CHAPITRE XIX. VÉRITÉS INCONTESTABLES.
28. C’est une vérité, Seigneur, que vous avez créé le ciel et la terre, c’est une vérité que votre Sagesse est le principe en qui vous avez créé toutes choses ( Ps. CIII, 24); c’est une vérité que ce monde visible présente deux grandes divisions, le ciel et la terre, et que ces deux mots résument toutes les créatures. C’est une vérité que tout être muable nous suggère l’idée d’une certaine informité, ou susceptibilité de forme, d’altération et de changement. C’est une vérité que le temps est sans pouvoir sur l’être muable par sa nature, mais immuable par son intime union avec la forme immuable. C’est une vérité, que l’informité, ce presque néant, est également exempte des révolutions du temps. C’est une vérité que la matière d’une entité peut porter par anticipation le nom de cette entité même; qu’ainsi on a pu nommer le ciel et la terre, ce je ne sais quoi d’informe, dont le ciel et la terre ont été formés. C’est une vérité, que de toutes les réalités formelles, rien n’est plus voisin de l’informité que la terre et l’abîme. C’est une vérité que tout être créé et formé, que toute possibilité de création et de forme, est votre ouvrage, ô Principe de toutes choses! C’est une vérité, que tout être informe qui est formé, était d’abord dans l’informité pour passer à la forme.
