Übersetzung
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OCTAVIUS
XX.
« J'ai montré le sentiment de presque tous les philosophes, et comment ils n'ont cru qu'en un Dieu unique, quoiqu'ils ne se soient pas tous exprimés de la même façon. Et cela est grandement à notre gloire, car c'est une preuve, ou que les chrétiens sont philosophes, ou que les philosophes ont été chrétiens. Que s'il est vrai qu'il y ait une Providence, et que le monde soit gouverné par un seul Être, nous ne devons point nous laisser emporter aux fables de l'antiquité, contraires à la raison, et condamnées par les philosophes de tous les siècles ; car nos pères ont été si crédules, qu'ils ont ajouté foi a des choses incroyables. Ils ont cru à une Scylla à plusieurs corps, à une Chimère à plusieurs formes, à une hydre qui renaissait de ses plaies, à des centaures, hommes et chevaux tout ensemble; en un mot ils croyaient tout ce qu'on leur voulait faire croire ; des métamorphoses d'hommes en oiseaux, et de bêtes en hommes, et d'hommes encore en fleurs et en arbres, enfin tant d'autres choses, qui se feraient encore si elles avaient été faites, mais qui ne se font point, parce qu'elles ne se peuvent faire. Ils ont cru de la sorte à l'existence des dieux par une étrange simplicité ; car en adorant leurs rois, et désirant avoir leurs portraits après la mort, et conserver leur mémoire par des statues, ils ont à la fin converti en culte ce qui n'avait été pour eux qu'un sujet de consolation. Avant que le monde fût ouvert au commerce, et qu'il se fit un mélange de coutumes et de cérémonies, chaque nation adorait son fondateur, ou quelque grand capitaine, ou quelque reine chaste et vaillante, ou l'inventeur de quelque art, ou l'auteur de quelque invention utile aux hommes. Ils considéraient que leur mémoire méritait bien d'être conservée, et tâchaient par là de s'acquitter des obligations qu'ils avaient à ces illustres personnes, et d'attirer la postérité à l'imitation de leurs vertus.
Edition
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Marci Minucii Felicis Octavius
Caput XX
ARGUMENTUM. — Quod si Providentia mundus regitur et unius Dei nutu gubernetur, non nos debet antiquitas imperita rapere ad mutui consensus errorem; quae nimirum fabellis suis delectata, ridiculas traditiones invexit. Nec minus evidenter ostenditur insulsum impiumque semper fuisse deorum cultum, dum mortalium antiquissimi suos reges, duces inclytos artiumque inventores, ob praeclara illorum facinora, non secus ac deos venerati sunt.
Exposui opiniones omnium ferme philosophorum, quibus illustrior gloria est Deum unum multis licet designasse nominibus; ut quivis arbitretur, aut nunc Christianos philosophos esse, aut philosophos fuisse jam tunc Christianos. Quod si Providentia mundus regitur et unius Dei nutu gubernatur, non nos debet antiquitas imperitorum, fabellis suis delectata vel capta, ad errorem mutui rapere consensus; quum philosophorum suorum sententiis refellatur, quibus et rationis et vetustatis adsistit auctoritas. Majoribus enim nostris tam facilis in mendaciis fides fuit, ut temere crediderint etiam alia monstruosa mira miracula: Scyllam multiplicem, Chimaeram multiformem, et Hydram felicibus vulneribus renascentem, et Centauros, equos suis hominibus implexos; et quidquid famae licet fingere, illis erat libenter audire. Quid? illas aniles fabulas, de hominibus aves et feras, homines et de hominibus arbores atque flores: quae si essent facta, fierent; quia fieri non possunt, ideo nec facta sunt. Similiter vero, ac erga deos quoque majores nostri improvidi, creduli, rudi simplicitate crediderunt: dum reges suos colunt religiose, dum defunctos eos desiderant in imaginibus videre, dum gestiunt eorum memorias in statuis detinere, sacra facta sunt quae fuerant adsumpta solatia. Denique, et antequam commerciis orbis pateret, et antequam gentes ritus suos moresque miscerent, unaquaeque natio conditorem suum, aut ducem inclytum, aut reginam pudicam sexu suo fortiorem, aut alicujus muneris vel artis repertorem venerabatur, ut civem bonae memoriae. Sic et defunctis praemium et futuris dabatur exemplum.