36.
Ainsi donc, Dieu rend bons ses élus afin qu'ils fassent le bien. Quand Dieu promettait à Abraham que de nombreux élus sortiraient de sa race, était-ce parce que dans sa prescience il voyait que ces élus se sanctifieraient par leur propre vertu ? Dans ce cas, ce n'était point son oeuvre qu'il aurait annoncée, mais celle de ces élus. Or, tel ne fut point l'objet de la foi d'Abraham, car « il ne fut pas ébranlé dans sa foi, mais il rendit gloire à Dieu, étant pleinement persuadé qu'il est tout-puissant pour accomplir ses promesses1 ». L'Apôtre ne dit pas que Dieu peut promettre ce qu'il a prévu, ou qu'il peut montrer ce qu'il a prédit, ou qu'il peut connaître par sa prescience ce qu'il a promis; il affirme hautement « qu'il est tout-puissant pour accomplir ses promesses ». C'est donc Dieu lui-même qui fait persévérer dans le bien ceux qu'il a rendus bons. Quant à ceux qui tombent et périssent, ils ne furent jamais du nombre des prédestinés. Ces autres paroles de l'Apôtre . « Qui êtes-vous donc pour oser ainsi condamner le serviteur d'autrui? s'il tombe ou s'il reste debout, cela regarde son maître », s'appliquent sans doute à tous ceux qui sont régénérés et qui vivent chrétiennement ; toutefois sa pensée se reporte aussitôt sur les prédestinés, et il ajoute : « Mais il restera debout, parce que Dieu est tout-puissant pour l'affermir2 ». La persévérance nous vient donc réellement de Celui qui est tout-puissant pour affermir ceux qui sont debout et les conserver dans cet heureux état, ou relever ceux qui sont tombés; car c'est Dieu qui relève ceux qui tombent3.
