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Histoire ecclésiastique
CHAPITRE XI : CE QUI ARRIVE A DENYS ET A CEUX D'EGYPTE
[1] Au sujet de la persécution qui sévissait sous ce prince avec une très grande force, ce que ce même Denys a enduré, avec d'autres, pour la religion du Dieu de l'univers sera expliqué dans les paroles qu'il adressa en une longue lettre à Germain, un des évêques ses con - 319 temporains qui essayait de dire du mal de lui ; il expose ce qui suit :
[2] « Je risque de tomber réellement dans une grande folie et stupidité, réduit que je suis à la nécessité de raconter l'admirable conduite de Dieu envers nous ; mais puisque, dit-on, « il est bon de cacher le secret du roi mais glorieux de révéler les œuvres de Dieu », j'en viendra là, grâce à la violence que me fait Germain.
[3] « Je vins devant Emilien, mais non pas seul ; je fus accompagné par mon collègue dans le sacerdoce et Maxime et par les diacres Faustus, Eusèbe, Chérémon, même un des frères de Rome qui étaient parmi nous, entra avec nous.2 [4] Emilien ne me dit pas tout d'abord : «Ne réunis plus [les frères].» Cela lui était en effet chose accessoire et il s'empressa d'aller tout d'abord au but final ; il ne parla donc pas de ne plus assembler les autres, mais de ne plus être chrétiens nous-mêmes et il nous ordonna de cesser de l'être; si je changeais de convictions, les autres me suivraient, eux aussi, pensait-il. [5] Mais je répondis tout naturellement par la courte parole : « Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes », et devant lui je rendis le témoignage que j'adorais le seul Dieu qui existe et pas d'autre, que je ne changerais pas et que jamais je ne cesserais d'être chrétien. Sur ce, il nous ordonna d'aller dans un bourg voisin du désert appelé Képhro.3 [6] Mais écoutez les paroles mêmes que nous avons dites de part et d'autre, ainsi qu'elles sont consignées dans les documents officiels.
« Denys, Faustus, Maxime, Marcel et Chérémon 321 étant introduits, Émilion, exerçant la charge de gouverneur, dit : « Je vous ai entretenus de vive voix de la bonté dont nos maîtres usent envers vous;4 [7] ils vous donnent en effet la faculté d'être délivrés si vous voulez vous tourner vers ce qui est conforme à la nature et adorer les dieux qui conservent leur empire, mais aussi, d'autre part, omettre les choses qui répugnent à la nature. Que dites-vous donc à cela? car j'attends de vous que vous ne soyez pas ingrats envers la bienveillance de nos princes puisqu'ils vous exhortent à ce qu'il y a de meilleur. »
[8] « Denys répondit : « Tous n'adorent pas tous les dieux, mais chacun adore ceux qu'il regarde comme tels. Aussi bien nous adorons le Dieu unique, créateur de tous les êtres, celui qui a mis l'empire aux mains des très pieux Augustes, Valérien et Gallien, c'est lui que nous révérons et adorons, et nous le prions sans cesse pour leur règne afin qu'il demeure inébranlable. »
[9] « Emilien exerçant la charge de gouverneur leur dit : « Qui donc vous empêche de l'adorer, s'il est Dieu, avec les dieux qui le sont par nature? car on vous ordonne d'adorer les dieux et les dieux que tous savent. »
« Denys répondit : « Nous n'adorons pas d'autre dieu.»
[10] « Emilien exerçant la charge de gouverneur leur dit : « Je vois que vous êtes ingrats et insensibles à la mansuétude de nos Augustes, c'est pourquoi vous ne resterez pas dans cette ville, mais vous serez envoyés 323 dans les régions de la Libye, dans un lieu appelé Képhro, car j'ai choisi ce pays par ordre de nos Augustes. Jamais il ne vous sera permis ni à vous ni à d'autres de faire des assemblées, ni d'entrer dans ce qu'on appelle les cimetières.5 [11] Si, d'autre part, quelqu'un est vu ailleurs que dans le lieu que j'ai ordonné, ou est trouvé dans une assemblée quelconque, il se mettra en péril imminent, car le châtiment convenable ne manquera pas. Retirez-vous donc où il vous a été ordonné. »
« J'étais malade, mais il me contraignit à partir, sans me donner un seul jour de délai. Comment donc m'eût-il été loisible de réunir ou non l'assemblée ? »
Puis après autres choses il dit : [12] « Cependant nous ne nous sommes pas avec l'aide du Seigneur abstenus de nous assembler d'une façon réelle ; d'une part j'ai convoqué avec beaucoup de soin ceux qui étaient dans la ville, comme si j'étais avec eux, « j'étais absent de corps mais présent d'esprit »; d'autre part, à Képhro, une église nombreuse se réunit à nous ; elle était composée d'abord des frères de la ville [d'Alexandrie] qui nous avaient suivis, puis de ceux qui venaient d'Egypte.6 [13] Là encore Dieu ouvrit pour nous une porte à la parole. Tout d'abord nous fûmes persécutés, frappés à coups de pierres, mais plus tard un nombre assez respectable de païens laissèrent les idoles et se convertirent à Dieu. Ils n'avaient pas jusque-là reçu la parole divine; elle leur était alors distribuée par nous pour la première fois. [14] Et comme si Dieu nous avait conduits auprès d'eux pour 325 cela, lorsque nous eûmes rempli cet office, il nous en retira, Émilien résolut en effet de nous faire changer de résidence et aller vers des pays plus rudes, à ce qu'il parut, et plus libyens et il ordonna que de partout on se dirigeât ensemble vers le Maréote, assignant à chacun comme résidence un bourg parmi ceux de la contrée. Pour moi il me plaça de préférence sur la route comme devant être arrêté le premier. Il avait en effet manifestement arrangé et préparé la chose de façon à ce que quand il voudrait nous prendre il nous eût tous facilement sous la main.7
[15] « Quant à moi, lorsque je reçus l'ordre de partir pour Képhro, j'ignorais où était ce pays, et j'en avais à peine entendu prononcer le nom autrefois, et cependant j'y allai avec courage et tranquillité, mais lorsqu'il me fut annoncé qu'il fallait émigrer vers Colluthion, ceux qui étaient auprès de moi savent comment je fus affecté (car ici je dois m'accuser) : [16] je fus d'abord accablée, je m'irritai fort ; si ces lieux m'étaient en effet plus connus et plus familiers, on disait qu'ils étaient vides de nos frères et de gens qui nous fussent sympathiques, et d'autre part exposés au tumulte des caravanes et aux incursions des brigands. [17] J'eus cependant une consolation, ce fut d'entendre les frères rappeler qu'on était plus voisin de la ville [d'Alexandrie]; d'une part Képhro nous avait procuré des relations nombreuses avec les frères d'Egypte, si bien qu'il avait été possible d'étendre plus au loin l'influence de l'Église ; mais d'autre part plus proches d'Alexandrie nous jouirions d'une façon plus continue de la vue de ceux qui nous sont vraiment affectionnés, très intimes et très chers, 327 car ils y devaient venir et faire séjour ; et comme dans les faubourgs écartés, des assemblées partielles y auraient lieu; il on arriva ainsi. »8
[18] Et après autre chose, il écrit encore ceci concernant ce qui lui est arrivé : « Germain s'honore de ses nombreuses confessions, il a du reste beaucoup à dire de ce qui a été fait contre lui ; combien pourrait-il en compter qui nous concernent? condamnations, confiscations, ventes aux enchères, pillages des biens, pertes des dignités, mépris de la gloire séculière, dédain des éloges des préfets, des gens du sénat et des ennemis, support des menaces, des clameurs, des dangers, des persécutions, de la vie errante, de la gêne et des afflictions de toutes sortes, telles qu'elles me sont arrivées sous Dèce et Sabinus, et maintenant encore sous Emilien.9 [19] Où Germain a-t-il été vu? Quel récit a-t-on fait de lui ? Mais je laisse la grande folie dans laquelle je suis tombé à cause de Germain, et quant à ce qui regarde la narration de chacune des choses qui me sont arrivées je remets aux frères qui les savent le soin de la faire. »
[20] Le même Denys dans sa lettre à Dométius et à Didyme, rappelle encore les incidents de la persécution en ces termes : « Les nôtres sont nombreux et vous ne les connaissez pas, il est superflu de faire la liste de leurs noms ; toutefois sachez que des hommes, des femmes, des jeunes gens, des vieillards, des jeunes filles, et des personnes avancées en âge, des soldats, de simples particuliers, des gens de toutes races et de tout âge, après avoir vaincu, les uns par les fouets et le feu, et les autres par le fer ont reçu les couronnes. [21] Pour d'autres 329 une période de temps tout à fait longue n'a pas suffi pour qu'ils parussent acceptables au Seigneur ; c'est ainsi, du reste, qu'il a semblé en être pour moi jusqu'à maintenant; c'est pourquoi il m'a réservé pour l'heure favorable que lui-même connaît, quand il dit : « Je t'ai exaucé au moment favorable et je t'ai secouru à l'heure du salut. »
[22] « Puis donc que vous cherchez à connaître ce qui nous concerne et que vous voulez qu'on vous raconte comment nous vivons, apprenez d'abord que nous avons été emmenés prisonniers par un centurion des officiers et les soldats ou serviteurs qui étaient avec eux, moi, Gaius, Faustus, Pierre et Paul. Des Maréotes survenant nous ont enlevés malgré nous; nous refusions de les suivre, mais ils nous ont entraînés de force.10 [23] Maintenant moi, Gaius et Pierre seuls après avoir été séparés de nos autres frères, avons été enfermés dans un pays désert et aride de la Libye ; trois jours de marche nous séparent de Parétonium. »
[24] Et un peu plus loin il dit : « Dans la ville des prêtres se sont cachés et ont visité secrètement les frères ce sont Maxime, Dioscore, Démétrius, Lucius ; ceux en effet qui étaient plus connus dans le monde, Faustin et Aquila, errent en Egypte ; quant aux diacres qui ont survécu à ceux qui sont morts dans l'île, ce sont Faustus, Eusèbe et Chérémon. C'est cet Eusèbe que Dieu a fortifié dès le début et préparé à s'acquitter avec courage du service des confesseurs en prison et à remplir la mission, non sans danger, d'ensevelir les corps des parfaits et bienheureux martyrs.11 [25] Car jusqu'à aujourd'hui le gouverneur 331 ne manque pas, lorsqu'on en amène quelques-uns devant lui, ou de les mettre à mort cruellement, ou de les déchirer en des tortures, ou de les faire languir en prison et dans les chaînes; il interdit que nul n'approche d'eux, et il veille strictement à ce que personne n'y paraisse. Cependant, Dieu, grâce au courage et à l'insistance des frères, procure un peu de soulagement aux affligés. » Voilà ce que dit Denys.12
[26] Il faut savoir qu'Eusèbe, que Denys a appelé diacre, a été peu après établi évêque de Laodicée en Syrie ; quant à Maxime, qu'il cite alors comme prêtre, il a succédé à Denys lui-même dans le gouvernement spirituel des frères d'Alexandrie; pour Faustus, qui s'était alors distingué avec lui dans la confession, il a été conservé jusqu'à la persécution de notre temps, véritable vieillard plein de jours ; il a terminé sa vie à notre époque par le martyre et a eu la tête tranchée.
Voilà ce qui arriva à Denys en ce temps-là.
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1-19 = FELTOE, 27, 10 -36, 7. ↩
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Cet Emilien ne doit pas être confondu avec le successeur de Gallus. Il prit lui-même la pourpre, sous le règne de Gallien ; mais Théodote, général de Gallien, le vainquit et le fit tuer. - Maxime devait succéder à Denys sur le siège d'Alexandrie. ↩
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Képhro, village dont on ne sait rien de plus. ↩
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Marcellus n'a pas été nommé précédemment; est-ce le frère de Rome qui a été pris avec eux? Ici Eusèbe est omis. ↩
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καλούμενα prouve que ce sens de κοιμητήριον est chrétien. Sur les cimetières, voy. DUCHESNE Hist, t. I, p. 387 ; et l'art, spécial du Dictionnaire d'archéologie de dom Cabrol. - « Accusabatur scilicet Dionysius a Germano quod conuentus fratrum non habuisset ente exotlam persecutionem, sed fuga saluti suae prospexisset. Quotiens enim ingruebat persecutio, solebant prius episcopi populum congregare » (VALOIS). ↩
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ὡς εἶπεν : voy. la n. sur viii 5 ↩
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λιβυκωτέρους : cf. x, 5. Cette expression est contredite par la mention du lac Maréotis ; voy. la n. de Schwartz. ↩
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γειτνιῴη SCHARTZ : γνειντιῶ, BDT γειτνιῶ EM, γειτνίᾶ AR2, .« ist nah » arm. - προάστείοις désigne la région qui entoure une ville; voy. BINGHAM, Antiq., IX, ii, 3 (FELTOR). ↩
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ὁμολογίας : Confessions de la foi devant les autorités en temps de pesécution. - πολλά τἑ εἶπεν WILAMOWITZ. - Sur la persécution sous Dèce cf. Sabinus, νον. VI, x,i 2. - Le deuxième ρῖα, devant μέχρι est une altération antérieure à Eusèbe. 547 - 20-25 = 69, 4. ↩
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στρατηγῶν : des magistrats civils, duumuiri, auxquels sont attachés les ὑπηρεταί, tandis que les soldats dépendent du centurion. — ἀφήρπασαν : sur ces événements, voy. VI, x. 6. ↩
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νήσῳ lat. arm., νόσῳ mss. : probablement une île du fleuve, connue des chrétiens; voy. SCHWAHTZ, p. lxxxvi. - τελείων : ces parfaits sont les martyrs; cf. VII, xii, 26. ↩
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Sur Eusèbe, voy. xxxii, 5; sur Maxime, xxviii, 3; la persécution où périt Faustus est celle de Dioctétien (303-304). ↩
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Kirchengeschichte (BKV)
11. Kap. Die damaligen Schicksale des Dionysius und der Ägypter.
Was Dionysius in der zu seiner Zeit aufs heftigste wütenden Verfolgung mit andern wegen seines Glaubens an den Gott des Alls erduldet, mögen seine eigenen Worte kundtun, welche er an Germanus,1 einen damaligen Bischof, der ihn zu verunglimpfen suchte, richtete und worin er sich also äußert: „Ich laufe tatsächlich Gefahr, in große Torheit und Unverständigkeit zu fallen,2 wenn ich notgezwungen über unsere wunderbare Führung durch Gott berichte. Doch da es heißt:3 ‚Es ist gut, das Geheimnis des Königs zu bewahren, rühmlich aber, die Taten Gottes zu offenbaren’, so will ich dem Angriffe des Germanus offen begegnen. Ich kam vor Ämilianus, nicht allein, sondern es folgten mir mein Mitpriester Maximus und die Diakonen Faustus, Eusebius und Chäremon. Auch trat mit uns ein einer der römischen Brüder, welche sich bei uns aufhielten. Nicht aber sagte mir Ämilianus in erster Linie: ‚Halte keine Versamm- S. 331 lungen ab!' Denn das zu sagen, erschien ihm nebensächlich und als das Letzte, ihm, der auf das Erste ging. Es war bei ihm nicht davon die Rede, daß wir andere nicht versammeln sollten, sondern davon, daß wir selber überhaupt nicht Christen sein dürften. Und so befahl er uns, vom Christentum zu lassen, und meinte, daß, wenn ich davon abfiele, die andern mir folgen würden. Ich gab eine Antwort, die der Lage entsprach und mit dem Satze sich berührte:4 ‚Man muß Gott mehr gehorchen als den Menschen.’ Ich bekannte offen und frei, daß ich den einen Gott verehre und sonst keinen und daß ich von ihm nicht lassen und nie aufhören werde, Christ zu sein. Darauf verwies er uns in ein in der Nähe der Wüste gelegenes Dorf, namens Kephro. Doch vernehmet die Worte selbst, die von beiden Seiten gesprochen und zu Protokoll genommen worden sind!
Nachdem Dionysius, Faustus, Maximus, Marcellus und Chäremon vorgeführt waren, erklärte der Statthalter Ämilianus: ‚Und mündlich habe ich zu euch gesprochen über die Güte unserer Herrscher gegen euch. Sie haben euer Wohl in eure eigenen Hände gelegt. Ihr braucht euch nur an das Naturgemäße zu halten und die Götter anzubeten, die ihr Reich behüten, dem Naturwidrigen aber zu entsagen. Was habt ihr darauf zu erwidern? Ich kann nämlich nicht annehmen, daß ihr gegen die Güte der Herrscher undankbar sein werdet, da sie euch zum Besseren nötigen.’Dionysius erwiderte: ‚Es beten nicht alle Menschen alle Götter an, sondern jeder gewisse, die er als solche anerkennt. Wir verehren und beten an den einen Gott und Schöpfer des Alls, der den gottgeliebtesten Kaisern Valerianus und Gallienus die Herrschaft gegeben hat. Ihn bitten wir auch ununterbrochen, daß ihre Herrschaft unerschüttert bleibe.’
Der Statthalter Ämilianus sprach zu ihnen: ‚Wer hindert euch denn, mit den Göttern, die es von Natur aus S. 332 sind, auch diesen anzubeten, sofern er ein Gott ist? Man hat euch ja nur den Befehl gegeben, Götter zu verehren, und zwar Götter, die alle kennen.’
Dionysius antwortete: ‚Wir beten keinen anderen Gott an.’
Der Statthalter Ämilianus erklärte ihnen: ‚Ich sehe, daß ihr zugleich undankbar und unempfindlich gegenüber der Güte unserer Kaiser seid. Daher werdet ihr nicht in dieser Stadt verbleiben. Ihr werdet in die Gegenden Libyens, und zwar nach dem Orte Kephro geschickt werden. Denn diesen Ort habe ich entsprechend dem Befehle unserer Kaiser ausgewählt. Auf keinen Fall soll es euch oder sonst jemand erlaubt sein, Versammlungen zu veranstalten oder die sog. Zömeterien zu besuchen. Sollte es sich aber zeigen, daß einer nicht an den von mir angewiesenen Ort gegangen, oder sollte er in einer Versammlung angetroffen werden, dann wird er sich selbst in Gefahr stürzen. Denn an der notwendigen Überwachung soll es nicht fehlen. Gehet also, wohin euch befohlen!’
Und obwohl ich krank war, verlangte er sofortige Abreise, ohne mir auch nur einen einzigen Tag Aufschub zu gönnen. Wie hätte ich also noch Zeit gehabt, zu überlegen, ob ich Versammlungen halten soll oder nicht?“
Weiter unten sagt Dionysius also: „Gleichwohl haben wir es mit Hilfe des Herrn nicht unterlassen, offen Versammlungen zu veranstalten. Mit großem Eifer rief ich die Christen der Stadt zusammen, wie wenn ich dort gewesen wäre. Körperlich war ich zwar, wie es heißt,5 abwesend, geistig aber war ich dabei. Auch in Kephro hielt sich bei uns eine große Gemeinde von Brüdern auf, die teils aus der Stadt gefolgt, teils aus Ägypten sich angeschlossen. Auch hier öffnete uns Gott eine Türe, das Wort zu verkünden.6 Anfangs allerdings wurden wir verfolgt und mit Steinen beworfen, später aber verließen nicht wenige von den Heiden ihre Götzen und bekehrten S. 333 sich zu Gott. Wir waren damals die ersten, die das Wort in sie säten, von dem sie zuvor nichts gehört hatten. Es war, als hätte uns Gott gerade deswegen zu ihnen geführt; denn nachdem wir diesen Dienst vollendet, führte er uns wieder von dannen. Ämilianus hatte nämlich, wie es schien, beschlossen, uns in recht rauhe und echt libysche Gegenden zu versetzen. Sämtliche verwies er so in die Landschaft Mareotis und bestimmte für jeden einen Flecken in dem Gebiete. Uns aber versetzte er mehr an die Landstraße, um uns zunächst fassen zu können. Denn offenbar richtete er es so ein, daß er, sobald er uns ergreifen wollte, alle leicht in seine Gewalt bekäme. Als ich den Befehl erhielt, nach Kephro zu gehen, fügte ich mich wohlgemut und in Ruhe, obwohl ich die Lage des Ortes nicht kannte, ja kaum den Namen desselben früher gehört hatte. Als mir aber gemeldet ward, daß ich in das Gebiet von Kolluthion übersiedeln solle — ich muß mich hier selbst anklagen —, so wissen die, welche bei mir gewesen, wie mir zu Mute war. Zuerst war ich niedergedrückt und sehr ungehalten. Denn wenn uns auch die Gegenden bekannter und vertrauter waren, so ermangelte der Bezirk, wie man berichtete, der Brüder und rechtschaffener Menschen und war der Belästigung durch die Reisenden und räuberischen Überfällen ausgesetzt. Doch erfuhr ich Trost, da die Brüder mich daran erinnerten, daß der Ort viel näher bei der Stadt läge und daß, so sehr Kephro durch den lebhaften Verkehr mit den Brüdern aus Ägypten uns eine gar mächtige kirchliche Tätigkeit ermöglichte, wir in Kolluthion doch zufolge seiner Stadtnähe öfter den Anblick der wahrhaft geliebten und sehr vertrauten und befreundeten Menschen genießen würden. Diese würden kommen und sich erquicken, und wie in entlegeneren Vororten würden hier und dort Versammlungen stattfinden. Und so geschah es auch.“
Und nach anderem schreibt Dionysius über seine Erlebnisse also: „Germanus rühmt sich seiner vielen Be- S. 334 kenntnisse. Allerdings vermag er vieles zu berichten, was ihm widerfahren ist. Wie viele Leiden könnte er aber von uns aufzählen! Er könnte berichten von Verurteilungen, Konfiskationen, Ächtungen, Güterberaubungen, Ehrenverlusten, von Geringschätzung weltlicher Ehren und Verachtung von Auszeichnungen seitens der Statthalter und des Senates und des Gegenteils davon, von Ertragung von Drohungen, Beschimpfungen, Gefahren, Verfolgungen, Irrsalen, Bedrängnissen und mannigfacher Kränkungen. Solche Leiden widerfuhren mir unter Decius und Sabinus und widerfahren mir noch jetzt unter Ämilianus. Wo aber war Germanus zu sehen? Wer sprach von ihm? Doch will ich von der großen Torheit lassen, in die ich mich des Germanus wegen gestürzt habe,7 und stelle darum die Erzählung der Einzelheiten den Brüdern anheim, die davon wissen.“
In dem Briefe an Dometius und Didymus gedenkt Dionysius der Verfolgung mit diesen Worten: „Es ist überflüssig, die Unsrigen namentlich aufzuzählen; denn ihrer sind viele, und zudem kennt ihr sie nicht. Nur sollt ihr wissen, daß Männer und Weiber, Jünglinge und Greise, Mädchen und alte Frauen, Soldaten und Bürger, jedes Geschlecht und jedes Alter, die einen durch Geißeln und Feuer, die andern durch das Schwert, den siegreichen Kampf gekämpft und die Kronen erlangt haben. Für andere freilich reichte auch eine sehr lange Zeit nicht hin, daß sie würdig erschienen, vom Herrn angenommen zu werden. Zu diesen scheine bis heute ich zu gehören. Er, der sagt:8 ‚Zu einer Zeit, die mir genehm ist, höre ich auf dich, und am Tage des Heiles helfe ich dir’, hat mich nämlich auf die ihm bekannte und gemäße Zeit aufbewahrt. Da ihr denn nach unserer Lage euch erkundigt und über unser Befinden Aufschluß wünscht, so habt ihr gewißlich vernommen, daß uns — mich, Gaius, Faustus, Petrus und Paulus —, als wir von einem Hauptmann und von Beamten und ihren Soldaten und Die- S. 335 nern gefangen abgeführt wurden, herzugekommene Mareoter gegen unseren Willen und ohne daß wir folgen wollten, mit Gewalt abfingen und wegschleppten. Ich, Gaius und Petrus sind nunmehr, von den anderen Brüdern getrennt, allein an einem einsamen und öden Orte Libyens eingeschlossen, drei Tagereisen von Parätonium entfernt.“
Bald darauf fährt Dionysius fort: „Um die Brüder unbemerkt zu besuchen, haben sich die Priester Maximus, Dioskur, Demetrius und Lucius in der Stadt verborgen, ebenso die Diakonen Faustus, Eusebius und Chäremon, welche die auf der Insel gestorbenen Brüder allein noch überlebt haben, während die bei der Welt allzu bekannten Priester Faustinus und Aquilas in Ägypten umherirren. Dem Eusebius hatte Gott von Anfang an die Kraft und die Befähigung gegeben, den eingekerkerten Bekennern unerschrocken beizustehen und ohne Rücksicht auf die Gefahren die Leichname der siegreichen und seligen Märtyrer zu bestatten. Denn der Statthalter steht bis jetzt nicht davon ab, die Vorgeführten, wie ich schon sagte, teils grausam hinzurichten, teils durch Foltern zu zerreißen oder in Kerkern und Ketten verschmachten zu lassen. Und er gibt seine Weisungen, daß niemand sie besuche, und forscht genau nach, ob nicht jemand sich bei ihnen zeige. Dennoch tröstet Gott die Heimgesuchten durch die Bereitwilligkeit und Ausdauer der Brüder.“
So schreibt Dionysius. Es ist noch zu bemerken, daß Eusebius, den Dionysius als Diakon bezeichnete, bald darauf Bischof von Laodicea in Syrien wurde. Maximus aber, von dem er damals als Presbyter sprach, sogleich nach Dionysius den Dienst an den Brüdern in Alexandrien übernahm, und Faustus, der sich mit ihm seinerzeit durch Bekennermut ausgezeichnet, noch bis in unsere Verfolgung herein lebte und in unseren Tagen sehr alt und hochbetagt durch Enthauptung den Märtyrertod starb.
Soviel über die Geschicke des Dionysius in jener Zeit. S. 336