Übersetzung
ausblenden
OCTAVIUS
XXIX.
« Je voudrais bien parler avec ceux qui disent ou qui croient que le meurtre d'un enfant est la cérémonie de l'introduction à nos mystères. Qui aurait le courage de répandre le sang d'un petit innocent qui ne fait encore que de naître? Personne ne peut croire un si grand crime, que ceux qui le peuvent commettre. C’est vous qui exposez vos enfants aux bêtes farouches et aux oiseaux, au sortir du rentre de la mère, et qui les étranglez et les étouffez. Il y en a même qui, par des breuvages cruels, les meurtrissent dans les entrailles de leur mère et les font mourir avant que de naître; c'est ce que vous avez appris de vos dieux? car Saturne n'exposait pas ses enfants, mais il les dévorait. C'est pourquoi dans quelques endroits de l'Afrique on lui immolait ces petites créatures, qu'on empêchait de crier par des caresses, pour ne point sacrifier aux dieux des victimes tristes et éplorées. C'était aussi la coutume des Scythes d'immoler les étrangers qui logeaient chez eux; un roi d'Egypte pratiquait cet usage. Les Gaulois sacrifiaient à Mercure des victimes humaines, ou plutôt des victimes inhumaines. Les Romains enterraient tout vifs en de certaines cérémonies un Grec et une Grecque, un Gaulois et un Gauloise. Encore aujourd'hui on adore Jupiter Latiaris en lui égorgeant un homme; et ce qui est digne du fils de Saturne, c'est qu'il se veut repaître du sang d'un criminel. Je crois que ce fut de là que Catilina apprit à boire du sang humain dans sa conjuration, et que c'est pour cela que Bellone en fait boire à ceux qui lui sont consacrés ; on guérit même l'épilepsie par ce remède cruel, et pire mille fois que le mal. Ceux-là ne sont pas encore fort éloignés de ce crime, qui se nourrissent des bêtes farouches au sortir de l'amphithéâtre, encore toutes sanglantes et toutes pleines de ceux qu'elles viennent de dévorer. Pour nous il ne nous est permis ni de voir des meurtres, ni de les entendre, et le sang nous fait tant d'horreur, que nous ne mangeons pas seulement de celui des bêtes.
Edition
ausblenden
Marci Minucii Felicis Octavius
Caput XXIX
ARGUMENTUM. — Nec magis verum hominem cruci propter sua crimina affixum coli; nam eum non modo innocentem, sed Deum etiam esse merito credunt. Contra vero, ethnici regum in deos a se adscriptorum invocant numina, ad imagines supplicant, eorumque genios implorant.
Haec et hujusmodi propudia nobis non licet nec audire, etiam pluribus turpe defendere est. Ea enim de castis fingitis et pudicis quae fieri non crederemus, nisi de vobis probaretis. Nam quod religioni nostrae hominem nexium, et crucem ejus adscribitis, longe de vicinia veritatis erratis, qui putatis Deum credi, aut meruisse noxium, aut potuisse terrenum. Nec [impr. nae] ille miserabilis cujus in homine mortali spes omnis innititur; totum enim ejus auxilium, cum exstincto homine, finitur. Aegyptii sane hominem sibi quem colant eligunt, illum unum propitiant, illum de omnibus consulunt, illi victimas caedunt; et ille qui caeteris deus, sibi certe homo est, velit nolit: nec enim conscientiam suam decipit, si fallit alienam. Etiam principibus et regibus, non ut magnis et electis viris, sicut fas est, sed ut de eis [impr. deis], turpiter adulatio falsa blanditur, quum et praeclaro viro honor verius, et optimo amor dulcius praebeatur. Sic eorum numen vocant, ad imagines supplicant, genium, id est daemonem, ejus implorant: et est eis tutius per Jovis genium pejerare, quam regis. Cruces etiam nec colimus, nec optamus. Vos plane qui ligneos deos consecratis, cruces ligneas, ut deorum vestrorum partes, forsitan adoratis. Nam et signa ipsa et cantabra et vexilla castrorum, quid aliud quam inauratae cruces sunt et ornatae? Tropaea vestra victricia, non tantum simplicis crucis faciem, verum et affixi hominis imitantur. Signum sane crucis naturaliter visimus in navi, quum velis tumentibus vehitur, quum expansis palmulis labitur; et quum erigitur jugum, crucis signum est, et quum homo, porrectis manibus, Deum pura mente veneratur. Ita signo crucis aut ratio naturalis innititur, aut vestra religio formatur.