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The City of God
Chapter 3.--That the Enemies of God are So, Not by Nature, But by Will, Which, as It Injures Them, Injures a Good Nature; For If Vice Does Not Injure, It is Not Vice.
In Scripture they are called God's enemies who oppose His rule, not by nature, but by vice; having no power to hurt Him, but only themselves. For they are His enemies, not through their power to hurt, but by their will to oppose Him. For God is unchangeable, and wholly proof against injury. Therefore the vice which makes those who are called His enemies resist Him, is an evil not to God, but to themselves. And to them it is an evil, solely because it corrupts the good of their nature. It is not nature, therefore, but vice, which is contrary to God. For that which is evil is contrary to the good. And who will deny that God is the supreme good? Vice, therefore, is contrary to God, as evil to good. Further, the nature it vitiates is a good, and therefore to this good also it is contrary. But while it is contrary to God only as evil to good, it is contrary to the nature it vitiates, both as evil and as hurtful. For to God no evils are hurtful; but only to natures mutable and corruptible, though, by the testimony of the vices themselves, originally good. For were they not good, vices could not hurt them. For how do they hurt them but by depriving them of integrity, beauty, welfare, virtue, and, in short, whatever natural good vice is wont to diminish or destroy? But if there be no good to take away, then no injury can be done, and consequently there can be no vice. For it is impossible that there should be a harmless vice. Whence we gather, that though vice cannot injure the unchangeable good, it can injure nothing but good; because it does not exist where it does not injure. This, then, may be thus formulated: Vice cannot be in the highest good, and cannot be but in some good. Things solely good, therefore, can in some circumstances exist; things solely evil, never; for even those natures which are vitiated by an evil will, so far indeed as they are vitiated, are evil, but in so far as they are natures they are good. And when a vitiated nature is punished, besides the good it has in being a nature, it has this also, that it is not unpunished. 1 For this is just, and certainly everything just is a good. For no one is punished for natural, but for voluntary vices. For even the vice which by the force of habit and long continuance has become a second nature, had its origin in the will. For at present we are speaking of the vices of the nature, which has a mental capacity for that enlightenment which discriminates between what is just and what is unjust.
With this may be compared the argument of Socrates in the Gorgias, in which it is shown that to escape punishment is worse than to suffer it, and that the greatest of evils is to do wrong and not be chastised. ↩
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La cité de dieu
CHAPITRE III.
LES ENNEMIS DE DIEU NE LE SONT POINT PAR LEUR NATURE, MAIS PAR LEUR VOLONTÉ.
L’Ecriture appelle ennemis de Dieu ceux qui s’opposent à son empire, non par leur nature, mais par leurs vices; or, ce n’est point à Dieu qu’ils nuisent, mais à eux-mêmes. Car ils sont ses ennemis par la volonté de lui résister, non par le pouvoir d’y réussir. Dieu, en effet, est immuable et par conséquent inaccessible à toute dégradation. Ainsi donc le vice qui fait qu’on résiste à Dieu est un mal, non pour Dieu, mais pour ceux qu’on appelle ses ennemis. Et pourquoi cela, sinon parce que ce vice corrompt en eux un bien, savoir le bien de leur nature? Ce n’est donc pas la nature, mais le vice qui est contraire à Dieu. Ce qui est mal, en effet, est contraire au bien. Or, qui niera que Dieu ne soit le souverain bien? Le vice est donc contraire à Dieu, comme le mal au bien. Cette nature, que le vice a corrompue, est aussi un bien sans doute, et, par conséquent, le vice est absolument contraire à ce bien; mais voici la différence:
s’il est contraire à Dieu, c’est seulement comme mal, tandis qu’il est contraire doublement à la nature corrompue, comme mal et comme chose nuisible. Le mal, en effet, ne peut nuire à Dieu; il n’atteint que les natures muables et corruptibles, dont la bonté est encore attestée par leurs vices mêmes ; car si elles n’étaient pas bonnes, leurs vices ne pourraient leur être nuisibles. Comment leur nuisent-ils, en effet? n’est-ce pas en leur ôtant leur intégrité, leur beauté, leur santé, leur vertu, en un mot tous ces biens de la nature que le vice a coutume de détruire ou de diminuer? Supposez qu’elles ne renfermassent aucun bien, alors le vice, ne leur ôtant rien, ne leur nuirait pas, et partant, il ne serait plus un vice; car il est de l’essence du vice d’être nuisible. D’où il suit que le vice, bien qu’il ne puisse nuire au bien immuable, ne peut nuire cependant qu’à ce qui renferme quelque bien, le vice ne pouvant être qu’où il nuit. Dans ce sens, on peut dire encore qu’il est également impossible au vice d’être dans le souverain bien et d’être ailleurs que dans un bien. Il n’y a donc que le bien qui puisse être seul quelque part; le mal, en soi, n’existe pas. En effet, ces natures mêmes qui ont été corrompues par le vice d’une mauvaise volonté elles sont mauvaises, à la vérité, en tant que corrompues, mais, en tant que natures, elles sont bonnes. Et quand une de ces natures corrompues est punie, outre ce qu’elle renferme de bien, en tant que nature, il y a encore en elle cela de bien qu’elle n’est pas impunie1. La punition est juste, en effet, et tout ce qui est juste est un bien. Nul ne porte la peine des vices naturels, mais seulement des volontaires, car le vice môme, qui par le progrès de l’habitude est devenu comme naturel, a son principe dans la volonté. Il est entendu que nous ne parlons en ce moment que des vices de cette créature raisonnable où brille la lumière intelligible qui fait discerner le juste et l’injuste.
C’est la propre doctrine de Platon, particulièrement développée dans le Gorgias. ↩