CHAPITRE IX.
NOUS NE POUVONS ÊTRE ASSURÉS EN CETTE VIE DE L’AMITIÉ DES SAINTS ANGES, A CAUSE DE LA FOURBERIE DES DÉMONS, QUI ONT SU PRENDRE DANS LEURS PIÈGES LES ADORATEURS DES FAUX DIEUX.
Quant aux saints anges, c’est-à-dire à la quatrième société qu’établissent les philosophes qui veulent que nous ayons les dieux pour amis, nous ne craignons pas pour eux ni qu’ils meurent, ni qu’ils deviennent méchants. Mais comme nous ne conversons pas avec eux aussi familièrement qu’avec les hommes, et comme aussi il arrive souvent, selon ce que nous apprend l’Ecriture1, que Satan se transforme un ange de lumière pour tenter ceux qui ont besoin d’être éprouvés de la sorte ou qui méritent d’être trompés, la miséricorde de Dieu nous est bien nécessaire pour nous empêcher de prendre pour amis les démons au lieu des saints anges. N’est-ce pas encore là une des grandes misères de la vie que d’être sujets à cette méprise ? Il est certain que ces philosophes, qui ont cru avoir les dieux pour amis, sont tombés dans le piége, et cela paraît assez par les sacrifices impies qu’on offrait à ces prétendus dieux, et par les jeux infâmes qu’on représentait en leur honneur et à leur sollicitation2.
