A MARCELLA. EXAMEN DE LA VERSION D’AQUILA. — SOUHAITS POUR LA SANTÉ d’ALBINA.
Lettre écrite de Rome, en 384.
Deux motifs m'ont empêché de vous écrire plus au long: d'abord, le porteur était sur son départ; ensuite, je ne pouvais le faire sans interrompre un autre ouvrage auquel je travaille. Voulez-vous savoir quel est cet ouvrage si grand, si important qu'il ne me permet pas de vous écrire? C'est la confrontation de la version d'Aquila avec le texte hébreu, pour voir si les Juifs, ces ennemis déclarés de Jésus-Christ, n'y ont rien changé; et je vous avoue que j'y ai découvert bien des choses dont nous pouvons nous servir utilement pour prouver les dogmes de notre foi. J'ai déjà examiné le psautier, les livres des prophètes, de Salomon et des Rois; j'en suis à l'Exode que les hébreux appellent «Ellesmoth, » après quoi je passerai au Lévitique. Vous voyez bien qu'on ne doit rien préférer à un ouvrage de cette importance; cependant, pour que votre courrier ne soit pas venu inutilement, j'ai joint à ce petit billet lieux lettres que j'écris à sainte Paula et à sa chère Eustochia. Vous pouvez les lire, et si vous y trouvez quelque chose qui vous fasse plaisir et qui vous instruise, regardez-les comme si je les adressais à vous-même.
Je souhaite que notre mère Albina soit en bonne santé; je parle de celle du corps, car pour celle de Pâme je suis persuadé qu'elle est parfaite. Saluez-la, je vous prie, de ma part, et rendez-lui pour moi tous les devoirs d'amitié et de respect que nous sommes doublement obligés de lui rendre à titre de bonne mère et de véritable chrétienne.
