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Mais que signifie ce que je viens de dire? Quelle est la cause des errements de notre esprit? Comment, toutes les choses concourant à l'unité et se trouvant parfaites en elles-mêmes, doit-on néanmoins fuir le péché? Tu le comprendras sûrement, mon cher Zénobius. Je connais assez ton génie, ton âme éprise de toute beauté, exempte de toute souillure et de toute passion désordonnée. Ce gage d'une sagesse à venir, prescrit en toi au nom du droit divin, contre les convoitises funestes, et l'attrait des fausses voluptés ne te fera point abandonner tes intérêts propres; ce serait une prévarication dont la honte ne pourrait être surpassée non plus que le danger. Tu comprendras donc tout cela, crois-moi, quand tu te seras appliqué à l'étude dont l'effet est de purifier et de cultiver notre esprit, incapable sans elle de recevoir la divine semence.
L'ensemble et la nature de ces études, l'ordre qu'elles exigent, ce que la raison promet aux hommes purs et studieux, quelle vie mènent ici tes amis, et quel fruit nous procure un honnête repos, ces livres, je l'espère, te l'apprendront. Ton nom nous les rendra plus chers encore que notre travail; surtout si par un choix meilleur, tu veux te soumettre à cet ordre qui fait le sujet de cet ouvrage, et t'y conformer pleinement.
