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De la pudicité
XXII.
Mais toi, tu étends ce privilège jusqu'à la personne des martyrs. Quelques-uns de ta communion n'ont pas plutôt porté des chaînes, si faibles qu'elles soient, dans leur prison nouvelle, qu'aussitôt fornicateurs et adultères de les circonvenir de tous côtés; partout retentissent les prières; partout débordent les larmes des hommes les plus souillés; personne n'achète plus volontiers l'entrée de la prison que ceux qui ont perdu l'entrée de l'Eglise. Ils font violence à la pudeur des hommes et des femmes, au milieu de ces ténèbres, qui ne sont que trop familières à leurs dissolutions, et ils demandent la paix à des hommes qui ne sont pas sûrs de la leur. D'autres descendent dans les mines, et ils reviennent investis de la communion en sortant d'un lieu où un second martyre est nécessaire pour expier les fautes nouvelles qui ont suivi le martyre. Qui, en effet, tant qu'il vit dans cette chair et ici-bas, est exempt de faute? Qui peut se proclamer martyr, tant qu'il continue d'habiter ce monde, puisqu'il peut encore se racheter à prix d'argent, et qu'il reste exposé aux soins du médecin ou à la cupidité de l'usurier?
Mais, je le veux bien; le glaive est déjà levé sur la tête du martyr; son corps est étendu sur le gibet; attaché à une colonne, il est abandonné à la dent des lions; courbé sur une roue, les flammes du bûcher commencent à le dévorer; au milieu même de la sécurité et de la possession du martyre, qui permet à l'homme de remettre des prévarications réservées à la miséricorde de Dieu, des prévarications qu'il a condamnées sans leur laisser d'espoir, et que les apôtres, qui ont été des martyrs aussi, si je ne me trompe, n'ont pas jugées rémissibles? En un mot, Paul avait déjà combattu à Ephèse contre les bêtes féroces, lorsqu'il prononce la sentence de mort contre l'incestueux. Qu'il suffise au martyr d'avoir expié ses propres péchés. Il n'appartient qu'à un ingrat ou à un orgueilleux de prodiguer aux autres ce qu'il n'a conquis qu'avec effort. Qui détruit la mort de son frère par sa propre mort, sinon le Fils de Dieu lui seul? Ne délivra-t-il pas le larron jusque dans sa Passion? Il n'était venu, en effet, qu'afin de mourir pour les pécheurs, lui qui était pur de tout péché, et la sainteté par excellence. Toi donc qui veux remettre les péchés comme lui, si tu n'as pas péché toi-même, eh bien! souffre pour moi. Si, au contraire, tu es un pécheur, comment l'huile de ta petite lampe pourra-t-elle nous suffire, à toi et à moi? Ici encore je veux reconnaître le Christ. Si le Christ ne réside dans le martyre qu'afin que le martyr donne l'absolution au fornicateur et à l'adultère, révèle-moi le fond des cœurs, lui dirai-je, pour remettre ainsi les prévarications, et je te tiens pour le Christ. C'est par ces traits que Jésus-Christ manifesta son pouvoir. «Pourquoi pensez-vous le mal dans vos cœurs? Quel est le plus facile de dire: Vos péchés vous sont remis, ou de dire: Levez-vous et marchez? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre, levez-vous, dit-il au paralytique, et marchez. »
Si le Seigneur a pris soin d'attester sa puissance jusqu'à révéler la pensée des hommes avant d'opérer la guérison, afin que l'on ne crût point qu'il ne lui était pas permis de remettre les péchés, je ne puis accorder à qui que ce soit le même privilège, s'il ne le justifie par les mêmes preuves. Toutefois, quand tu demandes au martyr le pardon de l'adultère et du fornicateur, tu confesses toi-même que ces crimes ne peuvent être effacés que par un martyre personnel, puisque tu attends cette faveur d'un martyre étranger. S'il en est ainsi, le martyre sera dès-lors un autre baptême. « J'ai encore un autre baptême, » est-il dit. Voilà pourquoi il sortit de la blessure du côté de notre Seigneur, du sang et de l'eau, matière de ce double baptême.
---- Je puis donc délivrer autrui par le premier baptême, si je le puis par le second.
---- Il faut que nous répétions souvent cette vérité: Quelle que soit l'autorité, quelle que soit la raison qui rende la paix de l'Eglise à l'adultère et au fornicateur, la même autorité et la même raison devront conférer la paix à l'homicide et à l'idolâtre qui se repentent, certainement du moins à l'apostat, et à celui qui, après avoir lutté quelque temps dans le combat qu'il soutenait pour Jésus-Christ, fut vaincu par la cruauté des supplices.
D'ailleurs il serait indigne de Dieu et de sa miséricorde, qui préfère à la mort du pécheur son repentir, que ceux qui ont failli dans la luxure rentrassent plus facilement dans l'Eglise que ceux qui ont failli en combattant. L'indignité nous presse de le demander. Rétabliras-tu plus volontiers des corps souillés que des corps ensanglantés? Quelle est la pénitence la plus propre à exciter la compassion, celle qui mortifie une chair flétrie par la débauche, ou celle qui mortifie une chair déchirée par les ongles de fer? Quel est le pardon le plus juste sous tous les rapports, celui qu'implore un pécheur qui a failli volontairement, ou celui que sollicite un pécheur qui n'a succombé qu'à la contrainte? Qui sacrifie aux idoles, cède à la violence; qui s'abandonne à l'impureté a été pleinement libre. Point d'autre force qui pousse à la passion, que l'emportement même de la passion! Rien de ce qui flatte n'est contraint. Au contraire, quelle violence dans la diversité des supplices et le génie inventif des bourreaux! Qui a plus renié Jésus-Christ de celui qui l'a renié au milieu des instruments de mort, ou de celui qui l'a renié dans le plaisir, de celui qui ne l'a perdu qu'en gémissant, ou de celui qui s'est fait un jeu de le perdre? Et cependant ces cicatrices, gravées sur son front dans les batailles de la foi chrétienne, demeurent comme un sujet de reproche pour le Christ, puisqu'elles ont essayé de vaincre, et ne laissent pas d'être glorieuses, quoiqu'elles aient fléchi avant d'avoir vaincu. Elles arrachent des soupirs au démon lui-même, avec sa misère, mais chaste; avec son repentir plein de tristesse, mais qui du moins n'a point à rougir de solliciter son pardon auprès du Seigneur. Et après cela on pardonnerait de nouveau à des fornicateurs qui ont apostasie par un crime sans expiation possible! C'est pour eux seuls que la chair serait faible! Disons mieux! qu'elle est forte cette chair qui parvient à briser l'Esprit!
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On Modesty
Chapter XXII.--Of Martyrs, and Their Intercession on Behalf of Scandalous Offenders.
But you go so far as to lavish this "power" upon martyrs withal! No sooner has any one, acting on a preconceived arrangement, put on the bonds--(bonds), moreover, which, in the nominal custody now in vogue, 1 are soft ones--than adulterers beset him, fornicators gain access to him; instantly prayers echo around him; instantly pools of tears (from the eyes) of all the polluted surround him; nor are there any who are more diligent in purchasing entrance into the prison than they who have lost (the fellowship of) the Church! Men and women are violated in the darkness with which the habitual indulgence of lusts has plainly familiarized them; and they seek peace at the hands of those who are risking their own! Others betake them to the mines, and return, in the character of communicants, from thence, where by this time another "martyrdom" is necessary for sins committed after "martyrdom." "Well, who on earth and in the flesh is faultless?" What "martyr" (continues to be) an inhabitant of the world 2 supplicating? pence in hand? subject to physician and usurer? Suppose, now, (your "martyr") beneath the glaive, with head already steadily poised; suppose him on the cross, with body already outstretched; suppose him at the stake, with the lion already let loose; suppose him on the axle, with the fire already heaped; in the very certainty, I say, and possession of martyrdom: who permits man to condone (offences) which are to be reserved for God, by whom those (offences) have been condemned without discharge, which not even apostles (so far as I know)--martyrs withal themselves--have judged condonable? In short, Paul had already "fought with beasts at Ephesus," when he decreed "destruction" to the incestuous person. 3 Let it suffice to the martyr to have purged his own sins: it is the part of ingratitude or of pride to lavish upon others also what one has obtained at a high price. 4 Who has redeemed another's death by his own, but the Son of God alone? For even in His very passion He set the robber free. 5 For to this end had He come, that, being Himself pure from sin, 6 and in all respects holy, 7 He might undergo death on behalf of sinners. 8 Similarly, you who emulate Him in condoning sins, if you yourself have done no sin, plainly suffer in my stead. If, however, you are a sinner, how will the oil of your puny torch be able to suffice for you and for me? 9
I have, even now, a test whereby to prove (the presence of) Christ (in you). If Christ is in the martyr for this reason, that the martyr may absolve adulterers and fornicators, let Him tell publicly the secrets of the heart, that He may thus concede (pardon to) sins; and He is Christ. For thus it was that the Lord Jesus Christ showed His power: "Why think ye evil in your hearts? For which is easier, to say to the paralytic, Thy sins are remitted thee; or, Rise and walk? Therefore, that ye may know the Son of man to have the power upon earth of remitting sins, I say to thee, paralytic, Rise, and walk." 10 If the Lord set so much store by the proof of His power as to reveal thoughts, and so impart health by His command, lest He should not be believed to have the power of remitting sins; it is not lawful for me to believe the same power (to reside) in any one, whoever he be, without the same proofs. In the act, however, of urgently entreating from a martyr pardon for adulterers and fornicators, you yourself confess that crimes of that nature are not to be washed away except by the martyrdom of the criminal himself, while you presume (they can be washed away) by another's. If this is so, then martyrdom will be another baptism. For "I have withal," saith He, "another baptism." 11 Whence, too, it was that there flowed out of the wound in the Lord's side water and blood, the materials of either baptism. 12 I ought, then, by the first baptism too to (have the right of) setting another free if I can by the second: and we must necessarily force upon the mind (of our opponents this conclusion): Whatever authority, whatever reason, restores ecclesiastical peace to the adulterer and fornicator, the same will be bound to come to the aid of the murderer and idolater in their repentance,--at all events, of the apostate, and of course of him whom, in the battle of his confession, after hard struggling with torments, savagery has overthrown. Besides, it were unworthy of God and of His mercy, who prefers the repentance of a sinner to his death, that they should have easier return into (the bosom of) the Church who have fallen in heat of passion, than they who have fallen in hand-to-hand combat. 13 Indignation urges us to speak. Contaminated bodies you will recall rather than gory ones! Which repentance is more pitiable--that which prostrates tickled flesh, or lacerated? Which pardon is, in all causes, more justly concessible--that which a voluntary, or that which an involuntary, sinner implores? No one is compelled with his will to apostatize; no one against his will commits fornication. Lust is exposed to no violence, except itself: it knows no coercion whatever. Apostasy, on the contrary, what ingenuities of butchery and tribes of penal inflictions enforce! Which has more truly apostatized--he who has lost Christ amid agonies, or (he who has done so) amid delights? he who when losing Him grieved, or he who when losing Him sported? And yet those scars graven on the Christian combatant--scars, of course, enviable in the eyes of Christ, because they yearned after Conquest, and thus also glorious, because failing to conquer they yielded; (scars) after which even the devil himself yet sighs; (scars) with an infelicity of their own, but a chaste one, with a repentance that mourns, but blushes not, to the Lord for pardon--will anew be remitted to such, because their apostasy was expiable! In their case alone is the "flesh weak." Nay, no flesh so strong as that which crushes out the Spirit!