Edition
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De corona militis
XIV
[1] Tanto abest ut capiti suo munus inferat idololatriae, immo iam dixerim Christo, siquidem caput uiri Christus est: tam liberum quam et Christus, ne uelamento quidem obnoxium, nedum obligamento. Porro et quod obnoxium est uelamento, caput feminae, hoc ipso iam occupatum non uacat etiam obligamento. Habet humilitatis suae sarcinam. [2] Si nudo capite uideri non debet propter angelos, multo magis coronato. Fortasse tunc illos coronato scandalizauerit. Quid enim est in capite feminae corona quam formae lena, quam summae lasciuiae nota, extrema negatio uerecundiae, conflatio inlecebrae? Propterea nec ornabitur operosius mulier ex apostoli prospectu, ut nec crinium artificio coronetur. [3] Qui tamen et uiri caput est et feminae facies, uir ecclesiae Christus Iesus, quale, oro te, sertum pro utroque sexu subiit? Ex spinis, opinor, et tribulis, in figuram delictorum quae nobis protulit terra carnis, abstulit autem uirtus crucis, omnem aculeum mortis in dominici capitis tolerantia obtundens, certe praeter figuram: contumelia in promptu est, et dedecoratio et turpitudo et his implexa saeuitia. [4] Quae tunc Domini tempora et foedauerunt et lancinauerunt, uti tu nunc laurea et myrto et olea et inlustriore quaque fronde et, quod magis usui est, centenariis quoque rosis de horto Midae lectis et utrisque liliis et omnibus uiolis coroneris, etiam gemmis forsitan et auro? ut et illam Christi coronam aemuleris, quae postea ei obuenit? Atquin et fauos post fella gustauit, nec ante rex gloriae a caelestibus salutatus est quam rex Iudaeorum proscriptus in cruce, minoratus primo a patre modico quid citra angelos, et ita gloria et honore coronatus. Si ob haec caput ei tuum debes, tale, si forte, ei repende, quale suum pro tuo obtulit, aut nec floribus coroneris si spinis non potes, quia floribus non potes.
Übersetzung
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De la couronne du soldat
XIV.
A plus forte raison le Chrétien se gardera-t-il de placer sur sa tète, que dis-je, sur le Christ lui-même, le sceau de l'idolâtrie, puisque « le Christ est le chef de l'homme, » chef non moins libre que le Christ lui-même, affranchi de tout voile, à plus forte raison de tout lien. La tête qui est assujettie au voile, celle de la femme, déjà couverte par ce voile, ne laisse plus de place à ce bandeau de la couronne: elle porte déjà le fardeau de son humiliation. Si « la femme ne doit point se montrer la tête nue, à cause des anges, » à plus forte raison, avec la tête couronnée, pourra-t-elle être un objet de chute pour tous ces couronnés. Qu'est-ce, en effet, que la couronne sur la tête d'une femme? une enseigne de sa beauté; une marque publique de sa mollesse; une dernière apostasie de la pudeur; un brasier de luxure. Conséquemment la femme, d'après le conseil de l'Apôtre, ne se parera point avec trop d'attention, « de peur que l'artifice de ses cheveux ne lui serve de couronne. » Mais, je te le demande, « celui qui est le chef de l'homme, » la beauté de la femme, Jésus-Christ, époux de l'Eglise, quelle couronne a-t-il portée pour l'un et l'autre sexe? Une couronne, si je ne me trompe, formée d'épines et de chardons, pour figurer les péchés que la terre de la chair a produits pour nous, mais qu'a détruits la vertu de la croix, émoussant jusqu'aux derniers aiguillons de la mort par les souffrances de celui qui est notre chef et notre Seigneur. Assurément, outre ce qu'elle signifie, elle laisse assez voir l'outrage, la honte, le déshonneur et la barbarie qui, mêlés ensemble, ont souillé et déchiré les tempes du Seigneur. Couronne-toi maintenant de laurier, de myrte, d'olivier, et de quelque autre feuillage célèbre, ou, comme le veut la coutume, de rosés à cent feuilles choisies dans le jardin de Midas. Ajoute des lis de chaque espèce, des violettes de toute nature, et peut-être des perles et de l'or, afin d'imiter cette |151 couronne du Christ, qui lui échut dans la suite, « parce qu'après le fiel il goûta au rayon de miel, » et qu'il ne fut salué par la cour céleste le roi de gloire que quand il eut été attaché ignominieusement à la croix, comme roi des Juifs, « d'abord abaissé un moment par son Père au-dessous des anges, et ensuite couronné par lui de gloire et d'honneur. » Si pour tous ces bienfaits; tu lui dois ta tête, rends-la lui, si tu peux, telle qu'il a sacrifié sa propre tête pour la tienne. Du moins, ne te couronne pas de fleurs, si tu n'oses te couronner d'épines; car pour des fleurs, tu ne le peux pas.