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Contre les Valentiniens

XXVII.

Maintenant j'achève ce qui concerne leur Christ. Quelques-uns greffent sur lui Jésus, avec autant de licence qu'ils introduisent la semence spirituelle dans la substance animale, lorsqu'ils la fortifient par le souffle divin, amas d'extravagances qu'ils débitent sur les hommes et leurs dieux. Ils veulent, en effet, que le Démiurgue ait aussi son Christ, fils qu'il a engendré de sa substance. Il l'a créé animal, disent-ils; c'est le même qui a été proclamé par les prophètes; son existence est une question de préposition, c'est-à-dire qu'il est né par une vierge et non d'une vierge; parce que, descendu dans une vierge, il la traversa plutôt qu'il n'en sortit selon les lois de la génération, passant par son canal plutôt que prenant naissance en elle, et au lieu de l'avoir pour mère, ne s'en servant que comme d'un chemin. Soter, sous la forme d'une colombe, descendit donc alors sur ce Christ dans le sacrement du baptême. Or, il y eut aussi dans ce Christ un assaisonnement de la semence spirituelle d'Achamoth, sans doute pour prévenir la corruption de tout le mélange. En effet, ils lui donnent pour renfort quatre substances, à l'exemple de la Tétrade souveraine: la substance d'Achamoth, ou la spirituelle; celle du Démiurgue, ou l'animale; la corporelle ou inénarrable; et enfin celle de Soter, c'est-à-dire celle de la colombe. Quant à Soter, il demeura jusqu'à la fin dans le Christ, impassible, insaisissable, inaccessible aux outrages. En un mot, aussitôt qu'on en vint aux actes de violence, il se retira de lui pendant l'instruction dirigée par Pilate, Conséquemment la semence de la mère ne fut point en butte aux outrages, parce qu'elle est incapable d'être atteinte par eux, ignorée du Démiurgue lui-même. Celui qui souffre, c'est le Christ animal, le Christ charnel, à l'imitation de ce Christ supérieur qui, pour produire Achamoth, avait été étendu sur la Croix, c'est-à-dire sur Horus, sous une forme substantielle, mais non sensible. Voilà comme ils défigurent nos dogmes, Chrétiens imaginaires eux-mêmes.

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Against the Valentinians

Chapter XXVII.--The Christ of the Demiurge, Sent into the World by the Virgin. Not of Her. He Found in Her, Not a Mother, But Only a Passage or Channel. Jesus Descended Upon Christ, at His Baptism, Like a Dove; But, Being Incapable of Suffering, He Left Christ to Die on the Cross Alone.

I now adduce ¹ (what they say) concerning Christ, upon whom some of them engraft Jesus with so much licence, that they foist into Him a spiritual seed together with an animal inflatus. Indeed, I will not undertake to describe ² these incongruous crammings, ³ which they have contrived in relation both to their men and their gods. Even the Demiurge has a Christ of His own--His natural Son. An animal, in short, produced by Himself, proclaimed by the prophets--His position being one which must be decided by prepositions; in other words, He was produced by means of a virgin, rather than of a virgin! On the ground that, having descended into the virgin rather in the manner of a passage through her than of a birth by her, He came into existence through her, not of her--not experiencing a mother in her, but nothing more than a way. Upon this same Christ, therefore (so they say), Jesus descended in the sacrament of baptism, in the likeness of a dove. Moreover, there was even in Christ accruing from Achamoth the condiment of a spiritual seed, in order of course to prevent the corruption of all the other stuffing. ⁴ For after the precedent of the principal Tetrad, they guard him with four substances--the spiritual one of Achamoth, the animal one of the Demiurge, the corporeal one, which cannot be described, and that of Soter, or, in other phrase, the columbine. ⁵ As for Soter (Jesus), he remained in Christ to the last, impassible, incapable of injury, incapable of apprehension. By and by, when it came to a question of capture, he departed from him during the examination before Pilate. In like manner, his mother's seed did not admit of being injured, being equally exempt from all manner of outrage, ⁶ and being undiscovered even by the Demiurge himself. The animal and carnal Christ, however, does suffer after the fashion ⁷ of the superior Christ, who, for the purpose of producing Achamoth, had been stretched upon the cross, that is, Horos, in a substantial though not a cognizable ⁸ form. In this manner do they reduce all things to mere images--Christians themselves being indeed nothing but imaginary beings!