35.
Ecoutons maintenant l'apôtre saint Paul: « Béni soit Dieu, le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous a comblés en Jésus-Christ de toutes sortes de bénédictions spirituelles pour le ciel, ainsi qu'il nous élus en lui avant la création du monde par l’amour qu'il nous a porté, afin que nous fussions saints et irrépréhensibles devant ses yeux. Il nous a prédestinés par un effet de sa bonne volonté, pour nous rendre ses enfants adoptifs par Jésus-Christ, afin que la louange et la gloire en soit donnée à sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables à ses yeux en son Fils bien-aimé, dans lequel nous trouvons la rédemption en son sang et la rémission de nos péchés, selon les richesses de sa grâce, qu'il a répandue sur nous avec abondance en nous remplissant d'intelligence et de sagesse, pour nous faire connaître le mystère de sa volonté, fondé sur sa bienveillance, par laquelle il avait résolu en lui-même que les temps qu'il avait ordonnés étant accomplis, il réunirait tout en Jésus-Christ, tant ce qui est dans le ciel que ce qui est sur la terre. C'est aussi en lui que la vocation nous est échue comme par sort, ayant été, prédestinés par le décret de celui qui fait toutes choses selon, le dessein et le conseil de sa volonté, afin que nous fussions pour sa louange et pour sa gloire1 ». Devant un langage aussi formel, peut-on douter encore de la vérité que nous soutenons? Dieu a choisi en Jésus-Christ les membres de ce même Jésus-Christ dès avant la formation du monde; comment donc a-t-il choisi des hommes qui n'existaient pas encore, si de n'est par la prédestination elle-même? Il nous a choisis en nous prédestinant. Choisirait-il les impies et les impudiques? Qu'on demande quels sont ceux que Dieu choisit, les impies ou les saints et les justes; la réponse se ferait-elle attendre, et n'affirmerait-on pas sur-le-champ que l'élection divine est tombée sur les saints et les justes?
Eph. I, 3-12. ↩
