17.
Supposons trois veuves dont chacune présente un des caractères que nous venons de rencontrer dans,Annela prophétesse. L'une n'a eu qu'un époux; mais ayant vécu longtemps avec lui, son veuvage n'a pas été long, son zèle pour la piété n'a pas été très-ardent, elle n'a pas multiplié les jeûnes et les prières; l'autre, après un premier mariage de très-courte durée, a perdu bientôt après un second mari: son veuvage a donc été long, mais il n'a pas été marqué par une vive ardeur pour le jeûne et pour la prière ; la troisième enfin a également eu deux époux, ses années de mariage, soit avec les deux, soit avec l'un seulement, ont été nombreuses ; devenue veuve elle aurait pu se marier si elle l'avait voulu, et avoir des enfants ; mais elle a préféré la continence, et dans cet état elle a redoublé de zèle pour Dieu, passant comme Anne', ses jours et ses nuits dans le jeûne et la prière. S'il s'agissait de décider laquelle des trois est supérieure en mérites, hésiterait-on à déclarer que la palme de la victoire appartient à celle qui a été la plus fervente et la plus pieuse ? Supposons trois autres veuves qui possèdent chacune deux de ces avantages sans les réunir tous les trois; sans aucun doute, les plus parfaites seront celles qui feront preuve d'une humilité plus pieuse pour rendre leur piété plus profonde.
