus alternas malorum et bonorum uices aemula retributione compensant. Sunt quidam dies munerum, quae apud alios honoris titulum, apud alios mercedis debitum expungunt. [5] Nunc ergo, inquis, recipiam meum uel rependam alienum. Si hunc morem sibi homines de superstitione consecrauerunt, tu extraneus ab omni eorum uanitate quid participas idolothyta sollemnia, quasi tibi quoque praescriptum sit de die, quominus id, quod homini debes uel tibi ab homine debetur, citra diei obseruationem luas uel recipias. [6] Da formam, in qua uelis agi tecum. Cur enim et lateas, cum ignorantia alterius tuam conscientiam contamines ? Si non ignoraris quod sis Christianus, temptaris et contra conscientiam alterius agis tamquam non Christianus : sin uero et dissimulaueris, temptatus addictus es. Certe siue hac siue illac, reus es confusionis in deo. Qui autem confusus super me fuerit penes homines, et ego confundar super illo, inquit, penes patrem meum, qui est in caelis.
Übersetzung
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De l'idolatrie
XIII.
Evitons plutôt le souffle de cette peste, même du plus loin que nous le pourrons, non-seulement dans les choses que nous avons nommées, mais encore dans toute la série des superstitions humaines, qu'elles soient consacrées à des dieux, à des morts ou à des rois, parce qu'elles appartiennent aux mêmes esprits immondes, tantôt par des sacrifices et des sacerdoces, tantôt par des spectacles et d'autres jeux semblables, tantôt par des jours de fête. Mais que parlé-je des sacrifices et des sacerdoces? Quant aux spectacles et aux divertissements de cette nature, ils ont eu leur traité spécial. Il s'agit maintenant de dire un mot des fêtes et des autres solennités extraordinaires auxquelles nous assistons, soit par plaisir, soit par pusillanimité, communiquant ainsi avec les nations dans des rites idolâtriques, contre les prescriptions de la foi. J'examinerai d'abord ce point: est-il permis à un serviteur de Dieu de communiquer avec les païens, en participant soit à leurs vêtements, soit à leurs nourritures, soit enfin à leurs divertissements quels qu'ils soient? « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent! » Ainsi parle l'Apôtre quand il exhorte ses frères à la concorde; mais d'ailleurs il ajoute: « Il n'y a rien de commun entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort; » ou bien déchirons ce qui est écrit: « Le monde se réjouira; vous, au contraire, vous pleurerez. » Si nous nous réjouissons avec le siècle, il est bien à craindre que nous ne pleurions aussi avec le siècle. Pleurons pendant que le siècle se réjouit, afin que nous nous réjouissions dans la suite quand le siècle pleurera. Ainsi « Lazare, descendu vers les lieux inférieurs, obtint le rafraîchissement dans le sein d'Abraham; le riche, au contraire, fut livré au tourment du feu. » Alternative différente qui compense le bien et le mal d'ici-bas pour l'un et l'autre.
Il y a dans l'année certains jours fixés pour les paiements, où les uns reçoivent les honoraires de leur charge, et les autres règlent leurs comptes avec les débiteurs. Voilà, dites-vous, que je vais recevoir ce qui m'est dû ou acquitter mes dettes. Si les hommes ont consacré cette coutume en vertu de quelque superstition, vous, étranger à toutes leurs vanités, pourquoi vous conformer aux solennités idolâtriques, comme s'il vous était aussi ordonné de payer ce que vous devez, ou de recevoir ce qui vous est dû à jour fixe. Commencez par agir comme vous voulez qu'on agisse avec vous. Pourquoi vous cacher, lorsque vous souillez votre conscience pour complaire aux préjugés d'un autre? Si vous laissez ignorez que vous êtes Chrétien, vous êtes exposé à la tentation, et vous agissez contre la conscience d'autrui, comme si vous n'étiez pas Chrétien. Dissimulez tant que vous voulez; on vous tente, donc vous êtes condamné: d'un côté ou d'un autre, vous êtes coupable pour avoir rougi de Dieu. Or, il est dit: « Quiconque rougira de moi devant les hommes, je rougirai de lui devant mon Père qui est dans les deux. »