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Les confessions de Saint Augustin
CHAPITRE III. VICES DE SON ÉDUCATION.
5. Et, cette même année, ramené de Madaure, ville voisine de notre séjour et mon premier pèlerinage littéraire et oratoire, j’avais interrompu mes études. On préparait la dépense d’un plus lointain exil à Carthage, mon père, humble citoyen du municipe de Thagaste, consultant moins sa fortune que son ambition. Eh! pour qui ce récit? Pas pour vous, mon Dieu; mais en m’adressant à vous, je parle à tous les hommes mes frères, si peu qu’ils soient ceux à qui ces pages tomberont entre les mains. Et pourquoi ? Pour que tout lecteur considère avec moi de quel profond abîme il nous faut crier vers vous. Et néanmoins se confesser de coeur, vivre de foi, quoi de plus près de votre oreille? Quelles louanges alors ne prodiguait-on pas à mon père pour fournir, au delà de ses ressources, au studieux et lointain voyage de son fils? Combien de citoyens beaucoup plus opulents que lui étaient loin d’avoir tel souci de leurs enfants? Et ce même père ne s’inquiétait pas si je croissais pour vous, si j’étais chaste, pourvu que je fusse disert, ou plutôt désert sans votre culture, ô Dieu, bon, vrai, seul maître du champ de mon coeur ?
6. Or, à cet âge de seize ans, des affaires domestiques ayant mis entre mes études un intervalle de vacances oisives, je vécus chez mes pare et mère, et c’est alors que les ronces des désirs impurs s’élevèrent au-dessus de ma tête, et nulle main n’était là pour les arracher. Loin de là; mon père s’aperçoit un jour, au bain, de ma pubescence qui, déjà, me couvrait d’un manteau de frémissantes inquiétudes, et, tressaillant comme à l’aspect de ses petits-fils, dans sa joie, il en fait part à ma mère. Joie de l’ivresse où ce monde vous oublie, vous, son Créateur, pour aimer vos créatures au lieu de vous, enivré qu’il est du vin invisible d’une volonté pervertie et livrée aux vils penchants. Mais déjà dans le coeur de ma mère vous aviez commencé votre temple et jeté les assises de votre sainte habitation. Mon père n’était encore, lui, que simple catéchumène, et tout récemment. Elle frémit donc de pieuse épouvante, et trembla; quoique je ne fusse pas encore fidèle, elle craignit pour moi ces voies tortueuses où s’engagent ceux qui vous présentent le dos et non la face.
7. Hélas! osé-je encore dire que vous gardiez le silence, ô mon Dieu, quand je m’éloignais de vous? Etait-ce ainsi que vous vous taisiez pour moi? Et de qui étaient donc ces suaves paroles, que, par la bouche de ma mère, votre servante fidèle, vous me disiez à l’oreille? Et rien n’en descendait dans mon coeur pour l’incliner à l’obéissance. Elle me recommandait instamment, et m’avertit un jour en secret, avec quelle sollicitude! je m’en souviens, de me dérober à tout amour impudique et surtout adultère. Je prenais cela pour des avis de femme, que j’eusse rougi d’écouter. Et c’étaient les vôtres, et je l’ignorais; et je pensais que vous vous taisiez, et que seule elle parlait, elle par qui vous me parliez; et c’est vous que je méprisais en elle, moi son fils, fils de votre servante, et votre serviteur. Mais je ne savais pas, et je me précipitais avec tant d’aveuglement, qu’entre ceux de mon âge j’étais honteux de mon infériorité de honte; car je les entendais se vanter de leurs excès, et se glorifier d’autant plus qu’ils étaient plus infâmes ; et j’avais à coeur de pécher; soif de plaisir et soif de gloire. Qu’y a-t-il de blâmable que le vice? Moi, crainte du blâme, je devenais plus vicieux. Et à défaut de crime réel pour m’égaler aux plus corrompus, je feignais ce que je n’avais point fait; j’avais peur de paraître d’autant plus méprisable que j’étais plus innocent, d’autant plus vil que j’étais plus chaste.
8. Voilà avec quels compagnons je courais les places de Babylone, et me roulais dans sa fange (374) comme dans des eaux de senteur et de parfums de cinnamome. Et pour m’attacher plus victorieusement au principe du péché, l’ennemi invisible me foulait aux pieds, et me séduisait, si facile que j’étais à séduire! Sortie du coeur de la cité abominable, mais culminant, lente encore, dans les voies du retour, la mère de ma chair m’avertit bien de garder la pudeur, et pourtant cette confidence de son mari n’éveilla pas en elle la pensée de resserrer dans les limites de l’amour conjugal, sinon de couper au vif ces instincts passionnés dont les germes, déjà si funestes, offraient à ses alarmes le présage des plus grands dangers. Elle négligea le remède, dans la crainte que toute mon espérance ne fût entravée par la chaîne du mariage; non pas cette espérance de la vie future qu’elle plaçait en vous, ma pieuse mère, mais l’espérance d’un avenir littéraire dont ils étaient l’un et l’autre trop jaloux pour moi; lui, parce qu’il ne songeait guère à vous, et rêvait des vanités pour moi; elle, parce que loin de croire que ces études me fussent nuisibles, elle les regardait comme des échelons qui devaient m’élever jusqu’à votre possession.
Telles sont les conjectures que hasardent mes souvenirs sur les dispositions de mes parents. Et puis au lieu d’user d’une sage sévérité, on lâchait la bride en mes divertissements à la multitude de mes passions déréglées, et un épais brouillard interceptait sans cesse à ma vue, ô mon Dieu, la lumière de votre vérité ! « Et mon iniquité naissait comme de mon embonpoint (Ps. LXXII, 7). »
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Bekenntnisse
3. Die Pläne der Eltern Augustins.
In jenem Jahre erfuhren meine Studien eine Unterbrechung, als mir nach meiner Rückkehr aus dem nahen Madaura, wo ich mich bereits zum Studium der Grammatik und Rhetorik aufgehalten hatte, die Mittel für einen längeren Aufenthalt in Karthago bereitgestellt wurden; das allerdings entsprach mehr dem Ehrgeiz als dem Vermögen meines Vaters, eines immerhin nur bescheidenen S. 29 Bürgers von Tagaste. Doch wem erzähle ich dies? Doch nicht dir, mein Gott, sondern vor deinem Angesichte erzähle ich dies meinem Geschlechte, dem Menschengeschlechte, mag auch die Zahl derer, die je auf diese meine Schrift geraten, nur gering sein. Und warum tue ich dies? Doch nur deshalb, damit ich und alle Leser erkennen, aus welch großer Tiefe wir zu dir rufen dürfen. Und wem neigt sich dein Ohr lieber als einem reuigen Herzen und einem Leben im Glauben? Denn wer erhob damals nicht jenen Mann, meinen Vater, mit Lobsprüchen, daß er über sein Vermögen hinaus alles, was man für einen Studienaufenthalt in der Ferne braucht, auf seinen Sohn aufwenden wollte? Dachten doch viele weit besser gestellte Bürger nicht daran, ihren Kindern ein solches Opfer zu bringen. Dabei aber kümmerte es meinen Vater gar nicht, welche Entwicklung ich vor dir nahm oder wie keusch ich war, wenn ich nur beredt war; in Wirklichkeit aber war ich verwildert, da ich fern von deiner Pflege war, o Gott, der du der einzige wahre und gute Herr deines Ackers, meines Herzens, bist.
Als aber in jenem meinem sechzehnten Lebensjahre wegen der häuslichen Verhältnisse eine Unterbrechung der Studien eintrat und ich bei den Eltern weilte, da wuchsen die Dornen der Lüste über mein Haupt, ohne daß auch nur eine Hand sich regte, sie auszurotten. Im Gegenteil! Als mein Vater mich einst im Bade erblickte, mit den Zeichen der Mannbarkeit angetan und von jugendlicher Sinnlichkeit erfüllt, da zeigte er dies frohlockend meiner Mutter an, gleich - als ob er schon von jetzt an auf Enkel rechnete. Er frohlockte in jenem Freudenrausche, in dem diese Welt dich, ihren Herrn, vergißt und statt deiner das Geschöpf liebt, ein Freudenrausch, der von dem unsichtbaren Weine ihres verkehrten, nur auf das Niedrigste gerichteten Willens kommt. Aber in der Mutter Herz hattest du schon den Bau deines Tempels begonnen, den Anfang deiner heiligen Wohnung, während jener noch Katechumen und das auch erst seit kurzem war. Daher erbebte auch die Mutter, fromm wie sie war, in Zittern und Schrecken und fürchtete für mich, obwohl ich noch nicht gläubig S. 30 war, dennoch die krummen Pfade, die alle die wandeln, die „dir den Rücken zukehren und nicht das Angesicht“1.
Wehe mir! Und darf ich wirklich sagen, o mein Gott, du habest geschwiegen, da ich mich immer weiter von dir entfernte? Wärest du denn wirklich mir damals stumm gewesen? Waren es nicht deine Worte, die du mir durch meine Mutter, deine Magd, ins Ohr geflüstert? Doch ohne Erfolg drangen die Worte mir ins Herz. Denn sie wollte es so, und ich erinnere mich, wie sie insgeheim inständig warnte, Unzucht zu treiben und vor allem irgend jemandes Frau zu verführen. Diese Ermahnungen kamen mir weibisch vor, und ich hätte mich geschämt, ihnen nachzugehen. Doch sie stammten von dir, ohne daß ich es wußte, und ich meinte, daß du schwiegest und jene spräche; obwohl du also für mich nicht stumm warst, wurdest du in ihr von mir verachtet von mir, ihrem Sohne, dem „Sohne deiner Magd, deinem Knechte“2. Doch ich wußte es nicht und stürmte in solch blinder Leidenschaft vorwärts, daß ich mich unter meinen Altersgenossen schämte, wenn das Maß meiner Schändlichkeit geringer war; hörte ich sie doch mit ihren schimpflichen Handlungen prahlen und sich umso mehr rühmen, je verworfener sie waren. So gelüstete auch mich nach solchem Tun, nicht nur aus Lust nach der Tat, sondern auch nach dem Lobe. Gibt es nun außer dem Laster noch etwas Tadelnswertes? Nein! Ich stürzte mich aber, um nicht getadelt zu werden, in immer mehr Laster; und lag nichts vor, was mich meinen verworfenen Kameraden gleich gemacht hätte, so erlog ich Taten, die ich nicht begangen, um nicht etwa wegen zu großer Unschuld verächtlicher, wegen zu großer Keuschheit geringer dazustehen.
Sieh, mit welchen Genossen ich da die Straßen Babylons durchwanderte und in seinem Kote mich wälzte, als sei es Zimt und köstliche Salbe. Und damit ich umso fester an ihm hinge, spornte mich der unsichtbare Feind und verführte mich, da ich ja leicht zu verführen S. 31 war. Meine leibliche Mutter nämlich, die schon aus Babylons Mitte geflohen war, in seiner Umgebung aber noch zögernden Schrittes sich aufhielt, machte sich nicht in gleichem Maße, wie sie mich zur Keuschheit ermahnte, so auch Sorgen inbetreff dessen, was sie von ihrem Manne gehört hatte; sie erachtete es als ebenso verderblich und für meine Zukunft gefährlich, meine Sinnlichkeit durch das Band der Ehe zu zügeln, wenn sie nicht ganz und gar ausgebrannt werden könnte. Sie machte sich keine Sorgen, weil sie fürchtete, die Fessel der Ehe könnte meinen Hoffnungen ein Hemmnis sein nicht jener Hoffnung des zukünftigen Lebens, die sie auf dich setzte, sondern der Hoffnung auf wissenschaftliche Ausbildung, die ich mir nach beider Eltern Willen in übertriebener Weise aneignen sollte; wünschte es doch der Vater, weil er an dich fast gar nicht, an mich aber nur aus Eitelkeit dachte, die Mutter, weil sie jene Kenntnisse nicht nur für nicht schädlich, sondern, um zu dir zu gelangen, eher für förderlich hielt. So vermute ich wenigstens, wenn ich mir, soweit es geht, den Charakter meiner Eltern vergegenwärtige. Auch ließ man mir zum Spielen die Zügel weit über das rechte Maß der Strenge hinaus schießen, so daß sich verschiedene ausgelassene Neigungen entwickelten. Und bei allem verhüllte Finsternis, o mein Gott, das helle Licht deiner Wahrheit, „und es sproß hervor wie aus fettem Boden meine Bosheit“3.