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De la trinité
CHAPITRE VI.
CONSUBSTANTIALITÉ DES TROIS PERSONNES.
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Quelques-uns ont dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ n’était pas Dieu, ou qu’il n’était pas vrai Dieu, ou qu’il n’était pas avec le Père un seul et même Dieu, ou qu’il n’était pas réellement immortel parce qu’il était sujet au changement. Mais il suffit pour les réfuter de leur opposer les témoignages évidents et unanimes de nos saintes Ecritures. Ainsi saint Jean nous dit « qu’au commencement était le « Verbe, que le Verbe était avec Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Or l’on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont le même Evangéliste dit ensuite, « qu’il s’est fait chair, et qu’il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l’incarnation le Fils de Dieu naquit dans le temps de la vierge Marie. Observons aussi que dans ce passage, saint Jean ne déclare pas seulement que le Verbe est Dieu, mais encore qu’il affirme sa consubstantialité avec le Père. Car après avoir dit « que le Verbe était Dieu », il ajoute « qu’au commencement il était avec Dieu, que toutes choses ont été faites par lui, et que rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui ( Jean, I, 14, 2, 3 ). Or, quand l’Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment parler de tout ce qui a été créé; et nous en tirons cette rigoureuse conséquence que le Verbe lui-même n’a pas été fait par Celui qui a fait toutes choses. Mais s’il n’a pas été fait, il n’est donc (350) pas créature, et s’il n’est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce qui existe est créature, s’il n’est Dieu; et tout ce qui n’est pas créature, est Dieu, De plus, si le Fils n’est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé; mais s’il a été créé, tout n’a donc pas été fait par lui, et cependant l’Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui n. Concluons donc et que le Fils est de la même substance ou nature que le Père, et que non-seulement il est Dieu, mais le vrai Dieu. C’est ce que saint Jean nous atteste expressément dans sa première épître: « Nous savons, dit-il, que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous vivions en son vrai « Fils qui est Jésus-Christ. C’est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle ( I Jean, V, 20 ) ».
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Nous pouvons également affirmer que l’apôtre saint Paul parlait de la Trinité entière, et non du Père exclusivement, lorsqu’il disait «que Dieu seul possède l’immortalité ( I Tim., VI, 16 ) ». Et, en effet, l’Etre éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité; et par conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du Père quand on dit que celui-ci « possède seul l’immortalité ». C’est aussi parce que l’homme entre en participation de cette vie éternelle, qu’il devient lui-même immortel. Mais il y a une distance infinie entre celui qui est par essence la vie éternelle, et l’homme qui n’est immortel qu’accidentellement, et parce qu’il participe à cette vie. Bien plus, ce serait une erreur d’entendre séparément du Fils et à l’exclusion du Père, ces autres paroles du même apôtre : « Il le fera paraître en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité ». Nous voyons, en effet, que le Fils lui-même parlant au nom de la Sagesse, car « il est la Sagesse de Dieu ( I Cor., I, 24 ) », ne se sépare point du Père, quand il dit : « Seul, j’ai parcouru le cercle des cieux ( Eccli., XXIV, 8 ) ». A plus forte raison, il n’est point nécessaire de rapporter exclusivement au Père et en dehors du Fils, ce mot de l’Apôtre : « Qui seul possède l’immortalité ». D’ailleurs, l’ensemble du passage s’y oppose. « Je vous commande, dit saint Paul à Timothée, d’observer les préceptes que je vous donne, vous conservant sans tache et sans reproche jusqu’à l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ que doit faire paraître, en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs; qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu’aucun homme n’a pu ni ne peut voir, et à qui est l’honneur et la gloire aux siècles des siècles. « Amen ( I Tim., VI, 14, 15, 16 ) ». Remarquez bien que dans ce passage l’Apôtre ne désigne personnellement ni le Père, ni le Fils, ni l’Esprit-Saint, et qu’il caractérise le seul vrai Dieu, c’est-à-dire la Trinité tout entière par ces mots : « Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ».
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Mais peut-être vous troublez-vous, parce que vous saisissez difficilement ce mot de l’Apôtre : « Qu’aucun homme n’a pu, ni ne peut voir ». Rassurez-vous : il s’agit ici de la divinité de Jésus-Christ; et en effet, les Juifs qui ne pouvaient voir en lui le Dieu, ne laissèrent pas de crucifier l’homme qu’ils voyaient. C’est qu’un oeil mortel ne saurait contempler l’essence divine, et qu’elle n’est aperçue que de l’homme qui s’est élevé au-dessus de l’humanité. Nous avons donc raison de rapporter à la sainte Trinité ces paroles « Le Dieu souverainement heureux et seul puissant, qui fera paraître en son temps Notre-Seigneur Jésus-Christ ». D’ailleurs, si l’Apôtre dit ici que ce Dieu « possède seul l’immortalité », le psalmiste n’avait-il pas dit, « que seul il opère des prodiges? ( Ps., LXXI, 18 ) ». Et maintenant je demanderai à mes adversaires de qui ils entendent cette parole. Du Père seul? mais alors comment sera-t-elle véritable cette affirmation du Fils: «Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également? » De tous les miracles? le plus grand est certainement la résurrection d’un mort. Eh bien! « Comme le Père, dit Jésus-Christ, ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu’il veut ( Jean, V, 19, 21 )». Comment donc le Père opèrerait-il seul des prodiges? et comment pourrait-on expliquer autrement ces paroles qu’en les rapportant non au Père seul, ni au Fils, mais au seul vrai Dieu, c’est-à-dire au Père, au Fils et au Saint-Esprit? (351)
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L’apôtre saint Paul nous dit encore: « Il n’y a pour nous qu’un seul Dieu, le Père d’où procèdent toutes choses, et qui nous a faits pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et nous par lui ». Or, je le demande, l’apôtre, comme l’évangéliste, n’affirme-t-il pas « que toutes choses ont été faites par le Verbe? » Et dans cet autre passage, n’est-ce pas aussi ce même Verbe qu’il désigne évidemment? « Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen ( Rom., XI, 36 ) ». Veut-on, au contraire, reconnaître ici la distinction des personnes, et rapporter au Père ces mots: «Tout est de lui »; au Fils, ceux-ci : « Tout est par lui »; et au Saint-Esprit, ces autres : «Tout est en lui ? » .Il devient manifeste que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, puisque l’Apôtre attribue à chacune des trois personnes cette même et unique doxologie : « Honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen ». Et en effet, si nous reprenons ce passage de plus haut, nous verrons que l’Apôtre ne dit pas « O profondeur des richesses de la sagesse et de la science », du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, mais simplement, « de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements, ajoute-t-il, sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables! car qui connaît les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils? ou qui lui a donné le premier pour en attendre la récompense? car tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui la gloire aux siècles des siècles. Amen ( Rom., XI, 33-36 ) ».
Mais si vous ne rapportez ces paroles qu’au Père, en soutenant que seul il a fait toutes choses, comme l’Apôtre l’affirme ici, je vous demanderai de les concilier et avec ce passage de l’épître aux Corinthiens, où, parlant du Fils, saint Paul dit : « Nous n’avons qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites », et avec ce témoignage de l’évangéliste saint Jean: « Toutes choses ont été faites par le Verbe ( I Cor., III, 6 ; Jean, I, 2 ) ». Et, en effet, supposons que certaines choses aient été faites par le Père, et d’autres par le Fils, il faudra eu conclure que ni l’un ni l’autre n’ont fait toutes choses. Admettez-vous, au contraire, que toutes choses ont été faites ensemble par le Père et par le Fils, vous en déduirez l’égalité du Père et du Fils, et la simultanéité des opérations du Père et du Fils. Pressons encore cet argument. Si le Père a fait le Fils qui lui-même n’a pas fait le Père, j! n’est plus vrai que le Fils ait fait toutes choses. Et cependant tout a été fait par le Fils donc il n’a pas été fait lui-même; autrement il n’aurait pas fait avec le Père tout ce qui a été fait. Au reste, le mot lui-même se rencontre sous la plume de l’Apôtre; car dans l’épître aux Philippiens, il dit nettement « que le Verbe ayant la nature de Dieu, n’a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s’égaler à. Dieu ( Philipp., II, 6 ) ». Ici saint Paul donne expressément au Père le nom de Dieu, ainsi que dans cet autre passage : «Dieu est le Chef de Jésus-Christ ( I Cor., XI, 3 ) ».
- Quant au Saint-Esprit, ceux qui avant moi ont écrit sur ces matières,. ont également réuni d’abondants témoignages pour prouver qu’il est Dieu et non créature. Mais s’il n’est pas créature, il est non-seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes sont appelés dieux ( Ps., LXXXI, 6 ); mais il est réellement le vrai Dieu. D’où je conclus qu’il est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et complétant l’unité de la nature dans la trinité des personnes. D’ailleurs, le texte des saintes Ecritures qui atteste le plus évidemment que le Saint-Esprit n’est pas créature, est ce passage de l’épître aux Romains, où l’Apôtre nous ordonne de servir non la créature, mais le Créateur( Rom., I, 24. ) Et ici saint Paul n’entend pas nous prescrire ce service que la charité nous recommande envers tous nos frères, et que les Grecs nomment culte de dulie; mais il veut que ce soit ce culte qui n’est dû qu’à Dieu seul, et que les Grecs appellent culte de latrie. Aussi regardons-nous comme idolâtres tous ceux qui rendent aux idoles ce culte de latrie, car c’est à ce culte que se rapporte ce précepte du Décalogue: «Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul ( Deut., VI, 13 ) ». Au reste, le texte grec lève ici toute difficulté, car il porte expressément: « Et vous lui rendrez le culte de latrie ».
Or, si nous ne pouvons rendre à une créature ce culte de latrie, parce que le Décalogue nous dit: « Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul », et si l’Apôtre condamne ceux qui ont servi la (352) créature plutôt que le Créateur», nous sommes en droit de conclure. que le Saint-Esprit n’est pas une créature , puisque tous les chrétiens l’adorent et le servent. Et en effet, saint Paul dit « que nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l’Esprit de Dieu », c’est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie ( Philipp., III, 3 ). Telle est la leçon que donnent tous ou presque tous les manuscrits grecs, et qui se trouve également dans plusieurs exemplaires latins. Quelques-uns cependant portent : nous servons Dieu en esprit, au lieu de lire: nous servons l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi, sans me préoccuper de prouver à mes adversaires l’authenticité d’un texte dont ils récusent la valeur, je leur demanderai s’ils ont jamais rencontré la plus légère variante dans ce passage de la première épître aux Corinthiens: « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu? » Mais ne serait-ce point un blasphème et un sacrilège que d’oser dire que le chrétien, membre de Jésus-Christ, est le temple d’une créature inférieure à Jésus-Christ? Or, l’Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-Christ ». Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également les temples de l’Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre corps devient le temple de l’Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n’est dû qu’à Dieu, et que les Grecs nomment culte de latrie. Aussi saint Paul a-t-il raison d’ajouter: « Glorifiez donc Dieu dans votre corps ( I Cor., VI, 19, 15, 20.).
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The Fifteen Books of Aurelius Augustinus, Bishop of Hippo, on the Trinity
Chapter 6.--That the Son is Very God, of the Same Substance with the Father. Not Only the Father, But the Trinity, is Affirmed to Be Immortal. All Things are Not from the Father Alone, But Also from the Son. That the Holy Spirit is Very God, Equal with the Father and the Son.
9. They who have said that our Lord Jesus Christ is not God, or not very God, or not with the Father the One and only God, or not truly immortal because changeable, are proved wrong by the most plain and unanimous voice of divine testimonies; as, for instance, "In the beginning was the Word, and the Word was with God, and the Word was God." For it is plain that we are to take the Word of God to be the only Son of God, of whom it is afterwards said, "And the Word was made flesh, and dwelt among us," on account of that birth of His incarnation, which was wrought in time of the Virgin. But herein is declared, not only that He is God, but also that He is of the same substance with the Father; because, after saying, "And the Word was God," it is said also, "The same was in the beginning with God: all things were made by Him, and without Him was not anything made." 1 Not simply "all things;" but only all things that were made, that is; the whole creature. From which it appears clearly, that He Himself was not made, by whom all things were made. And if He was not made, then He is not a creature; but if He is not a creature, then He is of the same substance with the Father. For all substance that is not God is creature; and all that is not creature is God. 2 And if the Son is not of the same substance with the Father, then He is a substance that was made: and if He is a substance that was made, then all things were not made by Him; but "all things were made by Him," therefore He is of one and the same substance with the Father. And so He is not only God, but also very God. And the same John most expressly affirms this in his epistle: "For we know that the Son of God is come, and hath given us an understanding, that we may know the true God, and that we may be in His true Son Jesus Christ. This is the true God, and eternal life." 3
10. Hence also it follows by consequence, that the Apostle Paul did not say, "Who alone has immortality," of the Father merely; but of the One and only God, which is the Trinity itself. For that which is itself eternal life is not mortal according to any changeableness; and hence the Son of God, because "He is Eternal Life," is also Himself understood with the Father, where it is said, "Who only hath immortality." For we, too, are made partakers of this eternal life, and become, in our own measure, immortal. But the eternal life itself, of which we are made partakers, is one thing; we ourselves, who, by partaking of it, shall live eternally, are another. For if He had said, "Whom in His own time the Father will show, who is the blessed and only Potentate, the King of kings, and Lord of lords; who only hath immortality;" not even so would it be necessarily understood that the Son is excluded. For neither has the Son separated the Father from Himself, because He Himself, speaking elsewhere with the voice of wisdom (for He Himself is the Wisdom of God), 4 says, "I alone compassed the circuit of heaven." 5 And therefore so much the more is it not necessary that the words, "Who hath immortality," should be understood of the Father alone, omitting the Son; when they are said thus: "That thou keep this commandment without spot, unrebukeable, until the appearing of our Lord Jesus Christ: whom in His own time He will show, who is the blessed and only Potentate, the King of kings, and Lord of lords; who only hath immortality, dwelling in the light which no man can approach unto; whom no man hath seen, nor can see: to whom be honor and power everlasting. Amen." 6 In which words neither is the Father specially named, nor the Son, nor the Holy Spirit; but the blessed and only Potentate, the King of kings, and Lord of lords; that is, the One and only and true God, the Trinity itself.
11. But perhaps what follows may interfere with this meaning; because it is said, "Whom no man hath seen, nor can see:" although this may also be taken as belonging to Christ according to His divinity, which the Jews did not see, who yet saw and crucified Him in the flesh; whereas His divinity can in no wise be seen by human sight, but is seen with that sight with which they who see are no longer men, but beyond men. Rightly, therefore, is God Himself, the Trinity, understood to be the "blessed and only Potentate," who "shows the coming of our Lord Jesus Christ in His own time." For the words, "Who only hath immortality," are said in the same way as it is said, "Who only doeth wondrous things." 7 And I should be glad to know of whom they take these words to be said. If only of the Father, how then is that true which the Son Himself says, "For what things soever the Father doeth, these also doeth the Son likewise?" Is there any, among wonderful works, more wonderful than to raise up and quicken the dead? Yet the same Son saith, "As the Father raiseth up the dead, and quickeneth them, even so the Son quickeneth whom He will." 8 How, then, does the Father alone "do wondrous things," when these words allow us to understand neither the Father only, nor the Son only, but assuredly the one only true God, that is, the Father, and the Son, and the Holy Spirit? 9
12. Also, when the same apostle says, "But to us there is but one God, the Father, of whom are all things, and we in Him; and one Lord Jesus Christ, by whom are all things, and we by Him," 10 who can doubt that he speaks of all things which are created; as does John, when he says, "All things were made by Him"? I ask, therefore, of whom he speaks in another place: "For of Him, and through Him, and in Him, are all things: to whom be glory for ever. Amen." 11 For if of the Father, and the Son, and the Holy Spirit, so as to assign each clause severally to each person: of Him, that is to say, of the Father; through Him, that is to say, through the Son; in Him, that is to say, in the Holy Spirit,--it is manifest that the Father, and the Son, and the Holy Spirit is one God, inasmuch as the words continue in the singular number, "To whom 12 be glory for ever." For at the beginning of the passage he does not say, "O the depth of the riches both of the wisdom and knowledge" of the Father, or of the Son, or of the Holy Spirit, but "of the wisdom and knowledge of God!" "How unsearchable are His judgments, and His ways past finding out! For who hath known the mind of the Lord? or who hath been His counsellor? Or who hath first given to Him and it shall be recompensed unto him again? For of Him, and through Him, and in Him, are all things: to whom be glory for ever. Amen." 13 But if they will have this to be understood only of the Father, then in what way are all things by the Father, as is said here; and all things by the Son, as where it is said to the Corinthians, "And one Lord Jesus Christ, by whom are all things," 14 and as in the Gospel of John, "All things were made by Him?" For if some things were made by the Father, and some by the Son, then all things were not made by the Father, nor all things by the Son; but if all things were made by the Father, and all things by the Son, then the same things were made by the Father and by the Son. The Son, therefore, is equal with the Father, and the working of the Father and the Son is indivisible. Because if the Father made even the Son, whom certainly the Son Himself did not make, then all things were not made by the Son; but all things were made by the Son: therefore He Himself was not made, that with the Father He might make all things that were made. And the apostle has not refrained from using the very word itself, but has said most expressly, "Who, being in the form of God, thought it not robbery to be equal with God;" 15 using here the name of God specially of the Father; 16 as elsewhere, "But the head of Christ is God." 17
13. Similar evidence has been collected also concerning the Holy Spirit, of which those who have discussed the subject before ourselves have most fully availed themselves, that He too is God, and not a creature. But if not a creature, then not only God (for men likewise are called gods 18 ), but also very God; and therefore absolutely equal with the Father and the Son, and in the unity of the Trinity consubstantial and co-eternal. But that the Holy Spirit is not a creature is made quite plain by that passage above all others, where we are commanded not to serve the creature, but the Creator; 19 not in the sense in which we are commanded to "serve" one another by love, 20 which is in Greek douleuein, but in that in which God alone is served, which is in Greek latreuein. From whence they are called idolaters who tender that service to images which is due to God. For it is this service concerning which it is said, "Thou shalt worship the Lord thy God, and Him only shalt thou serve." 21 For this is found also more distinctly in the Greek Scriptures, which have latreuseis. Now if we are forbidden to serve the creature with such a service, seeing that it is written, "Thou shalt worship the Lord thy God, and Him only shalt thou serve" (and hence, too, the apostle repudiates those who worship and serve the creature more than the Creator), then assuredly the Holy Spirit is not a creature, to whom such a service is paid by all the saints; as says the apostle, "For we are the circumcision, which serve the Spirit of God," 22 which is in the Greek latreuontes. For even most Latin copies also have it thus, "We who serve the Spirit of God;" but all Greek ones, or almost all, have it so. Although in some Latin copies we find, not "We worship the Spirit of God," but, "We worship God in the Spirit." But let those who err in this case, and refuse to give up to the more weighty authority, tell us whether they find this text also varied in the mss.: "Know ye not that your body is the temple of the Holy Ghost, which is in you, which ye have of God?" Yet what can be more senseless or more profane, than that any one should dare to say that the members of Christ are the temple of one who, in their opinion, is a creature inferior to Christ? For the apostle says in another place, "Your bodies are members of Christ." But if the members of Christ are also the temple of the Holy Spirit, then the Holy Spirit is not a creature; because we must needs owe to Him, of whom our body is the temple, that service wherewith God only is to be served, which in Greek is called latreia. And accordingly the apostle says, "Therefore glorify God in your body." 23
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John i. 1, 14, 2, 3 ↩
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[Augustin here postulates the theistic doctrines of two substances--infinite and finite; in contradiction to the postulate of pantheism, that there is only one substance--the infinite.--W.G.T.S.] ↩
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1 John v. 20 ↩
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1 Cor. i. 24 ↩
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Ecclus. xxiv. 5 ↩
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1 Tim. vi. 14-16 ↩
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Ps. lxxii. 18 ↩
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John v. 19, 21 ↩
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[Nothing is more important, in order to a correct interpretation of the New Testament, than a correct explanation of the term God. Sometimes it denotes the Trinity, and sometimes a person of the Trinity. The context always shows which it is. The examples given here by Augustin are only a few out of many.--W.G.T.S.] ↩
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1 Cor. viii. 6 ↩
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Rom. xi. 36 ↩
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Ipsi. ↩
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Rom. xi. 33-36 ↩
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1 Cor. viii. 6 ↩
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Phil. ii. 6 ↩
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[It is not generally safe to differ from Augustin in trinitarian exegesis. But in Phil. ii. 6 "God" must surely denote the Divine Essence, not the first Person of the Essence. St. Paul describes "Christ Jesus" as "subsisting" (huparchon) originally, that is prior to incarnation, "in a form of God"(en morphe theou), and because he so subsisted, as being "equal with God." The word morphe is anarthrous in the text: a form, not the form, as the A.V and R.V. render. St. Paul refers to one of three "forms" of God--namely, that particular form of Sonship, which is peculiar to the second person of the Godhead. Had the apostle employed the article with morphe, the implication would be that there is only one "form of God"--that is, only one person in the Divine Essence. If then theou, in this place, denotes the Father, as Augustin says, St. Paul would teach that the Logos subsisted "in a form of the Father," which would imply that the Father had more than one "form," or else (if morphe be rendered with the article) that the Logos subsisted in the "form" of the Father, neither of which is true. But if "God," in this place, denotes the Divine Essence, then St. Paul teaches that the unincarnate Logos subsisted in a particular "form" of the Essence--the Father and Spirit subsisting in other "forms" of it. The student will observe that Augustin is careful to teach that the Logos, when he took on him "a form of a servant," did not lay aside "a form of God." He understands the kenosis (ekenose) to be, the humbling of the divinity by its union with the humanity, not the exinanition of it in the extremest sense of entirely divesting himself of the divinity, nor the less extreme sense of a total non-use of it during the humiliation.--W.G.T.S.] ↩
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1 Cor. xi. 3 ↩
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Ps. lxxxii. 6 ↩
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Rom. i. 25 ↩
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Gal. v. 13 ↩
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Deut. vi. 13 ↩
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Phil. iii. 3 (Vulgate, etc.). ↩
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1 Cor. vi. 19, 15, 20 ↩