XXIX.
Contre l'orgueil 1. — Jésus ayant dit à ses disciples qu'il ne faut point être dans l'inquiétude au suret des aliments, ajouta : « Ne vous élevez point dans des pensées d'orgueil, » C'est qu'en effet l'homme recherche d'abord ces sortes de biens afin de pourvoir à la nécessité; mais quand ensuite il les a en abondance, il commence à e n concevoir de l'orgueil, semblable à un blessé, qui se vanterait d'avoir beaucoup de remèdes à la maison, comme s'il ne serait pas meilleur pour lui d'être sans blessure, et de n'avoir besoin d'aucun remède.
De l'hydropique et de la femme courbée 2. — Notre-Seigneur compare très-justement l'hydropique à un animal tombé dans un puits, une telle maladie provenant de l'excès des humeurs: de même, parlant de cette femme courbée depuis dix-huit ans et qu'il avait délivrée, il la compare à un animal qu'on délie pour le mener à l'abreuvoir. Dans l'hydropique nous voyons la fidèle représentation du riche avare. Plus les humeurs déréglées abondent dans l'hydropique, plus il est consumé par la soif: de même plus les richesses dont on fait mauvais usage affluent, plus ces désirs de la cupidité s'allument chez l'avare. La femme courbée par la maladie, impuissante à se redresser, est le type de l'âme que les pensées terrestres ont affaiblie et abaissée, et qui ne peut plus s'occuper des choses divines.
