11.
Peut-être n’ont-ils pas lu ces histoires comme trop anciennes; mais ont-ils le moindre souvenir de l’Evangile? Les disciples se cachèrent par peur des Juifs, et Paul, à Damas, recherché par le préfet,1 se fit descendre du haut du rempart dans une corbeille pour échapper aux mains de son persécuteur. Quand l’Ecriture rapporte de tels exemples des saints, quel prétexte trouveront-ils pour justifier leur témérité? Leur adresseront-ils le reproche de lâcheté? c’est une audace de furieux. Les accuseront-ils d’avoir agi contre la volonté de Dieu? c’est une complète ignorance de l’Ecriture. Un commandement de la Loi veut qu’on établisse des villes de refuge où puissent trouver leur salut ceux qu’on poursuit pour les mettre à mort. Lorsque, dans l’accomplissement des siècles, le Verbe du Père, qui avait parlé à Moïse, vient en personne, il donne ce précepte Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Quand, ajoute-il un peu plus loin, vous verrez que l’abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel sera dans le lieu saint, que celui qui lit comprenne. Alors, que ceux qui seront dans la Judée fuient sur les montagnes; que celui qui sera sur le toit, ne descende pas pour emporter quelque chose de la maison; que celui qui sera dans le champ, ne retourne point pour prendre ses vêtements. C’est la connaissance de ces paroles qui inspirait la conduite des saints2 car ce que vient de prescrire le Seigneur, il l’avait déjà fait entendre par la bouche des saints, avant sa descente dans la chair; et la règle qui conduit les hommes à la perfection, est d’accomplir les commandements de Dieu.
Dans les Actes des Apôtres, IX, 24, ce sont les juifs eux-mêmes qui font la garde aux portes de Damas pour tuer Pan!. Recherché par le préfet est une addition d’Athanase et une allusion à sa propre situation. ↩
Il s’agit ici des saints de l’Ancien Testament aussi bien que de ceux du Nouveau, comme l’indique la phrase suivante. ↩
