CHAPITRE III.
DES TÉNÈBRES RÉPANDUES SUR LA SURFACE DE L’ABÎME.
3. « Or la terre était invisible et informe, »espèce d’abîme profond, sur qui ne planait aucune lumière, chaos inapparent. C’est pourquoi vous avez dicté ces paroles : « Les ténèbres étaient à la surface de l’abîme ( Gen. I, 2) » Qu’est-ce que les ténèbres, sinon l’absence de la lumière? Et si la lumière eût été déjà, où donc eût-elle été, sinon au-dessus des choses, les dominant de ses clartés ? Et si la lumière n’étant pas encore, la présence des ténèbres c’est son absence. Les ténèbres étaient, — c’est-à-dire, la lumière n’était pas, comme il y a silence où il n’y a point de son. Qu’est-ce en effet que le règne du silence, sinon la vacuité du son? N’est-ce pas vous, Seigneur, qui enseignez ainsi cette âme qui vous parle? n’est-ce. pas vous qui lui enseignez qu’avant de recevoir de vous la forme et l’ordre, cette. matière n’était, qu’une confusion, sans couleur, sans figure, sans corps, sans esprit; non pas un pur néant toutefois, mais je ne sais quelle informité dépourvue d’apparence? (487)
