Übersetzung
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OCTAVIUS
XI.
« Ils ajoutent à cela des contes de vieilles femmes. Ils disent qu'ils renaîtront après leur mort avec leurs cendres et leur poussière. Cependant, par je ne sais quelle assurance, ils croient aux choses qu'ils ont inventées ; vous diriez qu'ils ont déjà ressuscité une fois. Double mal et double folie, de croire à la ruine du ciel et des astres, que nous laissons toujours comme nous les avons trouvés, et de ne pas croire à celle des nommes, qui meurent à toute heure et prennent fin comme ils ont eu commencement. Cependant ils ne veulent pas brûler les morts et condamnent notre usage, comme si les corps, pour être dérobés aux flammes, ne laissaient pas d'être réduits en poussière par la suite des temps et des années. Il importe vraiment beaucoup qu'on soit consumé par la terre ou par la mer, et dévoré par les bêtes ou par les flammes! Si les corps ont quelque sentiment après la mort, toute sorte de sépulture leur est un supplice; s'ils n'en ont point, il semble que la plus tôt faite est la meilleure. Cependant, préoccupés de cette opinion ridicule, ils se promettent, comme gens de bien, une félicité éternelle après cette vie, et menacent tous les autres, comme des médians, de tourments qui ne finiront jamais. Je pourrais dire là-dessus beaucoup de choses; je pourrais dire qu'ils sont pires que les autres, et je ne suis point en peine de le prouver, cela est déjà fait. Mais quand ils seraient injustes, n'est-ce pas toujours le destin, comme la plupart des hommes le pensent, qui est cause de tout le bien et de tout le mal qui se fait au monde, et c'est aussi votre sentiment ; car comme quelques-uns attribuent aux destins tout ce que non faisons, vous l'attribuez à Dieu; ainsi vous dites que ce n'est pas votre volonté qui s'est portée d'elle-même à embrasser votre secte, mais que Dieu vous y a appelé ; et par ce moyen vous faites un Dieu injuste qui ne punit pas la volonté, mais le malheur. Dites-moi un peu, je vous prie, ressusciterez-vous sans corps, ou avec un corps, et sera-ce avec celui que vous avez eu, ou avec un autre? Est-ce sans corps? mais je ne crois pas que sans corps il y ait ni vie, ni âme, ni sentiment. Comment donc ressusciter avec son corps? Mais il y a longtemps que le vôtre n'est plus. Avec un autre? Ce ne sera donc plus le même homme. D'ailleurs tant de siècles se sont écoulés, il s'est passé tant d'années! qui est jamais revenu seulement pour quelques heures, comme les poètes feignent de Protésilas, afin qu'on pût ajouter foi à une chose si incroyable? Tout cela n'est rien que chimères d'un esprit malsain, et vaines consolations inventées par les poètes et représentées agréablement. Mais comme vous êtes aisés à persuader, vous avez rétabli ces opinions en faveur de votre Dieu.
Edition
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Marci Minucii Felicis Octavius
Caput XI
ARGUMENTUM. — Futurum quoque asserunt totius mundi incendium; ac post corporum nostrorum resurrectionem, justis beatissimae vitae, injustis maximarum poenarum aeternitatem promittunt.
Nec hac furiosa opinione contenti, aniles fabulas adstruunt et annectunt; renasci se ferunt, post mortem et cineres et favillas: et nescio qua fiducia mendaciis suis invicem credunt; putes eos jam revixisse. Anceps malum, et gemina dementia! Coelo et astris, quae sic relinquimus ut invenimus, interitum denuntiare: sibi mortuis, exstinctis, qui sicut nascimur et interimus, aeternitatem repromittere. Inde videlicet et exsecrantur rogos, et damnant ignium sepulturas; quasi non omne corpus, etsi flammis subtrahatur, annis tamen et aetatibus in terram resolvatur: nec intersit utrum ferae diripiant, an maria consumant, an humus contegat, an flamma subducat, cum cadaveribus omnis sepultura, si sentiunt, poena sit; si non sentiunt, ipsa conficiendi celeritate medicina. Hoc errore decepti beatam sibi, ut bonis et perpetem vitam mortuis, pollicentur: caeteris, ut injustis, poenam sempiternam. Multa ad haec suppetunt, ni festinet oratio, injustos ipsos, magis nec laboro, jam docui: quamquam etsi justos darem, culpam tamen, vel innocentiam fato tribui sententiis plurimorum et haec vestra consensio est. Nam quidquid agimus, ut alii fato, ita vos Deo addicitis: sic sectae vestrae non spontaneo cupere, sed electos. Igitur iniquum judicem fingitis, qui sortem in hominibus puniat, non voluntatem. Vellem tamen sciscitari, utrumne cum corporibus? et corporibus quibus? ipsisne an innovatis, resurgatur? sine corpore? Sine corpere. Hoc, quod sciam, neque mens, neque anima, nec vita est. Ipso corpore? sed jam ante dilapsum est. Alio corpore? ergo homo novus nascitur, non prior ille reparatur. Et tamen tanta aetas abiit, saecula innumera fluxerunt, quis unus ullus ab inferis, vel Protesilai sorte, remeavit, horarum saltem permisso commeatu, vel ut exemplo crederemus? Omnia ista figmenta malesanae opinionis, et inepta solatia, a poetis fallacibus in dulcedine carminis lusa, a vobis, nimirum credulis, in Deum vestrum turpiter reformata sunt.