XXVI.
Mais Dieu, dans sa miséricorde, ne voulut pas laisser à jamais l'homme esclave du péché ; il le condamna à l'exil, il le chasse hors du paradis, pour le châtier, lui faire expier sa faute pendant un temps déterminé et le rétablir ensuite dans l'état d'où il était déchu. Aussi ce n'est pas sans mystère qu'après avoir raconté la création de l'homme, la Genèse fait entendre qu'il serait deux fois établi dans le paradis : la première, immédiatement après avoir été créé ; la seconde, après la résurrection et le jugement. De même que le potier brise le vase qu'il vient de faire, s'il y remarque quelque défaut, pour le refondre ensuite et le refaire tout entier, ainsi l'homme est brisé en quelque sorte par la mort, pour ressusciter ensuite plein de vigueur et de santé ; c'est-à-dire revêtu de pureté, de justice et d'immortalité. Si Dieu appelle Adam, et lui demande : "Adam, où es-tu ?" ce n'est pas qu'il l'ignore ; mais comme il est très-patient, il veut laisser au coupable le temps du repentir et de l'aveu.
