17.
Le M. Et si je retranche la finale longue, de façon à ce que le mètre devienne celui-ci :
Segetes meus labor;
Ne vois-tu pas que je fais la reprise avec un silence de deux temps? D'où il est évident qu'on peut placer une partie de pied au commencement, un autre à la fin et en remplacer un autre par un silence.- L’E. Cela est également évident. — Le M. C'est ce qui arrive, si dans ce mètre on bat la mesure d'un ditrochée complet. Car si on bat la mesure d'un diiambe et qu'on commence par un anapeste, tu vois bien qu'on met au commencement une frac. tion de pied de 4 temps et qu'il en faut encore deux que l'on complète avec un silence à li fin. Cela nous apprend qu'un mètre peut commencer par une fraction de pied et finir par un pied complet, mais jamais sans silence. — L’E. C'est un point également hors de doute, - Le M. Eh bien ! pourrais-tu battre la me. sure de ce mètre et dire de quels pieds il se compose ?
Jam satis terris nivis atque dirae
Grandinis misit Pater, et rubente
Dextera sacras jaculatus arces1.
L’E. Je puis mettre en tête un crétique, je trouve ensuite deux pieds de six temps, à sa. voir, un ionique majeur et un ditrochée, puis j'observe un silence d'un temps qui s'ajoute au crétique pour compléter les six temps.
Le M. Il y a une erreur assez grave dans cette mesure; la voici : lorsqu'un ditrochée est à la fin du mètre, s'il y a un silence complémentaire, la finale, qui est naturellement brève, devient longue pour l'oreille. Le nieras tu? — L’E. Loin de là, j'en demeure d'accord. — Le M. Ainsi donc on ne peut terminer un mètre par un ditrochée, sauf le cas où il n'1 aurait aucun silence complémentaire, si on veut éviter de faire entendre un épitrite second à la place du ditrochée. — L’E. C'est évident. — Le M. Comment donc trouver la mesure de ce mètre? — L’E. Je n'en sais rien.
Assez longtemps Jupiter a lancé sur la terre la neige et la grêle funeste; assez longtemps son bras enflammé a lancé la foudre suries édifices sacrés. ↩
