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À Autolyque
VIII.
A quoi bon continuer l'énumération sans fin de ces noms et de ces généalogies ? C'est avec cela que vos historiens, vos poètes, vos philosophes et tous ceux qui se sont occupés de cette vaine nomenclature, se moquent de nous. Ce sont des fables, des contes absurdes, qu'ils ont composés sur les dieux. Tout ce que nous y voyons de plus clair, c'est qu'ils ne sont pas des dieux, mais des hommes ; les uns adonnés au vin, les autres débauchés, ceux-ci sanguinaires. Bien plus, ces auteurs ne s'accordent point entre eux sur l'origine du monde ; tout ce qu'ils disent sur ce point est absurde. Les uns, en effet, prétendent que le monde est éternel, comme nous l'avons déjà dit, et les autres, au contraire, veulent qu'il ait été créé. Les uns ont admis une Providence, les autres l'ont niée.
Voici comment parle Aratus :
"Commençons par Jupiter, dit-il, et ne cessons jamais de l'invoquer. Toutes les rues et toutes les places sont remplies de Jupiter ; la mer et le port en sont pleins. Nous avons tous besoin de Jupiter et nous sommes tous ses enfants ; il nous tend la main ; il veut que tous les hommes travaillent, afin de pourvoir aux besoins de la vie. Il indique quand la terre féconde doit être labourée par les boeufs et la charrue, quand il faut la défricher et répandre la semence."
A qui donc devons-nous ajouter foi ; d'Aratus ou de Sophocle, qui dit :
"Il n'est point "de Providence. Personne ne veille sur nous, vivez au hasard comme vous le pouvez."
Homère ne s'accorde point non plus avec Sophocle :
"Jupiter, dit-il, donne aux hommes et leur ôte la vertu. "
Il en est de même de Simonide :
"Aucun homme, aucune ville, personne, dit ce poète, ne peut avoir la vertu sans les dieux. Dieu est l'auteur de la sagesse, et l'homme n'a que la folie en partage."
Ainsi parle encore Euripide :
"Il n'arrive rien aux hommes sans la permission de Dieu."
"Dieu seul, dit Ménandre, fournit à nos besoins."
Euripide dit encore :
"Si Dieu veut un jour vous sauver, il vous en donnera les moyens nécessaires."
Thestius a dit pareillement :
"C'est Dieu qui conduit le navigateur et qui protége son frêle esquif."
Non-seulement ils se contredisent les uns les autres, mais encore ils sont en contradiction avec eux mêmes. Sophocle, qui détruit ailleurs la Providence, l'établit ici en ces termes :
"Le mortel ne peut échapper à la main de Dieu."
Ajoutons qu'ils ont introduit une multitude de dieux contre ceux qui n'en reconnaissaient qu'un seul, et qu'ils ont nié la Providence, uniquement pour faire de l'opposition, quand d'autres la soutenaient. Aussi, écoutez l'aveu que fait Euripide lui-même :
"Nous étudions beaucoup de choses, nous ne cessons de travailler dans un vain espoir, et nous ne connaissons absolument rien."
Ils sont donc forcés malgré eux d'avouer qu'ils ignorent la vérité, ou bien que tout ce qu'ils ont dit leur vient des démons. En effet, Homère et Hésiode, inspirés, comme ils le disent, par des Muses, ont écrit les rêves de leur imagination, n'écoutant ici que l'esprit de mensonge et non point l'esprit de vérité. On le voit clairement, quand une personne est possédée des démons ; ces esprits d'erreur, adjurés de sortir au nom du vrai Dieu ont confessé qu'ils étaient les mêmes démons qui inspiraient autrefois ces écrivains profanes. Cependant quelques-uns de ces esprits, s'oubliant en quelque sorte. eux-mêmes, ont parlé plus d'une fois comme les prophètes, afin qu'on pût leur opposer leur propre témoignage, et le faire servir contre les hommes, pour appuyer l'unité de Dieu, la vérité d'un jugement, et les autres dogmes que ces esprits de ténèbres ont eux-mêmes reconnus.
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An Autolykus (BKV)
8. Widersprüche der griechischen Dichter über die göttliche Weltregierung.
Und wozu soll ich weiter die Fülle von derartigen Benennungen und Stammbäumen aufzählen? In jeder Beziehung also lassen alle die Schriftsteller, Dichter und sogenannten Philosophen, und die sich mit ihnen abgeben, sich zum Besten halten. Denn Fabeln vielmehr und Torheiten haben sie über ihre Götter zusammengeschrieben. Denn nicht als Götter haben sie dieselben hingestellt, sondern als Menschen, die einen als Trunkenbolde, die andern als Hurer und Mörder. Aber auch über den Ursprung der Welt haben sie einander widersprechende und törichte Meinungen ausgesprochen. Denn erstens haben einige die Welt als ewig erklärt, wie wir oben gezeigt haben. Und diese, welche sie für ungeworden und die Natur für ewig erklären, haben Dinge gesagt, die mit den Aussprüchen derer, welche die Welt für einmal geworden erklären, gänzlich unvereinbar sind. Sie haben dies ja nur nach Vermutung und S. 35 menschlicher Einbildung, nicht nach der Wahrheit ausgesprochen. Andere wieder haben das Dasein einer göttlichen Vorsehung behauptet und so die Sätze jener wieder umgestoßen.
Aratus also sagt:
„Zeus sei unser Beginn! Laßt nie uns, Männer, von diesem
Schweigen; denn voll sind seiner die Gassen und Straßen der Städte,
Voll ist jeder Versammlungsplatz, voll Meere und Buchten;
Alle bedürfen wir stets in jeder Beziehung des Gottes.
Sind wir ja doch sein eigen Geschlecht, und gnädig die Rechte
Zeigt er dem Volke, und wecket die Menschen zur Arbeit,
Mahnend, fürs Leben zu sorgen; er zeigt, wann Rinder und Karste
Leichter die Scholle zerbrechen; er zeigt die gelegene Zeit an,
Um das Gepflanzte zu häufeln und alle die Samen zu streuen,“ (Phaen. V. 1—9.)
Wem sollen wir also glauben? Diesem Aratus oder dem Sophokles, der sagt:
„Nicht sich'res Walten Gottes lenkt den Weltenlauf;
Am besten ist's, so hinzuleben wie man kann.“ (Kön. Ödip. V. 978.)
Homer aber stimmt mit diesem wieder nicht überein; denn er sagt:
„Zeus ist's, welcher vermehrt und vermindert dem Manne die Tugend.“ (Il. 20, 242.)
Und Simonides1:
„Keiner hat ohne die Götter
Trefflichkeit errungen, kein Staat, kein Sterblicher;
S. 36 Gott ist's, der alles ersinnt, ohne ihn ist ohne Beschädigung Nichts.“
Ähnlich sagt Euripides:
„Es gibt auf Erden nichts, was ohne Gott besteht.“
Und Menander:
„Die Gottheit nur trägt Sorge für die Sterblichen.“
Und wieder Euripides:
„Wenn Gottes Ratschluß jemand retten will,
Dem gibt er viele Rettungsmittel an die Hand.“
Und Thestius:
„So Gott es will, so kommst du auch im Binsenkahn
Durchs Meer!“
Und dergleichen sich selbst widersprechende Aussprüche tun sie zu Tausenden. Sophokles wenigstens, der in dem einen Ausspruche das Nichtvorhandensein einer Vorsehung ausspricht, sagt wieder:
„Der Gottheit Hand entflieht kein Sterblicher.“
Ja sie haben sogar eine Mehrzahl von Göttern erfunden und dabei wieder die Einzigkeit Gottes behauptet, und im Gegensatz zu denen, die eine Vorsehung annahmen, das Nichtvorhandensein derselben behauptet. Daher macht Euripides das Geständnis:
„Der eitlen Hoffnung voll, sind wir gar sehr bemüht
Und voller Plag'; doch gar nichts wissen wir.“
Und zwar müssen sie wider Willen bekennen, daß sie die Wahrheit nicht wissen; aber da sie von Dämonen inspiriert und begeistert waren, stammen ihre Aussprüche von diesen. Denn die Dichter, nämlich Homer und Hesiod, von den Musen begeistert, wie man sagt, redeten nach Einbildung und Irrwahn, nicht von einem reinen, sondern von einem trügerischen Geiste inspiriert. Dies wird aber dadurch deutlich bewiesen, daß auch Besessene manchmal, und zwar bis zur Jetztzeit, im Namen des wahren Gottes beschworen werden2, und daß da die trügerischen Geister selbst bekennen, S. 37 sie seien Dämonen, welche einst in jenen Dichtern tätig gewesen3. Freilich machten einige von diesen, wenn sie nüchternen Geistes waren, Aussprüche über die Einzigkeit Gottes, über das Gericht und die übrigen Dinge, von denen sie sprechen, welche mit denen der Propheten übereinstimmen, damit sie sich selbst und allen Menschen zum Zeugnisse wären.