XLIX.
De la vie des justes ressuscités 1. — Car alors, dit Notre-Seigneur, ils ne pourront plus mourir, » parce que le mariage a pour but la famille, que la famille se soutient par l'hérédité, et que les successions n'ont lieu.que par la mort : donc, où la mort n'existe pas, le mariage n'a plus de raison d'être. De même en effet que nos discours se composent et s'achèvent à J'aide de syllabes qui meurent et se succèdent, ainsi les hommes eux-mêmes, dont le langage est ainsi formé, concourent, en mourant et en se succédant, à la perfection de l'ordre de ce siècle, qui consiste dans la beauté des choses temporelles. Mais dans l'autre vie, comme le Verbe de Dieu dont nous jouirons n'a pas besoin, pour se compléter, de syllabes qui meurent et se succèdent, mais qu'il a en lui-même tout ce qui le rend parfait, en demeurant le même éternellement ; ceux -qui le posséderont et dont il sera à lui seul la vie, ne se feront point place par la mort, et ne se succéderont point par la naissance.
Luc, XX, 36. ↩
