4.
Qu'ils déposent donc leur funeste illusion, ceux qui disent : « Pourquoi nous prêcher, nous commander d'éviter le mal et de faire le bien, si ce n'est pas nous qui le faisons, et si c'est Dieu qui opère en nous le vouloir et le parfaire1 ? » Bien plutôt qu'ils comprennent, s'ils sont les enfants de Dieu, qu'ils sont conduits par l'Esprit de Dieu2, afin qu'ils fassent ce qu'ils ont à faire; et quand ils l'auront fait, qu'ils rendent grâces à Dieu qui leur a donné le pouvoir de le faire. Si Dieu agit en eux, c'est afin qu'ils agissent en eux-mêmes, et non pas pour qu'ils refassent rien ; si donc Dieu leur montre ce qu'ils doivent faire, c'est afin qu'en faisant ce qu'ils doivent faire et en le faisant par amour pour la justice, ils se trouvent heureux d'avoir reçu cette suavité que Dieu leur a donnée, afin que la terre de leur coeur portât son fruit3. Au contraire, quand ils ne font pas ce qui leur est connu, soit qu'ils s'en abstiennent absolument , soit qu'ils ne l'accomplissent point par charité , ils doivent recourir à la prière, afin que par elle ils obtiennent ce qu'ils n'ont pas encore. En effet, que peuvent-ils avoir qu'ils ne l'aient reçu ? et qu'auront-ils jamais, s'ils ne l'ont pas reçu4 ?
