5.
Le M. Je vais te satisfaire. Mais combien d'espèces de mètres venons-nous de voir? — L’E. Quatorze. — Le M. Combien d'espèces de mètres iambiques crois-tu qu'il y ait aussi? L’E. Quatorze également. — Le M. Et si je voulais dans cette espèce de mètre substituer le tribraque à l'iambe, ne trouverait-on pas une variété plus considérable? — L’E. C'est trop évident. Mais, pour abréger, je dé.sire n'avoir d'exemples qu'à propos de l'iambe; car la substitution de deux brèves à n'importe quelle longue est une règle facile. — Le M. Je vais faire ce que tu veux, et je te sais gré de rendre ma tâche plus aisée par ta pénétration. Prête donc l'oreille aux mètres iambiques. — L’E. J'y suis; commence. — Le M.
Bonus vir,
Beatus.
Malus, miser,
Sibi est malum.
Bonus beatus,
Deus bonum ejus.
Bonus beatus est,
Deus bonum ejus est.
Bonus vir est beatus,
Videt Deum beate.
Bonus vir et sapit bonum,
Videns Deum beatus est.
Deum videre qui cuspiscit,
Bonusque vivit, hic videbit.
Bonum videre qui cupit diem.
Bonus sit hic, videbit et Deum.
Bonum videre qui cupit diem illum,
Bonus sit hic, videbit et Deum illic.
Beatus est bonus, fruens enim est Deo;
Malus miser, sed ipse ptena fit sua.
Beatus est videns
Deum, nihil cupit plus;
Malus bonum fris requirit, bine egestas.
Beatus est videns Deum, nitril boni ampliusr
Malus bonum foris requirit, hinc eget miser.
Beatus est videns Deum, nihil boni amplius vult;
Malus foris bonum requirit, hinc egenus errat.
Beatus est videns Deum, nihil boni amplius volet;
Malus foris bonum requirit, bine eget miser bono
Le méchant est malheureux, il fait lui-même son malheur.
L'homme de bien est heureux : Dieu est son bonheur.
L'homme de bien est heureux, il voit heureusement Dieu.
L'homme de bien a aussi le goût du bien : en voyant Dieu il est heureux.
Celui qui désire voir Dieu et qui vit en homme de bien, le verra.
Celui qui désire voir le beau jour, n'a qu'à être bon et il verra aussi Dieu.
Celui qui désire voir ce beau jour n'a qu'à être bon ici et là, il verra aussi Dieu.
L'homme de bien est heureux ; car il jouit de Dieu.
Le méchant est malheureux : mais il devient son propre bourreau.
L'homme de bien voit Dieu ; il ne désire rien au-delà.
Le méchant cherche le bien au-dehors : là le vide qu'il éprouve.
L'homme de bien voit Dieu : c'est le souverain bien.
Le méchant cherche le bien au-dehors : de là ses besoins et son malheur.
L'homme de bien voit Dieu, il n'aspire plus à aucun bien.
Le méchant cherche le bien au-dehors : aussi erre-t-il en proie au besoin.
L'homme heureux voit Dieu : il n’aspirera plus à aucun autre bien.
L'homme de bien est heureux. ↩
