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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XVIII : CE QU'APOLLONIUS OPPOSE AUX CATAPHRYGIENS POUR LES RÉFUTER ET DESQUELS IL FAIT MENTION
Apollonius, écrivain ecclésiastique, entreprit, lui aussi, une réfutation de l'hérésie appelée calaphrygienne, qui florissait encore à cette époque en Phrygie, et il composa un écrit spécial contre les partisans de celle secte; il montra que les prophéties qu'ils faisaient circuler étaient fausses à la lettre, et il exposa, pour les confondre, quelle était la vie des chefs de la secte. Mais écoutons-le, parlant de Montan en propres termes 1:
« [2] Mais quel est ce docteur nouveau? Ses œuvres et sa doctrine nous le montrent : c'est lui- qui a enseigné à rompre les mariages, il a légiféré sur les jeûnes, il a donné à Pépuse et à Tymion (qui sont des petites villes de Phrygie) le nom de Jérusalem, et il a voulu qu'on s'y rassemblât de partout ; il a établi des collecteurs d'argent, organisant, sous le nom d'offrandes, la captation des présents; il a assigné des salaires à ceux qui prêchaient sa doctrine, afin que la gloutonnerie fît prévaloir l'enseignement de sa parole. »2
[3] Voilà encore ce qu'Apollonius rapporte de Montan et plus loin il écrit ainsi de ses prophétesses : « Nous avons donc déjà montré que ces premières prophétesses, à partir du moment où elles furent remplies de l'esprit, quittèrent leurs maris. Comment donc ne mentent-ils pas, quand ils appellent Priscille une vierge ? »3
[4] Il ajoute ensuite ces paroles : « Ne te semble-t-il pas que toute Écriture défend aux prophètes de recevoir des dons et des richesses ? Lors donc que je vois la prophétesse accepter de l'or, de l'argent et des vêtements de prix, comment ne la répudierais-je pas? »
[5] Plus loin encore, au sujet d'un de leurs confesseurs, il dit ceci : « Voici encore Thémison : il était revêtu de l'avarice indéniable; lui qui n'a pas porté le signe de la confession, mais qui a déposé les chaînes grâce à une forte somme : il aurait dû après cela être humble, mais il ose se vanter d'être martyr, jouer l'apôtre, rédiger une épître catholique, catéchiser ceux qui croient mieux 105 que lui et même défendre les discours d'une parole vide de sens, il blasphème contre le Seigneur, les apôtres et la sainte Église. »4
[6] Quant à un autre encore, de ceux que leur secte honore comme des martyrs, il en écrit ainsi : « Pour ne rien dire de beaucoup d'autres, que la prophétesse nous parle de ce qui concerne Alexandre, qui se dit lui-même martyr, avec qui elle fait bonne chère, et qu'un grand nombre vénèrent aussi. Il n'est pas nécessaire que nous disions les vols et les autres méfaits pour lesquels il a été puni, car les archives en conservent le récit.5 [7] Lequel donc des deux pardonne à l'autre ses fautes? Est-ce le prophète qui absout le martyr de ses larcins, est-ce le martyr qui passe condamnation au prophète de ses avarices? Le Seigneur a dit en effet : « Ne possédez ni or, ni argent, ni double vêtement. »; ceux-ci, tout au contraire, prévariquent en possédant ces choses défendues. Nous montrerons, en effet, que ceux qu'ils appellent prophètes et martyrs, se font donner de l'argent, non seulement par les riches, mais encore par les pauvres, les orphelins et les veuves.6 [8] Et s'ils ont confiance, qu'ils se lèvent ici et qu'ils discutent là-dessus, afin que, s'ils sont confondus, ils cessent du moins à l'avenir de pécher. Il faut en effet examiner les fruits du prophète, car c'est d'après le fruit qu'on connaît le bois.7 [9] Afin que ce qui concerne Alexandre soit connu de ceux qui le désirent, il a été jugé par Aemilius Frontinus, proconsul d'Éphèse, non pas à cause du nom [du Christ], mais à cause des rapines qu'il avait commises : il était déjà un apostat. Dans la suite il a menti au nom du Seigneur, et il fut mis en liberté ; 107 il avait trompé les fidèles de ce pays, et sa propre patrie où il était né, ne le reçut pas, parce qu'il était un voleur, et ceux qui veulent savoir ce qui le regarde ont à leur disposition les archives publiques de l'Asie.8 [10] Le prophète vécut avec lui nombre d'années et ne le connut pas. En le démasquant, nous confondons par là aussi la personne du prophète. Nous pouvons produire la même chose au sujet de beaucoup et s'ils ont du courage qu'ils affrontent la discussion. »
[11] Encore dans un autre endroit de son livre, au sujet de ces prophètes qu'ils vantent, l'auteur ajoute ceci : « S'ils nient que leurs prophètes aient reçu des présents, qu'il reconnaissent, si nous leur prouvons qu'ils en ont accepté,. qu'ils ne sont pas des prophètes, et nous en apporterons mille preuves. Il est nécessaire d'examiner tous les fruits d'un prophète. Un prophète, dis-moi, va-t-il aux bains ? Un prophète se teint-il avec l'antimoine ? Un prophète aime-t-il la parure ? Un prophète s'amuse-t-il aux tables et aux dés ? Un prophète prête-t-il à intérêt ? Qu'ils déclarent si cela est permis ou non; je montrerai, moi, que cela se fait chez eux. »9
[12] Ce même Apollonius, dans le même ouvrage, raconte qu'à l'époque où il écrit son livre, il y avait quarante ans que Montan avait entrepris sa prophétie simulée,10 [13] et il dit encore que Zotique, mentionné aussi par le précédent écrivain, était à Pépuze au moment où Maximilla faisait semblant de prophétiser et qu'il essaya de confondre l'esprit qui agissait en elle, mais qu'il en fut empêché par les partisans de celte femme.
[14] Apollonius mentionne aussi Thraséas, un des martyrs d'alors. Il rapporte aussi comme venant d'une tradition que le Sauveur aurait ordonné à ses apôtres de ne pas s'éloigner de Jérusalem pendant «ouzo ans. Il se sert de témoignages empruntés à l'Apocalypse de Jean, et il raconte que le même Jean, par une vertu divine, ressuscita un mort à Éphèse. Apollonius dit encore d'autres choses par lesquelles il réfute assez longuement et très complètement l'hérésie dont nous venons de parler. Voilà ce que fil aussi Apollonius.
Nous ne savons rien de plus d'Apollonius : l'auteur tardif du Praedestinatius en fait un évêque d'Ephèse; saint Jérôme, De uiris, XL, lire ses renseignements d'Eusèbe. ↩
λύσεις γάμων La doctrine montaniste sur le mariage est 521 surtout connue par Tertullien;. voy. TURMEL, Tertullien, Paris, 1905, p. 201 Mais il s'agit ici surtout de la dissolution des mariages prêchée dans le premier élan du « revival ». - -νηστείας. Autre sujet de discussion; voy. ib., p. 210. ↩
πῶς π,αντως; WBNDLAND. Peut-être: πῶς οὖν οὐκ ἐψεύδοντο. Mais un lapsus de l'écrivain est aussi possible; voy. W. HERAEUS, Jahrbücher fur kl. Philologie, 1880, p. 713, et 1891, p. 501 ; POLLE, Philologus 1892, p. 759 ; P. THOMAS, Journal de l'Instr. publique en Belgique, 1885, p. 1, et 1907, p. 228. Déjà un correcteur du ms. Τ a conjecturé οὐκ ἐψεύδοντο; ἐψεύδοντο ABDT1 lat., ἐπεψεύδοντο EMR. Cf. syp. : « Wie also lügen sie über Priska und nennen sie Jungfrau?». - Πρίσκιλλαν BDBMR; Πρίσκαν AT syr., lat., JÉRÔME, De uiris, XL. Cf. xix, 4. ↩
καθολικήν, « une sorte d'encyclique » DUSCHENE, p. 275). Plus exactement une lettre semblable à celles de Jacques, Pierre, Jean et Juda, qui n'est adressée à aucune Église en particulier. ↩
Ἀλέξανδρον,. Ce personnage n'est pas autrement connu. Bien que l'accusation soit fréquente de secte à secte, ces confesseurs qui font bombance se retrouvent dans les Instructions de COMMODIEN, II, xxix. — ὁ ὀπῖσθόδομος; AΒΤ, ὁ γραφεὶς τόμος; DKMR, acta publica lat. Le traducteur syriaque paraît avoir eu sous les yeux ὀπισθύδομος et n'avoir pas compris. L'opisthodome était la partie postérieure d'un temple; elle pouvait servir, comme au Parthénon, de dépôt au trésor public. Le terme a un caractère générique. Apollonius le paraphrase plus loin par δημόσιον ἀρχεῖον. ↩
ὁ προτήτης... τῷ προφήτῃ mss., syr.; prophetissa... prophetisae RUFIN. ↩
ἔχουσιν, στήτωσαν ἐν τούτῷ : ἔχουσιν ἐν τοῦτῳ, οτήτωσαν SCHWARTZ d'après HARNACK (les indications de l'apparat de SCHWARTZ sont incompréhensibles). Transposition inutile. ↩
Αἰμιλίου Φροντίκου: proconsul de date inconnue, comme Gratus. - προβάτης: apostata (RUFIN), « Verleugner » (syr.). ↩
τοὺς προφήτας αὐτῶν : eas, JÉRÔME, De uiris, XL. — στίδίζεται. On allon- 522 geait artificiellement les sourcils et les yeux par un fard à base d'antimoine ou de bismuth. — Dans les trois questions, Rufin et Jérôme supposent le texte προφῆτις;. ↩
τεσσαρακοστόν: sur cette date, voy. HARNACK, Die Chronologie, I, 370. — Θρασέα. Voy. plus loin, xxiv, 4. - ἐπὶ δυόδεκα ἔτεσιν. De même dans CLEM. D'ALEX., Strom., VI, v. Cf. LIPSIUS, Die apokryphen Apostelgeschichten, I, p. 13. ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
18. Kap. Apollonius widerlegt die Irrlehre der Phrygier und erwähnt einige ihrer Führer.
Die sog. kataphrygische Häresie, welche damals noch S. 244 in Phrygien blühte, widerlegte der Kirchenschriftsteller Apollonius. Er verfaßte gegen sie eine eigene Schrift, worin er ihre vorgeblichen Weissagungen Wort für Wort als falsch erklärte und das Leben der häretischen Führer wahrheitsgemäß schilderte. Vernimm seine eigenen Worte über Montanus! „Doch wer dieser neue Lehrer ist, zeigen seine Taten und seine Lehre. Er ist es, der die Trennung der Ehen lehrte, Fastengesetze erließ, Pepuza und Tymion, kleine Städte Phrygiens, als Jerusalem bezeichnete, in der Absicht, daselbst Leute aller Gegenden zu vereinen. Er ist es, der Steuereinnehmer aufstellte, unter dem Titel Opfer Geschenke anzunehmen verstand und den Verkündigern seiner Lehre Lohn auszahlte, auf daß die Predigt seiner Lehre durch Schlemmerei an Kraft gewänne.“ Dies ist sein Urteil über Montanus. Über seine Prophetinnen schreibt er später also: „Wir beweisen nun, daß eben diese Prophetinnen die ersten gewesen sind, die ihre Männer verlassen haben, nachdem sie vom Geiste erfüllt worden waren. Wie sehr haben sie also gelogen, wenn sie Priscilla als Jungfrau bezeichneten!“ Sodann fährt der Schriftsteller fort: „Glaubst du nicht, daß die ganze Schrift es einem Propheten verbietet, Geschenke und Geld anzunehmen? Wenn ich nun sehe, daß die Prophetin Gold, Silber und kostbare Gewänder angenommen hat, soll ich sie da nicht verachten?“ Im weiteren Verlaufe seines Berichtes erzählt er von einem ihrer Bekenner folgendes: „Ferner hat Themison, mit täuschender1 Habsucht angetan, das Zeichen des Bekenntnisses2 nicht ertragen, sich vielmehr mit einer großen Geldsumme vom Kerker losgekauft. Während er doch deswegen hätte Buße tun sollen, wagte er es, sich als Märtyrer zu rühmen, in Nachahmung des Apostels einen katholischen Brief zu verfassen, diejenigen, welche mehr als er selbst den Namen von Gläubigen verdienten, zu belehren, mit nichtssagenden Worten zu fechten und den S. 245 Herrn, die Apostel und die heilige Kirche zu schmähen.“ Über einen anderen Mann wieder, den sie unter die Zahl der von ihnen verehrten Märtyrer rechnen, schreibt er: „Um nicht von mehreren zu sprechen, gebe uns die Prophetin Auskunft über Alexander, der sich als Märtyrer bezeichnet und mit dem sie Schmausereien sich hingibt und den noch viele verehren! Über seine Räubereien und anderen Verbrechen, derentwegen er bestraft worden ist, brauchen wir nicht zu reden; im Archiv sind sie aufbewahrt. Wer nun vergibt dem andern die Sünden? Vergibt der Prophet dem Märtyrer seine Räubereien oder der Märtyrer dem Propheten seine Habsucht? Denn obwohl der Herr gesagt hat3 ‚Ihr sollt weder Gold noch Silber noch zwei Röcke besitzen’, haben sich diese Leute ganz im Gegensatz dazu durch den Erwerb dieser verbotenen Dinge versündigt. Wie wir zeigen werden, haben ihre sog. Propheten und Märtyrer nicht nur von den Reichen, sondern sogar von den Armen, den Waisen und Witwen Schätze gesammelt. Und wenn sie ein gutes Gewissen haben, dann mögen sie vortreten und Rede und Antwort stehen, damit sie, im Falle sie überführt werden, wenigstens für die Zukunft von ihren Sünden ablassen. Es ist notwendig, die Früchte des Propheten zu prüfen; denn an der Frucht wird der Baum erkannt. Damit jedoch die Wißbegierigen die Geschichte Alexanders kennen lernen, so bemerke ich: er wurde von dem Prokonsul Ämilius Frontinus in Ephesus nicht wegen seines Glaubens verurteilt, sondern wegen der Räubereien, die er als bereits Abtrünniger verübt hatte. Die Lüge, er sei um des Namens des Herrn willen verurteilt worden, täuschte die dortigen Gläubigen und erwirkte seine Loskaufung. Doch die eigene Heimatgemeinde nahm ihn nicht auf, weil er Räuber war. Wer über ihn Genaueres erfahren will, dem steht das öffentliche Archiv Asiens zur Verfügung. Auch der Prophet, mit dem er doch viele Jahre verbunden war, will ihn nicht S. 246 mehr kennen. Dadurch daß wir Alexander entlarven, enthüllen wir auch das Wesen des Propheten. Ähnliches könnten wir an vielen zeigen, und wenn sie Mut haben, mögen sie sich der Prüfung unterziehen!“ An einer anderen Stelle seiner Schrift sagt er über die Propheten, auf welche sie stolz sind, noch folgendes: „Wenn sie die Tatsache leugnen, daß ihre Propheten Geschenke angenommen haben, so mögen sie doch wenigstens so viel zugeben, daß, wenn ihnen die Annahme von Geschenken nachgewiesen ist, sie keine Propheten sind! Und hierfür könnten wir tausend Beweise erbringen. Es ist übrigens notwendig, alle Früchte eines Propheten zu prüfen. Sage mir: Färbt sich ein Prophet? Schminkt sich ein Prophet? Liebt ein Prophet den Schmuck? Spielt ein Prophet Brett und Würfel? Leiht ein Prophet auf Zinsen aus? Sie mögen klar es aussprechen, ob so etwas erlaubt ist oder nicht! Ich aber will zeigen, daß es bei ihnen vorgekommen ist.“ Der gleiche Apollonius erzählt in derselben Schrift, daß es zur Zeit der Abfassung seines Werkes gerade vierzig Jahre waren, daß Montanus seine angebliche Prophezeiung begonnen hat. Ferner berichtet er, daß Zoticus, dessen auch der vorerwähnte Schriftsteller gedachte,4 gegen Maximilla sich erhob, die sich in Pepuza als Prophetin ausgab, und den in ihr wirkenden Geist zu widerlegen versuchte, woran er jedoch von ihren Gesinnungsgenossen verhindert wurde. Auch gedenkt Apollonius unter den damaligen Märtyrern eines gewissen Thraseas. Ferner teilt er als Überlieferung mit, der Heiland habe seinen Aposteln befohlen, sie sollten zwölf Jahre Jerusalem nicht verlassen. Er benützt auch Zeugnisse aus der Offenbarung des Johannes und erzählt, derselbe Johannes habe in Ephesus einen Toten in göttlicher Kraft zum Leben erweckt. Noch manches andere erwähnt er, um die Unwahrheit der genannten Sekte treffend und vollständig darzutun. Soweit Apollonius.5 S. 247