1.
Alaric, ayant été outragé de la sorte par le refus des conditions si équitables qu’il proposait, fit marcher ses troupes vers Rome, à dessein d’y mettre le siège et de continuer jusqu’à ce qu’il l’eût réduite sous son obéissance.
Dans le même temps, Jove, ambassadeur de Constantin, qui avait usurpé l’autorité souveraine dans les Gaules, homme recommandable par son érudition et par ses autres qualités, alla trouver Honorius pour lui demander de la part de son maître la confirmation de la paix qui lui avait déjà été accordée, et pour le justifier de la mort de Didime et de Véronien, ses parents, en niant qu’il en eût donné aucun ordre. Cet ambassadeur, ayant vu que l’empereur était un peu ému, lui dit qu’en un temps où il était accablé de tant d’affaires, il serait bien d’accorder les demandes faites par Constantin et obtint la permission de retourner en Gaule, par la promesse qu’il lui fit que Constantin amènerait ses troupes gauloises, espagnoles et britanniques, pour délivrer Rome et l’Italie.
Au reste, comme nous n’avons touché que légèrement les affaires des Gaules, il est à propos de les reprendre de plus haut.
