Edition
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De Exhortatione Castitatis
VII.
[1] Cur autem de pristinis exemplis non ea potius agnoscamus quae cum posterioribus communicant de disciplina et formam uetustatis ad nouitatem transmittunt? Ecce enim in uetere lege animaduerto castratam licentiam saepius nubendi. Cautum in Leuitico: 'Sacerdotes mei non plus nubent'. Possum dicere etiam illud plus esse quod semel non est. Quod non unum est, numerus est. Denique post unum incipit numerus. Vnum autem est omne quod semel est. [2] Sed Christo seruabatur, sicut in ceteris, ita in isto quoque legis plenitudo. Inde igitur apud nos plenius atque instructius praescribitur unius matrimonii esse oportere qui alleguntur in ordinem sacerdotalem. Vsque adeo quosdam memini digamos loco deiectos. Sed dices: ergo ceteris licet, cum quibus non liceat excipit. Vani erimus, si putauerimus quod sacerdotibus non liceat laicis licere. [3] Nonne et laici sacerdotes sumus? Scriptum est: Regnum quoque nos et sacerdotes deo et patri suo fecit. Differentiam inter ordinem et plebem constituit ecclesiae auctoritas et honor per ordinis consessum sanctificatus. Adeo ubi ecclesiastici ordinis non est consessus, et offers et tinguis et sacerdos es tibi solus. Sed ubi tres, ecclesia est, licet laici. [4] Vnusquisque enim fide sua uiuit, nec est personarum exceptio apud deum, quoniam non auditores legis iustificantur a domino, sed factores, secundum quod et apostolus dicit. Igitur si habes ius sacerdotis in temetipso ubi necesse est, habeas oportet etiam disciplinam sacerdotis, ubi necesse sit habere ius sacerdotis. Digamus tinguis? digamus offers? [5] Quanto magis laico digamo capitale est agere pro sacerdote, cum ipsi sacerdoti digamo facto auferatur agere sacerdotem! 'Sed necessitati', inquis, 'indulgetur'. Nulla necessitas excusatur quae potest non esse. Noli denique digamus deprehendi, et non committis in necessitatem administrandi quod non licet digamo. [6] Omnes nos deus ita uult dispositos esse, ut ubique sacramentis eius obeundis apti simus. Vnus deus, una fides, una et disciplina. Vsque adeo nisi et laici ea obseruent per quae presbyteri alleguntur, quomodo erunt presbyteri qui de laicis alleguntur? Ergo pugnare debemus ante laicum iussum a secundo matrimonio abstinere, dum presbyter esse non alius potest quam laicus semel fuerit maritus.
Traduction
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Exhortation à la chasteté
VII.
Mais pourquoi ne reconnaîtrions-nous pas plutôt dans les exemples primitifs les règlements qui s'accordent avec les nôtres, et dont la forme antique a trouvé sa place dans la nouveauté présente? Voilà que je vois dans la loi ancienne une restriction apportée à la fréquence des mariages. Il est dit sagement au Lévitique: «Mes prêtres ne se marient point à plusieurs.» Qu'est-ce que plusieurs, suis-je en droit de dire, sinon ce qui n'est pas une seule fois? Ce qui n'est pas l'unité, c'est le nombre. Enfin après l'unité commence le nombre: or l'unité est tout ce qui n'est qu'une fois. Mais il était encore réservé au Christ de compléter la loi sur ce point comme sur les autres. De là vient que chez nous, à ceux qui sont choisis pour entrer dans les rangs du sacerdoce, il est plus clairement et plus formellement prescrit de n'épouser qu'une: femme. Cela est si vrai, que plusieurs à ma connaissance ont été rejetés du sacerdoce pour avoir été mariés plus d'une fois.
---- Mais, me diras-tu, les autres peuvent donc se marier, puisque l'exception ne les atteint pas?
---- Quelle serait notre extravagance, si nous nous imaginions qu'il est permis aux laïques de faire ce qui est défendu aux prêtres? Les laïques ne sont-ils pas tous prêtres? Il est écrit: «Il nous a faits rois et prêtres de Dieu et de son Père.» C'est l'autorité de l'Eglise qui a établi une distinction entre l'Ordre sacerdotal et le peuple; elle qui lui assigne un rang et des honneurs particuliers: mais toi, là où l'Ordre ecclésiastique n'a pas son siège distinctif, tu offres le sacrifice, tu baptises, tu es prêtre, ne fut-ce que pour toi seul. Je dis plus. Là où trois fidèles sont rassemblés, quoique laïques, il y a une Eglise. Chacun en effet vit de sa foi, parce que «Dieu ne fait point acception des personnes, et que ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justifiés, mais ceux qui la pratiquent,» suivant la déclaration de l'Apôtre. Si donc tu possèdes en toi-même le droit du sacerdoce que tu peux exercer au besoin, tu dois t'assujettir aussi à la loi du sacerdoce partout où besoin est d'exercer le droit du sacerdoce. Tu oses offrir le sacrifice et baptiser, après avoir épousé deux femmes? Ne sera-ce pas un crime beaucoup plus grand dans un laïque qui a épousé deux femmes de remplir ainsi des fonctions sacerdotales, quand le prêtre qui a été deux fois marié est dépouillé du sacerdoce?
---- Mais, diras-tu, la nécessité porte avec soi son excuse.
Il n'y a pas d'excuse pour la nécessité qui peut ne pas être. N'épouse pas deux femmes, et tu ne t'exposes pas à la nécessité d'administrer ce qui n'est pas permis à l'homme marié deux fois. Dieu veut que nous soyons disposés de manière à pouvoir en tout temps approcher de ses sacrements. «Il n'y a qu'un Dieu, qu'une foi,» et qu'une loi conséquemment. Si les laïques, du milieu desquels on choisit les prêtres, n'observent pas les conditions aux-quelles est soumis le sacerdoce, comment pourra-t-on choisir des prêtres parmi les laïques! Nous devons donc prévenir le laïque et empêcher qu'il ne se marie deux fois, puisque l'on ne peut élever un laïque au sacerdoce que dans le cas où il n'a pas contracté deux mariages.