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The City of God
Chapter 12.--Of the Miracles Wrought by the True God Through the Ministry of the Holy Angels.
Since by means of these arts wonders are done which quite surpass human power, what choice have we but to believe that these predictions and operations, which seem to be miraculous and divine, and which at the same time form no part of the worship of the one God, in adherence to whom, as the Platonists themselves abundantly testify, all blessedness consists, are the pastime of wicked spirits, who thus seek to seduce and hinder the truly godly? On the other hand, we cannot but believe that all miracles, whether wrought by angels or by other means, so long as they are so done as to commend the worship and religion of the one God in whom alone is blessedness, are wrought by those who love us in a true and godly sort, or through their means, God Himself working in them. For we cannot listen to those who maintain that the invisible God works no visible miracles; for even they believe that He made the world, which surely they will not deny to be visible. Whatever marvel happens in this world, it is certainly less marvellous than this whole world itself,--I mean the sky and earth, and all that is in them,--and these God certainly made. But, as the Creator Himself is hidden and incomprehensible to man, so also is the manner of creation. Although, therefore, the standing miracle of this visible world is little thought of, because always before us, yet, when we arouse ourselves to contemplate it, it is a greater miracle than the rarest and most unheard-of marvels. For man himself is a greater miracle than any miracle done through his instrumentality. Therefore God, who made the visible heaven and earth, does not disdain to work visible miracles in heaven or earth, that He may thereby awaken the soul which is immersed in things visible to worship Himself, the Invisible. But the place and time of these miracles are dependent on His unchangeable will, in which things future are ordered as if already they were accomplished. For He moves things temporal without Himself moving in time, He does not in one way know things that are to be, and, in another, things that have been; neither does He listen to those who pray otherwise than as He sees those that will pray. For, even when His angels hear us, it is He Himself who hears us in them, as in His true temple not made with hands, as in those men who are His saints; and His answers, though accomplished in time, have been arranged by His eternal appointment.
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La cité de dieu
CHAPITRE XII.
DES MIRACLES QU’OPÈRE LE VRAI DIEU PAR LE MINISTÈRE DES SAINTS ANGES.
Toutefois, comme il se fait par le moyen de ces arts illicites un grand nombre de prodiges qui surpassent la mesure de toute puissance humaine, que faut-il raisonnablement penser, sinon que ces prédictions et opérations qui se font d’une manière miraculeuse et comme surnaturelle, et qui n’ont cependant pas pour objet de glorifier le seul être où réside, du propre aveu des Platoniciens, le vrai bien et la vraie béatitude, tout cela, dis-je, n’est que piéges des démons et illusions dangereuses dont une piété bien entendue doit nous préserver? Au contraire, nous devons croire que les miracles et toutes les oeuvres surnaturelles faites par les anges ou autrement, qui ont pour objet la gloire du seul vrai Dieu, source unique de la béatitude, s’opèrent en effet par l’entremise de ceux qui nous aiment selon la vérité et la piété, et que Dieu se sert pour cela de leur ministère. N’écoutons point ceux qui ne peuvent souffrir qu’un Dieu invisible fasse des miracles visibles, puisque, de leur propre aveu, c’est Dieu qui a fait le monde, c’est-à-dire une oeuvre incontestablement visible. Et certes tout ce qui arrive de miraculeux dans l’univers est moins miraculeux que l’univers lui-même, qui embrasse le ciel, la terre et toutes les créatures. Comment cet univers a-t-il été fait? c’est ce qui nous est aussi obscur et aussi incompréhensible que la nature de son auteur. Mais bien que le miracle permanent de l’univers visible ait perdu de son prix par l’habitude où nous sommes de le voir, il suffit d’y jeter un coup d’oeil attentif pour reconnaître qu’il surpasse les phénomènes les plus extraordinaires et les plus rares. Il y a, en effet, un miracle pins grand que tous les miracles dont l’homme est l’instrument, et c’est l’homme même. Voilà pourquoi Dieu, qui a fait les choses visibles, le ciel et la terre, ne dédaigne pas de faire dans le ciel et sur la terre des miracles visibles, afin d’exciter l’âme encore attachée aux choses visibles à adorer son invisible créateur; et quant au lieu et au temps où ces miracles s’accomplissent, cela dépend d’un conseil immuable de sa sagesse, où les temps à venir sont d’avance disposés et comme accomplis. Car il meut les choses temporelles sans être mû lui-même dans le temps; il ne connaît pas ce qui doit se faire autrement que ce qui est fait; il n’exauce pas qui l’invoque autrement qu’il ne voit qui le doit invoquer. Quand ses anges exaucent une prière, il l’exauce en eux comme en son vrai temple, qui n’est pas l’oeuvre d’une main mortelle et où il habite comme il habite aussi dans l’âme des saints. Enfin, les volontés divines s’accomplissent dans le temps; Dieu les forme et les conçoit dans l’éternité.