CHAPITRE XI. LE TEMPS NE SAURAIT ÊTRE LA MESURE DE L’ÉTERNITÉ.
13. Ceux qui parlent ainsi ne vous comprennent pas encore , ô Sagesse de Dieu lumière des esprits; ils ne comprennent pas comment vous créez, en vous, et par vous-même, et ils aspirent à la science de votre éternité; mais leur coeur flotte sur les vagues du passé et de l’avenir, à la merci de la vanité.
Qui l’arrêtera, ce coeur, qui le fixera pour qu’il s’ouvre stable un instant, à l’intuition des splendeurs de l’immobile éternité, qu’il la compare à la mobilité des temps, et trouve toute comparaison impossible; qu’il ne voie dans la durée qu’une succession de mouvements qui ne peuvent se développer à la fois; observant, au contraire, que rien de l’éternité ne passe, et qu’elle demeure toute présente, tandis qu’il n’est point de temps qui soit tout entier présent; car l’avenir suit le passé qu’il chasse devant lui; et tout passé, tout avenir tient son être et son cours de l’éternité toujours présente?
Qui fixera le coeur de l’homme, afin qu’il demeure et considère comment ce qui demeure, comment l’éternité, jamais passée, jamais future, dispose et du passé et de l’avenir? Est-ce ma main, est-ce ma parole, la main de mon esprit, qui aurait cette puissance?
