CHAPITRE IX. LE VERBE PARLE A NOTRE COEUR.
11. C’est dans ce Principe, ô Dieu, que vous avez fait le ciel et la terre; c’est dans votre Verbe, votre Fils, votre vertu, votre sagesse, votre vérité ; par une parole, par une opération admirable. Qui pourra comprendre cette merveille? qui pourra la raconter? Quelle est cette lumière qui par intervalle m’éclaire, et frappe mon coeur sans le blesser; le glace d’épouvante, et l’embrase d’amour : épouvante, en tant que je suis si loin; amour, en tant que je suis plus près d’elle?
C’est la sagesse, la sagesse elle-même, dont le rayon déchire par intervalle les nuages de mon âme, qui, souvent infidèle à cette lumière, retombe dans ses ténèbres, sous le fardeau de son supplice : car ma détresse a épuisé mes forces (Ps. XXX, 2); je suis incapable même de porter mon bonheur, tant que votre pitié, Seigneur, secourable à mes iniquités, n’aura pas «guéri toutes mes langueurs. Mais vous rachèterez ma vie de la corruption; vous me couronnerez de compassion et de miséricorde; vous rassasierez de vos biens tout mon désir; et ma jeunesse sera renouvelée comme celle de l’aigle (Ps. CII, 3-5); » car l’espérance est notre salut; et nous attendons vos promesses en patience (Rom. VIII, 24, 25). Entende en soi qui pourra votre parole intérieure, moi je m’écrie, sur la foi de votre oracle: « Que vos oeuvres sont glorieuses, Seigneur! Vous avez tout fait dans votre Sagesse (Ps. CIII, 24). »Elle est le principe; et c’est dans ce principe que vous avez créé le ciel et la terre. (477)
