Übersetzung
ausblenden
De la trinité
CHAPITRE IX.
IL FAUT SOUVENT APPLIQUER A TOUTES LES PERSONNES CE QUE L’ÉCRITURE DIT DE L’UNE D’ENTRE ELLES.
Mais en parlant ainsi, Jésus-Christ n’a point voulu marquer quelque inégalité entre le Verbe de Dieu et l’Esprit-Saint. Il s’est proposé seulement d’avertir ses apôtres que la présence de sa sainte humanité au milieu d’eux, était un obstacle à la venue de cet Esprit consolateur, qui ne s’est point abaissé comme le Fils en prenant la forme d’esclave il devenait donc nécessaire que le Christ, en tant qu’homme, disparût aux regards des apôtres, parce que la vue de son humanité sainte affaiblissait en eux la notion nette et précise de sa divinité. Aussi Jésus-Christ leur disait-il: « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père, parce que mon Père est plus grand que moi (Jean, XIV, 28)». C’est comme s’il leur eût dit : il faut que je retourne à mon Père; car tandis que je suis corporellement parmi vous, la vue de mon humanité vous fait croire que je suis inférieur au Père. Aussi. parce que vous êtes tout préoccupés des dehors matériels et sensibles que vous apercevez en moi, vous ne pouvez comprendre que comme Dieu je suis égal à mon Père. Tel est également le sens de cette parole : « Ne me touchez point, parce que je ne suis pas encore remonté vers mon Père ( Jean, XX, 17) ». Madeleine semblait, en effet; par cette action, ne reconnaître en Jésus-Christ que l’humanité; et c’est pourquoi le divin Sauveur ne voulait pas qu’un coeur qui lui était si dévoué, s’attachât exclusivement à l’extérieur de sa personne. Le mystère de l’Ascension devait au contraire prouver qu’en tant que Dieu il est égal au Père, et que comme Celui-ci il suffit à la béatitude des élus.
Au reste cette vérité est si assurée, que souvent nous disons que le Fils seul suffit au bonheur de la vision intuitive, et qu’en lui seul nous trouverons la récompense de notre amour et le rassasiement de nos désirs. Ne nous dit-il pas en effet lui-même: « Celui qui a mes commandements, et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime? Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père; je l’aimerai aussi et je me manifesterai à lui ( Id., XIV, 21) ». Eh quoi! parce que Jésus-Christ ne dit pas ici : je vous montrerai le Père, est-ce qu’il s’en sépare? nullement. Mais parce que cette parole est vraie : « Mon Père et moi nous sommes un», le Père ne peut se manifester sans manifester également le Fils qui est en lui. Et de même, quand le Fils se manifeste, il manifeste nécessairement le Père qui est en lui. Aussi quand on dit que le Fils remettra le royaume à Dieu son Père, nous ne devons pas entendre qu’alors il cessera lui-même de régner, car il est évident qu’en conduisant les élus à la vision intuitive du Père, il les conduira à la vision de lui-même, puisqu’il nous assure qu’il se manifestera à eux. C’est pourquoi lorsque l’Apôtre Jude lui eût dit: «Seigneur, d’où vient que vous vous découvrirez à nous, et non pas au monde ? » Jésus-Christ lui répondit avec juste raison : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure ( Id., XIV, 22, 23 ) ». Ainsi e Fils ne se manifeste pas seul à celui qui l’aime, mais il vient à lui avec le Père, et tous deux font en lui leur demeure.
- Mais peut-être penserez-vous que l’Esprit-Saint est exclu de l’âme de ce juste, où habitent le Père et le Fils? Eh quoi! Jésus-Christ n’a-t-il pas dit précédemment du Saint-Esprit: « Le monde ne peut le recevoir, parce qu’il ne le voit point; vous, au contraire, ( 357) vous le connaissez, parce qu’il demeure en vous, et qu’il est en vous (Jean, XIV, 17) ». Comment donc soutenir que cet Esprit, dont il est dit qu’il demeure en nous, et qu’il est en nous, n’habite pas dans l’âme du juste? Enfin ce serait une trop grossière absurdité que d’affirmer que la présence du Père et du Fils en l’âme de celui qui les aime, met en fuite l’Esprit-Saint, en sorte qu’il se retire à leur approche, comme un inférieur devant ses supérieurs. Toutefois il suffit, pour renverser cette monstrueuse erreur, de rappeler ces paroles du Sauveur: « Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu’il demeure éternellement avec vous ( Id., XIV, 16) ». Ainsi l’Esprit-Saint ne se retire point à l’approche du Père et du Fils, et il doit, conjointement avec eux, demeurer éternellement dans l’âme des justes, car il n’y vient point sans eux, ni eux sans lui. Mais c’est en raison de la distinction des personnes en la Trinité, que certaines choses sont dites séparément de chaque personne; et néanmoins ces mêmes choses se rapportent également aux trois personnes divines, à cause de l’unité de nature qui fait qu’en la Trinité des personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont qu’un seul Dieu.
Übersetzung
ausblenden
The Fifteen Books of Aurelius Augustinus, Bishop of Hippo, on the Trinity
Chapter 9.--All are Sometimes Understood in One Person.
But this is said, not on account of any inequality of the Word of God and of the Holy Spirit, but as though the presence of the Son of man with them would be a hindrance to the coming of Him, who was not less, because He did not "empty Himself, taking upon Him the form of a servant," 1 as the Son did. It was necessary, then, that the form of a servant should be taken away from their eyes, because, through gazing upon it, they thought that alone which they saw to be Christ. Hence also is that which is said, "If ye loved me, ye would rejoice because I said, I go unto the Father; for my Father is greater than I:'" 2 that is, on that account it is necessary for me to go to the Father, because, whilst you see me thus, you hold me to be less than the Father through that which you see; and so, being taken up with the creature and the "fashion" which I have taken upon me, you do not perceive the equality which I have with the Father. Hence, too, is this: "Touch me not; for I am not yet ascended to my Father." 3 For touch, as it were, puts a limit to their conception, and He therefore would not have the thought of the heart, directed towards Himself, to be so limited as that He should be held to be only that which He seemed to be. But the "ascension to the Father" meant, so to appear as He is equal to the Father, that the limit of the sight which sufficeth us might be attained there. Sometimes also it is said of the Son alone, that He himself sufficeth, and the whole reward of our love and longing is held forth as in the sight of Him. For so it is said, "He that hath my commandments, and keepeth them, he it is that loveth me; and he that loveth me shall be loved of my Father; and I will love him, and will manifest myself to him." 4 Pray, because He has not here said, And I will show the Father also to him, has He therefore excluded the Father? On the contrary, because it is true, "I and my Father are one," when the Father is manifested, the Son also, who is in Him, is manifested; and when the Son is manifested, the Father also, who is in Him, is manifested. As, therefore, when it is said, "And I will manifest myself to him," it is understood that He manifests also the Father; so likewise in that which is said, "When He shall have delivered up the kingdom to God, even the Father," it is understood that He does not take it away from Himself; since, when He shall bring believers to the contemplation of God, even the Father, doubtless He will bring them to the contemplation of Himself, who has said, "And I will manifest myself to him." And so, consequently, when Judas had said to Him, "Lord, how is it that Thou wilt manifest Thyself unto us, and not unto the world?" Jesus answered and said to him, "If a man love me, he will keep my words: and my Father will love him, and we will come unto him, and make our abode with him." 5 Behold, that He manifests not only Himself to him by whom He is loved, because He comes to him together with the Father, and abides with him.
19. Will it perhaps be thought, that when the Father and the Son make their abode with him who loves them, the Holy Spirit is excluded from that abode? What, then, is that which is said above of the Holy Spirit: "Whom the world cannot receive, because it seeth Him not: but ye know Him; for He abideth with you, and is in you"? He, therefore, is not excluded from that abode, of whom it is said, "He abideth with you, and is in you;" unless, perhaps, any one be so senseless as to think, that when the Father and the Son have come that they may make their abode with him who loves them, the Holy Spirit will depart thence, and (as it were) give place to those who are greater. But the Scripture itself meets this carnal idea; for it says a little above: "I will pray the Father, and He shall give you another Comforter, that He may abide with you for ever." 6 He will not therefore depart when the Father and the Son come, but will be in the same abode with them eternally; because neither will He come without them, nor they without Him. But in order to intimate the Trinity, some things are separately affirmed, the Persons being also each severally named; and yet are not to be understood as though the other Persons were excluded, on account of the unity of the same Trinity and the One substance and Godhead of the Father and of the Son and of the Holy Spirit. 7
-
Phil. ii. 7 ↩
-
John xiv. 28 ↩
-
John xx. 17 ↩
-
John xiv. 21 ↩
-
John xiv. 22, 23 ↩
-
John xiv. 16-23 ↩
-
[An act belonging eminently and officially to a particular trinitarian person is not performed to the total exclusion of the other persons, because of the numerical unity of essence. The whole undivided essence is in each person; consequently, what the essence in one of its personal modes, or forms, does officially and eminently, is participated in by the essence in its other modes or forms. Hence the interchange of persons in Scripture. Though creation is officially the Father's work, yet the Son creates (Col. i. 16; Heb. i. 3). The name Saviour is given to the Father (1 Tim. i. 1). Judgment belongs officially to the Son (John v. 22; Matt xxv. 31); yet the Father judgeth (1 Pet. i. 17). The Father raises Christ (Acts xiii. 30); yet Christ raises himself (John x. 18; Acts x. 41; Rom. xiv. 9).--W.G.T.S.] ↩