16. De la séparation de ceux qui sont en pénitence.
Si quelqu'un est retranché de la prière publique pour une faute, il n'est permis à personne de prier avec lui, avant qu'il se soit prosterné par terre pour demander pardon et qu'il ait été réconcilié par l'abbé, en présence de tous les frères. Les religieux observent avec soin cette règle, et se séparent de celui qui a été retranché de la prière publique et livré à Satan, selon l'expression de l'Apôtre. Et si quelqu'un, poussé par une charité indiscrète, priait avec lui avant qu'il ait été absous par le supérieur , il encourrait la même condamnation et se livrerait volontairement au démon comme l'autre a mérité de l'être, et la faute serait d'autant plus grande qu'en s'entretenant et en priant avec le coupable, il encouragerait son orgueil et le ferait persévérer dans le mal. Cette consolation lui serait pernicieuse, parce qu'elle endurcirait son coeur et l'empêcherait de s'humilier comme il l'a mérité. Il s'habituerait à faire peu de cas des réprimandes de ses supérieurs, et ne penserait bientôt plus à reconnaître ses fautes et à en demander pardon.
