3.
Ce qui lui fit concevoir ce projet est que, sous le sixième consulat d’Arcadius, et sous le premier de Probus, les Vandales, les Suèves et les Alains ayant surmonté la difficulté de ces passages, avaient fait irruption dans les pays ultramontains, les avaient remplis de meurtres, et avaient jeté la terreur jusque dans la Grande-Bretagne, ce qui avait obligé les gens de guerre d’élire empereur Marcus, puis Gratien, et enfin Constantin. Ce dernier avait livré combat aux Barbares et avait remporté la victoire. Mais pour ne les avoir pas poursuivis à l’heure même, comme cela lui était facile, il leur avait laissé le loisir de ramasser leurs forces. Appréhendant donc qu’ils ne retournassent dans les Gaules, il fit garder les passages, et mit de bonnes garnisons le long du Rhin, où il n’y en avait point eu depuis le règne de Julien.
