CHAPITRE XIX.
LE PSAUME SOIXANTE-HUIT MONTRE L’OBSTINATION DES JUIFS DANS LEUR INFIDÉLITÉ.
Certes, les Juifs ne résisteraient pas à des témoignages si clairs confirmés par l’événement, si la prophétie du psaume soixante-huit ne s’accomplissait en eux. Après que David a introduit Jésus-Christ, qui dit, en parlant de sa passion, ce que nous voyons accompli dans l’Evangile : « Ils m’ont donné du fiel à manger, et du vinaigre à boire quand j’ai eu soif 1 » ; il ajoute: « Qu’en récompense leur table devienne un piège et une pierre d’achoppement; que leurs yeux « soient obscurcis, afin qu’ils ne voient point, et chargez-les de fardeaux qui les fassent marcher tout courbés », et autres malheurs qu’il ne leur souhaite pas, mais qu’il leur prédit comme s’il les leur souhaitait. Quelle merveille donc qu’ils ne voient pas des choses si évidentes, puisque leurs yeux ne sont obscurcis qu’afin qu’ils ne les voient pas? quelle merveille qu’ils ne comprennent pas les choses du ciel, eux qui sont toujours accablés de pesants fardeaux qui les courbent contre terre? Ces métaphores prises du corps marquent réellement les vices de l’esprit. Mais c’est assez parler des psaumes, c’est-à-dire de la prophétie de David, et il faut mettre quelques bornes à ce discours. Que ceux qui savent toutes ces choses m’excusent et ne se plaignent pas de moi, si j’ai peut-être omis d’autres témoignages qu’ils estiment encore plus forts.
Matt. XXVII, 34. ↩
