Edition
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De corona militis
VIII
[1] Tene interim hunc finem, dum incursum quaestionis excutio. Iam enim audio dici et alia multa, ab eis prolata quos saeculum deos credidit, tamen et in nostris hodie usibus et in pristinorum sanctorum et in Dei rebus et in ipso Christo deprehendi, non alias scilicet homine functo quam per communia ista instrumenta exhibitionis humanae. Plane ita sit, nec antiquius adhuc in origines disceptabo. [2] Primus litteras Mercurius enarrauerit: necessarias confitebor et commerciis rerum et nostris erga Deum studiis. Sed et si neruos idem in sonum strinxit, non negabo et hoc ingenium eius sanctis fecisse et Deo ministrasse, audiens Dauid. Primus medellas Aesculapius explorauerit: meminit et Esaias Ezechiae languenti aliquid medicinale mandasse, scit et Paulus stomacho uinum modicum prodesse. Sed et Minerua prima molita sit nauem: uidebo nauigantem Ionan et apostolos. [3] Plus est quod et Christus uestitur; habebit etiam, paenulam Paulus. Si et uniuscuiusque suppellectilis et singulorum uasorum aliquem ex diis saeculi auctorem nominaris, agnoscam necesse est et recumbentem in lectulo Christum, et cum peluem discipulorum pedibus offert, et cum aquam ex urceo ingerit, et cum linteo circumstringitur, propria Osiridis ueste. [4] Huiusmodi quaestioni sic ubique respondeo, admittens quidem utensilium communionem, sed prouocans eam ad rationalium et inrationalium distinctionem, quia passiuitas fallit obumbrans corruptelam conditionis qua subiecta est uanitati. [5] Dicimus enim ea demum et nostris et superioribus usibus et Dei rebus et ipsi Christo competisse, quae meras utilitates et certa subsidia et honesta solacia necessariis uitae humanae procurant, ut et ipso Deo inspirante dantur, priore prospectore et instructore et oblectatore, si forte, hominis sui; quae uero hunc ordinem excesserunt, ea non conuenire usibus nostris, praesertim quae propterea scilicet nec apud sanctum ullum nec in Dei rebus nec in conuersationibus Christi recognosci est.
Übersetzung
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De la couronne du soldat
VIII.
Tiens donc ceci pour certain, en attendant que je détruise une objection qui se présente. J'entends déjà que l'on me dit: « Beaucoup d'autres choses ont été introduites par ceux que le siècle honore comme des dieux; on ne laisse pas néanmoins de les rencontrer dans nos usages d'aujourd'hui, dans les usages de nos saints prédécesseurs, dans les choses de Dieu, et dans le Christ lui-même, qui assurément ne se montra homme ici-bas que par ces organes communs à la personnalité humaine. » Eh bien, d'accord! Aussi ne m'arrêterai-je pas plus longtemps sur les origines. Que Mercure ait le premier enseigné les lettres, je ne les déclarerai pas moins indispensables aux relations humaines et à nos études envers Dieu. Qu'il ail le premier tendu des cordes pour en tirer des sons, du moment que j'entends David, je ne nierai point que le génie des saints ne l'ait pratiqué aussi pour le service de Dieu. Qu'Esculape le premier ait essayé la médecine; il me souvient qu'Isaïe prescrivit à Ezéchias malade quelques médicaments. Paul n'ignore pas non plus « qu'un peu de vin réconforte l'estomac. » Que Minerve ait construit le |140 premier navire: je vois Jonas et les Apôtres naviguer. Il y a plus; le Christ est couvert d'une robe; Paul porte un manteau. Vous me nommez un dieu du siècle comme auteur de chaque vase, de chaque meuble: mais reconnaissez nécessairement, vous dirai-je, que le Christ repose sur un lit, qu'il présente le bassin aux pieds de ses disciples, qu'il verse de l'eau d'une amphore, et qu'il se ceint avec un linge blanc qui est le vêtement particulier d'Osiris. Je réponds donc à cette question dans tous ses points, en accordant que l'usage de ces meubles est commun à tous, mais en les distinguant en légitimes et illégitimes, parce que l'usage nous trompe, en nous cachant la corruption de leur situation présente par laquelle « ils sont sujets à la vanité. » Nous disons enfin qu'ils ont servi à nos usages, à ceux de nos devanciers, aux choses de Dieu, et au Christ lui-même, comme apportant de simples utilités, des aides certaines et d'honnêtes soulagements aux nécessités de la vie humaine, de manière qu'il faut les croire inspirés par Dieu lui-même, dont la providence veillait à l'instruction, aux besoins et peut-être aux plaisirs de l'homme, sa créature. Mais tout ce qui dépasse l'ordre ci-dessus ne convient point à nos usages, surtout ce qui, à cause des raisons précédentes, ne peut se reconnaître ni dans le monde, ni dans les choses de Dieu, ni dans les errements du Christ.